Grand fan des Sparks, Edgar Wright signe un docu délirant sur les frères rockeurs

“Les Sparks… Comment cette anomalie du glam rock s’est-elle forgée une carrière de 50 ans ? Comment Ron et Russell Mael ont été salués, sous-estimés, immensément influents et négligés tout à la fois ? Comment deux frères ont survécu dans le...

Grand fan des Sparks, Edgar Wright signe un docu délirant sur les frères rockeurs

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Les Sparks… Comment cette anomalie du glam rock s’est-elle forgée une carrière de 50 ans ? Comment Ron et Russell Mael ont été salués, sous-estimés, immensément influents et négligés tout à la fois ? Comment deux frères ont survécu dans le monde du rock sans s’entretuer ?” Autant de questions auxquelles se propose de répondre The Sparks Brothers, le documentaire joyeusement barré que consacre Edgar Wright au “groupe de rock préféré de votre groupe de rock préféré”.

Les plus British des Américains

Russell, c’est le chanteur looké à la crinière léonine et au sourire ravageur ; Ron, le compositeur et claviériste taciturne au regard possédé et à l’intrigante moustache en brosse à dents (qui en rappelle une autre). Les Sparks, c’est ce duo inclassable venu de Californie, le “plus britannique des groupes américains”, dont le style n’aura cessé de muter au fil des albums.

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Forts d’une carrière remarquablement longue, constellée de collaborations avec quelques-unes des sommités de la production musicale des années 1970-1980 (Todd Rundgren, Tony Visconti, Giorgio Moroder…), les deux frangins ont su créer un univers baroque et délirant à leur image, dynamiter les codes du glam rock, insuffler à la new wave une bizarrerie lointainement queer, porter la synthpop à incandescence, ou signer la bande-son d’un film musical de Leos Carax, lui-même inspiré d’une idée de leur cru.

Un hommage à la hauteur

De quoi alimenter en anecdotes échevelées ce film de 2 heures et 15 minutes à la mise en scène nerveuse et aux nombreuses trouvailles formelles (on y identifie la patte d’Edgar Wright, lui-même fan hardcore du groupe). Se bousculent au micro du cinéaste une ribambelle d’anciens collaborateurs·trices (ex-membres, producteurs de renom…), des admirateurs·trices de prestige (Beck, Björk, Jane Wiedlin, Alex Kapranos…), et Ron et Russell themselves, formidables distributeurs de formules bien senties (“Quelle est votre orientation sexuelle ? – Notre orientation sexuelle est ’légèrement en rut’.) et dont l’humour pinçant est jugulé par un flegme qu’on qualifierait volontiers, lui aussi, de britannique.

Dense et jubilatoire, The Sparks Brothers saura ravir les sparksiens·iennes pratiquants·tes autant que les amateurs·trices, les fans comme les profanes.

The Sparks Brothers d’Edgar Wright, avec Ron et Russell Mael (E.-U., 2021, 2h15). En salle le 28 juillet.

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