Grand Blanc : “Écrire et produire cette chanson, c’était comme fabriquer une amulette”
On n’avait plus de nouvelles de Grand Blanc depuis 2018 et la sortie de Image au mur, un deuxième album qui faisait un 1er pas de côté dans le parcours discographique du quartet made in Metz. Plus de nouvelles ? Pas vraiment, puisque début...
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On n’avait plus de nouvelles de Grand Blanc depuis 2018 et la sortie de Image au mur, un deuxième album qui faisait un 1er pas de côté dans le parcours discographique du quartet made in Metz. Plus de nouvelles ? Pas vraiment, puisque début 2021, en pleine période de restrictions sanitaires, ils nous invitaient à les suivre au cœur de la préfecture de Moselle où, à l’initiative d’Arte Concert, les quatre s’étaient associés à l’Orchestre national de Metz le temps d’un concert filmé (et sans public).
Un événement qui aura été l’occasion d’échanger sur la musique et le processus de création de nouvelles chansons, marquées par une forme de dépouillement, le recours au field recording et une certaine idée de l’effacement au profit de quelque chose de plus essentiel. Les 1ères traces de ces sessions reculées apparaissent aujourd’hui, à la faveur de la sortie du clip de Pilule bleue, qui témoigne des bouleversements en cours. Grand Blanc nous en dit quelques mots.
Pilule bleue fait-il partie de ces morceaux enregistrés lors du 1er confinement et interprétés l’année dernière avec l’Orchestre national de Metz ? Que reste-t-il des sessions datant de cette époque ?
En fait, en 2019, après la fin de notre dernière tournée, on a décidé de monter un studio dans une maison à la lisière d’une forêt, où on avait déjà l’habitude de partir composer pour les précédents disques. On a tout installé et on a commencé à travailler sur des morceaux. On y est restés jusqu’à l’été 2021 ; par conséquent, on y a aussi travaillé pendant les confinements. Ce qu’il reste de ces sessions, ce sont de nouvelles chansons. On a encore un peu de travail avant de les sortir mais ça ne devrait plus tarder.
Cette chanson, par son dépouillement et son minimalisme, tranche avec le reste de la discographie de Grand Blanc. Quel a été le déclic et quelles ont été les conditions d’enregistrement de Pilule bleue, dont on imagine que le recours au field recording a été précieux ?
On aime bien changer des choses d’un disque à l’autre. Quand on a commencé à retravailler en 2019, on avait envie de jouer des instruments plus acoustiques, des guitares, de la harpe, du pedal-steel, et forcément, ça a eu une influence sur notre façon de concevoir la musique, de l’enregistrer et de l’arranger, parce que ces instruments ont besoin d’espace pour exister.
Pour ce morceau, on a cherché comment faire tenir ensemble des prises de harpe très naturalistes enregistrées dans notre grenier avec les bruits de fond, les oiseaux qu’on entend chanter à travers le Velux et des sons de synthés massifs et très artificiels qui nous évoquaient la plus belle fête qu’on ait jamais fait ensemble, l’été d’avant.
Écrire et produire cette chanson, c’était comme fabriquer une amulette, un objet qui permet de passer du présent au souvenir, pour ne jamais oublier que ça a existé et pouvoir y retourner quand on veut. C’est un des 1ers morceaux qui a trouvé sa couleur. Il nous a aidé à trouver notre chemin et à continuer dans ce sens.
Lors de notre dernière rencontre, vous nous parliez de balades en forêt en écoutant Oneohtrix Point Never et les guitares “bioniques” d’AG Cook. Quelles ont été les sources d’inspiration lors de l’enregistrement de cette chanson ?
Le point commun entre AG Cook et Onehotrix, c’est qu’ils sont très talentueux et qu’ils ont cherché de nouvelles couleurs. On les écoute et on les respecte pour leur travail et leur inventivité. Ce qui nous a aussi lié à leur musique quand on travaillait en studio, c’est que tous les deux ont utilisé des instruments acoustiques dans leur dernier disque. Ils l’ont fait chacun à leur façon, mais ils nous ont tous les deux fait entendre des guitares, des pianos ou des percussions, du clavecin, de manière inédite et surprenante. Ça a probablement infusé dans nos cerveaux depuis plusieurs années, au milieu de Debussy, des thèmes de Zelda et de centaines d’autre choses. Disons que ce sont des artistes qui ont leur propre regard sur le son, et qui donnent envie de trouver le sien.
À quoi doit-on s’attendre pour la suite ?
Pendant cette période dans la maison, on a décidé de monter un label en parallèle de notre travail de groupe. Il s’appelle Parages, comme le surnom qu’on a donné aux alentours de notre maison-studio. On l’a monté pour pouvoir sortir nos morceaux librement, en groupe, ou peut être seuls, mais en famille. Alors forcément, après Pilule bleue, il faut s’attendre à d’autres chansons. Et qui sait, peut-être à un album et à des concerts.
Propos recueillis par François Moreau.