Gainsbourg : un génie postmoderne jamais égalé, l’édito de Franck Vergeade

[Numéro spécial Gainsbourg] On s’en souvient comme si c’était hier. Ou plutôt avant-hier. Décédé le 2 mars 1991, il y a déjà trente ans, Serge Gainsbourg n’a pourtant jamais disparu des écrans ni des platines. Au point d’anticiper paradoxalement...

Gainsbourg : un génie postmoderne jamais égalé, l’édito de Franck Vergeade

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[Numéro spécial Gainsbourg] On s’en souvient comme si c’était hier. Ou plutôt avant-hier. Décédé le 2 mars 1991, il y a déjà trente ans, Serge Gainsbourg n’a pourtant jamais disparu des écrans ni des platines. Au point d’anticiper paradoxalement sa fin prématurée dans une interview post mortem à la fois mémorable, jouissive et irréelle, réalisée par le journaliste Bayon dix ans plus tôt et publiée par Libération le 4 mars 1991.

Qui avait 20, 30, 40, 50, 60 ans à l’époque se remémore encore l’annonce de la mort de l’homme aux trois “g” : né Ginsburg, métamorphosé Gainsbourg et dévoyé Gainsbarre.

“Ses dérapages médiatiques parfois inqualifiables, dont on n’ose imaginer comment ils seraient appréhendés à l’heure des réseaux sociaux”

Génie postmoderne avant l’heure, Serge Gainsbourg aura cumulé tous les superlatifs dans une vie privée et publique hors norme – doublement inimaginable en 2021 pour ses fulgurances artistiques répétées à l’ombre des studios comme pour ses dérapages médiatiques parfois inqualifiables, dont on n’ose imaginer comment ils seraient appréhendés à l’heure des réseaux sociaux. 

>> A lire aussi : Serge Gainsbourg, l’interview fleuve de 1989 : “En ligne de mire, je n’avais pas le bonheur”

Compositeur prolifique, mélodiste insatiable, parolier inventif, arrangeur hors pair, producteur panoramique, “l’homme à tête de chou” aura rarement fait chou blanc. Sa discographie ahurissante, pour lui comme pour ses interprètes, ressemble à l’abécédaire absolu de la variété française, encapsulant tous les styles et les genres musicaux, prêtant ses (jeux de) mots à toutes les voix.

“Timide, visionnaire, provocateur, lucide, sensible et véritablement uniquet”

Ici comme ailleurs, son influence est considérable depuis trois décennies, s’immisçant dans toutes les strates de la musique populaire. Timide, visionnaire, provocateur, lucide, sensible et véritablement unique, ce touche-à-tout complexe et complexé ne s’était jamais caché de son physique ingrat. “Si j’avais été plus joli garçon, je serais mort d’épuisement…”, s’amusait-il dans une interview croisée avec Jane Birkin, en septembre 1970.

>> A lire aussi : Quand Lucien Ginsburg invente Serge Gainsbourg 

Cinquante ans après Histoire de Melody Nelson, son inépuisable chef-d’œuvre composé et arrangé avec Jean-Claude Vannier, sa pièce discographique la plus iconique jusqu’à sa pochette bleutée avec Jane Birkin immortalisée par Tony Frank, Serge Gainsbourg demeure ce phare luminescent dans le ciel hexagonal.

“Une incroyable généalogie familiale et artistique”

Souvent imité, jamais égalé, pour reprendre un vieux slogan publicitaire, ce “personnage romanesque” (dixit sa fille Charlotte) fait aujourd’hui l’objet d’un numéro spécial des Inrockuptibles composé d’archives, d’articles et de témoignages inédits qui dessinent une incroyable généalogie familiale et artistique. De quoi replonger dans une histoire musicale de France.