Georges Tron, accusé de viols, de retour aux assises à Paris
JUSTICE - En plein débat sur la notion de consentement sexuel, l’ancien secrétaire d’État Georges Tron revient à partir de ce mardi 19 janvier aux assises pour répondre en appel à Paris d’accusations de viols et agressions sexuelles sur deux...
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JUSTICE - En plein débat sur la notion de consentement sexuel, l’ancien secrétaire d’État Georges Tron revient à partir de ce mardi 19 janvier aux assises pour répondre en appel à Paris d’accusations de viols et agressions sexuelles sur deux ex-collaboratrices, deux ans après son acquittement initial.
D’après ces ex-employées de la ville de Draveil (Essonne), le maire Les Républicains, aujourd’hui âgé de 63 ans, leur a imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010 avec la complicité de son adjointe à la Culture d’alors, Brigitte Gruel, et sous couvert de séances de réflexologie plantaire.
L’acquittement fin 2018 des deux accusés, qui contestent les faits, avait été dénoncé par des associations féministes. Rendu public quelques jours seulement après l’affaire du Sofitel de New York impliquant DSK en mai 2011, ce dossier avait contraint Georges Tron à démissionner du secrétariat d’État à la Fonction publique dans le gouvernement Fillon. Il revient aujourd’hui devant la justice à l’heure où les questions de violences sexuelles agitent l’opinion publique.
George Tron réélu maire en 2020
Depuis le début de la procédure, les deux mis en cause clament leur innocence et rejettent en bloc les récits des plaignantes. Pas convaincu par leur défense, l’avocat général avait, au premier procès, requis six ans de prison ferme contre Georges Tron et quatre contre Brigitte Gruel.
Cette dernière, âgée de 63 ans, “entend réaffirmer à la barre de la cour d’assises son innocence et défendra son honneur”, a déclaré à l’AFP son avocat Frank Natali. Antoine Vey, qui assurait la défense de Georges Tron en première instance aux côtés d’Éric Dupond-Moretti, n’a pas souhaité faire de déclaration.
Pendant près de trois semaines, juges et jurés vont se plonger dans l’atmosphère de la mairie de Draveil, que Georges Tron dirige depuis 1995 et à la tête de laquelle il a été à nouveau réélu en 2020. Avec un cortège de près de soixante témoins attendus, le procès est prévu jusqu’au 12 février.
L’audience s’attardera longuement sur la personnalité de l’élu local à l’allure de notable, adepte revendiqué de la réflexologie plantaire. Au précédent procès, plusieurs femmes avaient estimé dans leurs témoignages que les massages de pieds prodigués par Georges Tron relevaient d’un “mode opératoire” pour faire tomber leurs défenses.
En première instance, la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis avait considéré que le “climat général hyper sexualisé” à l’hôtel de ville de la commune de 29.000 habitants crédibilisait les récits de scènes à caractère sexuel faits par les plaignantes.
Pour autant, elle avait blanchi les accusés en écartant l’existence d’une situation de contrainte - qui caractérise le viol et l’agression sexuelle dans le Code pénal - entre l’édile et les deux employées municipales. L’arrêt pointait notamment des contradictions, voire des mensonges, de la part des plaignantes.
Rapport de pouvoir
Or “la contrainte ça n’est pas seulement un inconnu qui vous saute dessus dans un parking, ça peut être un rapport de pouvoir”, a estimé auprès de l’AFP Loïc Guérin, avocat de la plaignante Éva Loubrieu, appelant la cour à sortir d’une définition “basique” de la contrainte.
“Toute une catégorie de personnes n’a pas besoin de recourir à la force physique pour obtenir ce qu’elles veulent. Il y a un droit de cuissage qui a encore lieu”, a-t-il affirmé.
Même argument du côté de Vincent Ollivier, le défenseur de l’autre plaignante, Virginie Ettel, pour qui “on ne peut pas envisager une relation entre adultes de la même façon selon que ces deux adultes sont placés sur un pied d’égalité ou que l’un soit dans une relation de subordination par rapport à l’autre”.
Affaire dans l’affaire, la cour d’appel de Paris a relancé en février une enquête pour subornation de témoin visant Georges Tron. Celle-ci s’intéresse à d’éventuelles pressions subies par des témoins des abus sexuels présumés.
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