H - Nsame, Lion insatiable en attendant d’être indomptable
Jean-Pierre Nsame a été élu meilleur joueur du championnat de Suisse les deux dernières saisons Le Camerounais, en progrès constant, a inscrit 33 buts en 38 matches en 2020 Il espère être jugé sur ses performances pour avoir enfin sa chance...
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- Jean-Pierre Nsame a été élu meilleur joueur du championnat de Suisse les deux dernières saisons
- Le Camerounais, en progrès constant, a inscrit 33 buts en 38 matches en 2020
- Il espère être jugé sur ses performances pour avoir enfin sa chance avec les Lions indomptables
Robert Lewandowski, Cristiano Ronaldo, Romelu Lukaku et Ciro Immobile : voilà les seuls joueurs au monde qui ont marqué plus de buts que lui en 2020. Autant dire que Jean-Pierre Nsame, avec 33 buts inscrits au cours de l’année civile écoulée, est au sommet de son art.
Depuis son arrivée en Suisse en 2016, l’attaquant camerounais est en progrès constant. Une première saison à 23 buts en 31 apparitions au Servette de Genève, en deuxième division, lui a ouvert les portes du BSC Young Boys de Berne. Dans la capitale, à l’échelon supérieur, Nsame a trouvé le chemin des filets à 15, 16, puis 41 reprises ! Difficile de faire mieux quand on a atteint de tels sommets ?
Pas selon l’intéressé. "Je suis en progrès depuis que je suis ici, mais je n’ai pas la sensation d’être encore a 100%, parce qu'à 27 ans, ce serait triste de se dire que j’ai déjà atteint mon meilleur niveau", estime-t-il au micro de FIFA.com, alors qu’il a déjà marqué 20 fois en 31 matches depuis le début de la saison. "C’est le fruit de tout un travail qui a été fait par mon club formateur, les différents prêts par lesquels je suis passé, les différents entraîneurs que j’ai eus. Ils m’ont tous apporté quelque chose et aujourd’hui je récolte certainement le fruit de toutes ces années de travail. Je suis actuellement très à l’aise, j’ai aussi plus d’expérience, et ça me permet de pouvoir mieux envisager l’avenir et de savoir dans quel aspect j’ai encore à progresser pour être encore meilleur. C’est une motivation."
Inspiration, progression, motivation
Le meilleur, il l’est déjà en Suisse, puisqu’il a été désigné meilleur joueur du championnat lors des deux dernières saisons. Attaquant complet, il connaît les qualités qui lui ont permis d’atteindre ce niveau. "J’ai progressé d’année en année pour être un bon finisseur dans la surface, avoir confiance dans mes gestes, arriver à bien me déplacer", détaille-t-il, conscient d'être également aidé par un physique imposant (1m88). "Je résiste bien avec les défenseurs, je n’ai pas peur du duel, je suis capable de prendre la profondeur, de répéter des courses à haute intensité. Et mentalement, je pense être fort dans le fait de rester concentré sur la durée des matches, d’attendre toujours la situation idéale, d’être dans l’anticipation et sentir un peu les coups", ajoute-t-il, précisant qu’il a développé ces qualités au contact de son ancien coéquipier Guillaume Hoarau, ancien international français.
Et c’est un autre buteur tricolore qui l’inspire pour s’améliorer encore. "Je peux progresser dans tout, être encore plus efficace dans la zone de finition, plus présent dans le jeu. D’ailleurs je regarde beaucoup Karim Benzema pour sa manière de participer au jeu, d’être un point de référence dans les sorties de balle, pour sa justesse technique", décrit le Camerounais. "Je peux encore et je veux progresser pour étoffer mon jeu. Entre 27 et 31 ou 32 ans, c’est un âge où on se sent plus à l’aise, où on gère mieux les choses, où on sait exactement sur quoi on peut appuyer."
Cette quête de la perfection a fait de Nsame le meilleur buteur camerounais de la planète depuis plusieurs saisons. Mais malgré son efficacité, le joueur formé à Angers attend encore d’avoir réellement sa chance en sélection. "Je m’étais donné les moyens pour être en position d’aller à la CAN 2019, j’avais fini meilleur buteur camerounais en Europe à ce moment-là", rappelle-t-il, à propos de ses premières convocations en 2017 et 2019. "Mais l’ancien sélectionneur Clarence Seedorf a préféré faire un autre choix. Je le respecte, mais il ne m’a pas donné d’explication convaincante, puisque au niveau des attaquants qui étaient là, j’étais celui qui marquais le plus", rappelle-t-il déçu, mais motivé pour qu’on lui redonne une chance et qu’on ne le juge que sur des critères sportifs.
Pas le droit de perdre
"L’objectif reste toujours dans ma tête mais je suis simplement confronté à une situation qui ne me satisfait pas, dans les choses qui se disent et les prises de position, sachant que tout avait été éclairci bien avant", assure celui qui espère que la nomination d'António Conceição changera la donne. "Aujourd’hui en tout cas, je ne suis pas contre revenir en sélection si les choses sont arrangées. Il y a un nouveau sélectionneur. Tant qu’on ne me parle que du terrain, les à-côtés ne m’intéressent pas. Je continue à travailler pour qu’on me donne la possibilité de pouvoir m’imposer. Mais les choix, les décisions, les histoires, ce n’est pas moi qui les contrôle…"
À l’approche des qualifications en Afrique pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022, les Lions Indomptables auront d’ailleurs besoin d’un buteur en confiance pour s’extraire d’un Groupe D où figurent le Malawi, le Mozambique et - surtout - la Côte d’Ivoire. "C’est une grosse rivalité, du fait des époques de Didier Drogba et Samuel Eto’o et de tous les grands joueurs de cette époque", admet Nsame, qui en parlait souvent avec son ancien coéquipier ivoirien Roger Assalé. "Si tout va bien, la qualification va se jouer entre ces deux équipes, même si je trouve un peu triste de n’en avoir qu’une seule qui se qualifiera. Ce serait bien d’avoir les meilleures équipes africaines à la Coupe du Monde, ça montrerait que le football africain est bien présent. Ce sera en tout cas un match très intéressant. Surtout si j’y suis et que j’ai l’occasion de croiser Roger !", ajoute-t-il en riant.
Mais le sourire disparaîtra bien vite si le Cameroun n’est pas du voyage au Qatar. "C’est ce que le peuple camerounais attend de sa sélection. C’est une pression pour tous les joueurs", admet-il. "Au Cameroun, la sélection appartient au peuple, un peuple fanatique, extrême dans les deux côtés. Ils vont vous aimer comme des fous quand vous gagnez. Par contre, ils sont capables de vous détester comme des fous si vous perdez... Parfois, on a l’impression qu’on n’a pas le droit de perdre, alors que le football est fait de victoires et de défaites. Mais le Cameroun doit se mettre cet objectif de toujours se qualifier pour la Coupe du Monde et de donner une bonne image du football africain", conclut-il.