Gérard Depardieu dit "fuir les dictateurs", enfin presque...

DEPARDIEU -  En parlant de dictatures, Gérard Depardieu a placé la barre très haut, lundi 1er février sur France 5. À Claire Chazal qui s’intéressait à ses relations avec le monde politique, l’acteur a confirmé le peu d’admiration que les hommes...

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DEPARDIEU -  En parlant de dictatures, Gérard Depardieu a placé la barre très haut, lundi 1er février sur France 5. À Claire Chazal qui s’intéressait à ses relations avec le monde politique, l’acteur a confirmé le peu d’admiration que les hommes d’État suscitent généralement chez lui, exception faite de... Vladimir Poutine qui se “débrouille bien”, a-t-il estimé. Et la journaliste de lui rappeler d’autres compliments adressés à l’ancien président français Jacques Chirac dans son livre “Ailleurs”, dont Gérard Depardieu assure en ce moment la promotion. “Chirac est très aimé de tous mes copains dictateurs, comme disent ces journalistes à la con”, a-t-il lancé avant d’atteindre le point Godwin. (à écouter dans la vidéo en tête d’article)

“D’abord, je n’ai pas rencontré de dictateurs, je les fuis. Je ne les aime pas. Et en plus, c’est très délicat de les voir. Effectivement, je n’ai pas rencontré de Hitler. Je n’ai pas rencontré encore de gens aussi stupides”, a poursuivi l’acteur. Pas rencontré de dictateur? “Juste le président le russe”, lui a alors rappelé Claire Chazal. “Ah parce que vous pensez que c’est un Hitler? Il a fait quoi? Des holocaustes?”, s’est interrogé un Gérard Depardieu sur la défensive. “Je ne dirai jamais que c’est Hitler. Non, non. Mais on peut s’interroger sur les droits de l’Homme en Russie”, a répliqué la journaliste. 

Cet échange rappelle le point de vue exprimé par David Pujadas en juin 2015 sur France 2 face à Gérard Depardieu qui défendait déjà le modèle de “grande démocratie” russe incarnée par Vladimir Poutine. “Je ne sais pas si je dirais que la Russie est une grande démocratie. Je ne dis pas que c’est forcément le plus grand des dictateurs mais je ne dirai pas que c’est la plus grande des démocraties”, expliquait le présentateur du 20H. “Du moment que vous ne dites pas que Poutine est un dictateur, c’est déjà pas mal”, concluait Gérard Depardieu. 

S’il estime aujourd’hui n’avoir toujours “pas rencontré de dictateur”, la liste des dirigeants étrangers peu enclin à respecter les droits humains à qui Gérard Depardieu a serré la main s’est pourtant considérablement allongée ces dernières années. Outre son “ami” Vladimir Poutine, l’acteur a répondu favorablement à l’invitation du président tchétchénne en février 2013. Accueilli en grande pompe par Ramzan Kadyrov, Gérard Depardieu s’est ensuite attablé à un dîner de gala au cours duquel il a exécuté une danse locale traditionnelle, bras dessus bras dessous avec l’autocrate.

Ramzan Kadyrov et Kim Jong-un

La même année, “Gérard Depardieu s’est montré à plusieurs reprises plutôt à son aise, sinon amical avec Ramzan Kadyrov”, rapportait quelques mois plus tard Le Figaro.  Autant d’opérations de communication au service du dirigeant tchétchène, dont l’image salement ternie avait grandement besoin d’être redorée, ou tenter de l’être. À l’époque, et aujourd’hui encore, des ONG accusent notamment Kadyrov de “couvrir de nombreux enlèvements et assassinats”, comme l’a souligné un portrait de BFMTV consacré à l’acteur français.

En juillet 2015, Gérard Depardieu participe à une autre mise en scène aux allures de publicité politique à la gloire du président biélorusse Alexandre Loukachenko. “Ce même Loukachenko qui réprime l’opposition dans son pays et à qui l’on doit cette saillie en 2012: ‘mieux vaut être dictateur que pédé’”, rappelait Libération à propos de la situation dans la république du Bélarus, perçue par de nombreux observateurs comme le régime politique le plus répressif du continent européen.

“Depardieu, c’est le plus drôle. Je l’ai rencontré plusieurs fois”, confiait Fidel Castro lorsqu’on l’interrogeait sur ses goûts cinématographiques. Comme pour ses apparitions auprès d’autres dictateurs, si Gérard Depardieu a fréquenté le “líder maximo”, c’était aussi pour arranger ses propres affaires. Fin 1998, l’acteur avait investi plusieurs millions de francs dans une exploration pétrolière à Cuba. Un projet (qui a finalement échoué) piloté par son ami, l’homme d’affaires Gérard Bourgoin, comme ce dernier l’a raconté dans l’émission “Grands portraits”, diffusée en 2017 sur France 2.

Enfin, il y a aussi eu cette rencontre... manquée avec Kim Jong-un en marge du grand défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la Corée du Nord en septembre 2018. L’envoyé spécial de Paris-Match à Pyongyang, l’écrivain Yann Moix, a raconté au micro de France Inter que Depardieu “aurait bien voulu” rencontrer le dictateur nord coréen. Et de préciser dans une vidéo publiée par l’hebdomadaire que lors de la grande parade militaire “Gérard a ôté son chapeau de sa tête, a envoyé un regard au grand leader qui a vu Gérard et lui a adressé un signe. C’était un signe furtif qui voulait dire ‘j’ai bien noté que vous étiez là!’”

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