Gabriels : le 1er LP des nouveaux archanges de la soul a déjà tout d’un classique
On ne remerciera jamais assez le jury d’American Idol, formé alors par l’ex-bassiste Randy Jackson, Jennifer Lopez et Steven Tyler d’Aerosmith, d’avoir retardé l’avènement de Jacob Lusk, candidat en 2011. Après avoir livré des prestations soufflantes,...
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On ne remerciera jamais assez le jury d’American Idol, formé alors par l’ex-bassiste Randy Jackson, Jennifer Lopez et Steven Tyler d’Aerosmith, d’avoir retardé l’avènement de Jacob Lusk, candidat en 2011. Après avoir livré des prestations soufflantes, notamment en reprenant God Bless the Child de Billie Holiday, le natif de Compton avait échoué à la cinquième position. Pas grave : son destin n’était pas de devenir célèbre en reprenant des classiques mais de conquérir le cœur des mélomanes en traçant son chemin avec, en tête, ses glorieux·ses aîné·es – dont, en 1er lieu, Luther Vandross.
Pendant la décennie qui a suivi cette expérience télévisuelle, Jacob Lusk a continué d’apprendre, donnant de la voix pour Diana Ross ou dirigeant un chœur gospel. C’est dans une église de Los Angeles que les deux autres membres de Gabriels, le réalisateur Ryan Hope et le compositeur Ari Balouzian, l’ont trouvé et enregistré pour la 1ère fois sa voix fantastique. Depuis, ils s’ingénient tous les trois à redonner de la flamboyance et du cœur à la soul, regardant juste un peu en arrière pour mieux aller de l’avant.
Une musique spirituelle pour notre millénaire connecté
En 2020, le court métrage autour du vibrant single Love and Hate in a Different Time symbolisait bien cette philosophie. Ryan Hope y mixait images d’archives de dancefloor et clips TikTok avant de le clore par une captation live montrant Lusk armé d’un mégaphone, livrant une version poignante de Strange Fruit lors d’une manifestation de Black Lives Matter. Depuis, Gabriels a enchaîné les concerts et sorties avec la même fièvre et l’envie de proposer une musique spirituelle pour notre millénaire connecté.
Le trio a ainsi dévoilé l’an passé la moitié de ce 1er album, conçu avec une autre personnalité de Compton, le producteur Sounwave, fidèle collaborateur de Kendrick Lamar. Pour qui le découvre aujourd’hui, le choc risque d’être démultiplié, tant les treize titres enfin réunis apportent le frisson, à l’image de la reprise de Stand By Me lors de la cérémonie d’ouverture du récent Festival de Cannes. Respectant un équilibre entre l’émotion pure et la sophistication d’arrangements de cordes classieux, Gabriels met de la dramaturgie dans le groove et fournit avec Taboo, Glory, Great Wind ou une nouvelle version de Love and Hate in a Different Time des hymnes pour aujourd’hui.
Angels & Queens – Part II (Parlophone/WEA). Sortie le 7 juillet.