Gérald Darmanin et la "rumeur" qui "sape la démocratie", du passé au présent

POLITIQUE - C’est par un bref démenti que le ministre de l’Intérieur a tenté de clore la polémique. Des membres du gouvernement s’attablent-ils dans des restaurants clandestins? “Une enquête a été déclenchée suite au reportage de M6, mais à...

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POLITIQUE - C’est par un bref démenti que le ministre de l’Intérieur a tenté de clore la polémique. Des membres du gouvernement s’attablent-ils dans des restaurants clandestins? “Une enquête a été déclenchée suite au reportage de M6, mais à ma connaissance, il n’y a pas de ministres”, a répondu Gérald Darmanin au micro d’Europe1 ce mardi 6 avril.

Il s’est en revanche longuement plaint de la persistance de “rumeurs” visant l’exécutif en dépit des rétractations de l’accusateur, le collectionneur Pierre-Jean Chalençon qui plaide désormais le trait d’humour après ses confidences au JT de M6, affirmant avoir récemment “dîné dans deux ou trois restaurants soi-disant clandestins avec un certain nombre de ministres”.

“Je voudrais simplement dire à quel point la rumeur est dure pour notre démocratie. Desproges disait dans un de ses sketches : ‘Plus honteuse que la rumeur, tu meurs’. Je crois vraiment qu’on devrait réfléchir à cette idée que le soupçon permet de condamner des gens et non pas la vérité”, a mis en garde Gérald Darmanin. Et d’enfoncer le clou : “Cette rumeur continue à exister. Cette rumeur sape les fondements de notre démocratie. Je le dis à vos auditeurs : essayons de remplacer la réflexion par le réflexe (sic) parce que cette rumeur vient saper profondément la confiance que nous avons tous dans nos institutions”, a-t-il déploré.

Interpeller les auditeurs de la radio à la bonnette bleue, c’est déjà ce que faisait Gérald Darmanin en novembre 2014. Mais à cette époque-là, le député-maire UMP de Tourcoing tenait absolument à leur faire profiter... des dernières “rumeurs” qui agitaient d’après lui le monde politique. En pleine affaire du déjeuner Jouyet-Fillon qui secouait alors son parti, Gérald Darmanin tentait d’allumer un contre-feu en faisant état de “rumeurs” circulant dans Paris et justifiait de les propager au micro d’Europe 1 car “ce serait dommage que les auditeurs ne les entendent pas”, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article.

“Pas d’information particulière”

Dans le but d’écarter l’hypothèse embarrassante selon laquelle François Fillon aurait lors d’un déjeuner demandé à Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de l’Élysée sous la présidence de François Hollande, d’accélérer des procédures judiciaires contre son rival Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin tentait de faire diversion en imaginant d’autres prétextes à cette rencontre.

“Paris circule de rumeurs”, avançait-il avant de les énumérer une à une. “S’agissait-il du fait que François Fillon aurait pu avoir un poste à la Commission européenne? S’agissait-il de causer de la politique internationale? J’ai entendu qu’on parlait du cas de Jacques Toubon. S’agissait-il pour le président de la République de tester de futurs 1ers ministres possibles en cas de cohabitation?”, s’interrogeait à voix haute le porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la course à la présidence de l’UMP.

Gérald Darmanin se voyait ensuite contraint de reconnaître qu’il ne disposait en réalité “pas d’information particulière”, mais qu’il se contentait de colporter des “rumeurs” circulant ”à l’Assemblée et au Sénat” car il était selon lui “dommage que les auditeurs ne les entendent pas”, comme le rapportait Le Lab d’Europe1.

Deux ans plus tard, en mars 2016, la cour d’appel de Paris a débouté François Fillon des poursuites pour diffamation qu’il avait engagées contre Jean-Pierre Jouyet et les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ayant révélé cette affaire.

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