“Gonzo” de Chilly Gonzales : une autocélébration réussie

Ce qu’il y a d’éminemment sympathique ou d’agaçant (c’est au choix) avec Chilly Gonzales, c’est qu’il est de ces artistes qui questionnent la notion de génie dans les musiques modernes. Bonne pâte, démocrate sonore, touche-à-tout, il a toujours...

“Gonzo” de Chilly Gonzales : une autocélébration réussie

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Ce qu’il y a d’éminemment sympathique ou d’agaçant (c’est au choix) avec Chilly Gonzales, c’est qu’il est de ces artistes qui questionnent la notion de génie dans les musiques modernes. Bonne pâte, démocrate sonore, touche-à-tout, il a toujours tendu à offrir plus que des chansons ou de grandes émotions.

Il veut également amuser, et le scande en introduction de son nouvel album, Gonzo – “The first time that I entertained/Was the first time that I felt sane” –, où il reprend son costume de performeur plutôt que celui de théoricien technique parfois lourdingue dont il se voit souvent affublé.

Du talent à revendre

Avec Gonzo, le Canadien se retourne fièrement sur vingt-cinq années discographiques et retrace les grandes étapes de sa carrière, en commençant par le rap, amour précoce et retrouvé sur son précédent album, French Kiss (2023), comme dans un petit opéra rock-rap-piano-chelou dont il est le héros.

S’y côtoient le meilleur de son émotivité orchestrale comme le pire de sa relation au hip-hop, qu’il clame aimer mais peine à respecter, son flow semblant destiné à celles et ceux qui en fait honnissent le genre.

Le sentiment de gêne est d’abord abyssal, mais s’estompe très vite. Parce que si Chilly Gonzales est aujourd’hui un quinquagénaire (re)connu dans le monde entier, ça n’est pas grâce à ses singeries hip-hop.

Un beau manifeste qui ne relit ou ne renie rien

C’est pour ce dos courbé au-dessus du piano, ces yeux fermés, ces longs cheveux frôlant les touches, ces doigts libres dont émanent de magnifiques instants peuplant sa discographie et donc Gonzo, et ces bizarreries punk qui l’ont transformé, il y a longtemps, en phénomène underground berlinois.

Artiste indispensable à notre paysage musical, Chilly Gonzales livre ici un beau manifeste autocentré qui ne relit ou ne renie rien. Même dans son titre, que l’on pourrait lire comme une référence au journalisme rock insolent et rédigé à la 1ère personne, il cause de lui et de pas grand-chose d’autre, de ses personnages qui ont eu le mérite de ne jamais chercher à ressembler à d’énièmes Ziggy Stardust ratés. C’est un album courageux, émouvant et, effectivement, très drôle.

Gonzo (Gentle Threat/Bigwax). Sortie le 13 septembre.