“Harka”, “Amsterdam”, “Close”… Les films de la semaine 

Un Ulysse des temps modernes, un trio amical à la Belle Époque et un film sur l’amour et le deuil : découvrez sans attendre les films de la semaine.  Harka de Lotfy Nathan S’arrêter, ce serait mourir. Alors Harka, comme son personnage, avance...

“Harka”, “Amsterdam”, “Close”… Les films de la semaine 

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Un Ulysse des temps modernes, un trio amical à la Belle Époque et un film sur l’amour et le deuil : découvrez sans attendre les films de la semaine. 

Harka de Lotfy Nathan

S’arrêter, ce serait mourir. Alors Harka, comme son personnage, avance avec obstination, tête brûlée comme Travis Bickle dans Taxi Driver. Quand le soupçon de la folie pointe son nez, c’est tout le monde sauf Ali qui paraît fou. À mi-chemin entre le conte et le thriller, Harka est aussi un film qui s’écoute par la voix d’une petite sœur, invoquant l’ombre de son frère. Film souvenir, film portrait, film fantôme ou brûlot politique, Harka est une météorite traversée d’une élégie rugueuse, du lyrisme désenchanté des condamné·es.  

Lire la critique de Marilou Duponchel

Amsterdam de David O. Russell

On entrevoit, tout au long d’Amsterdam, une poignée de beaux films qu’il aurait pu être, que peut-être même il cherchait à être (encore qu’il soit difficile de savoir s’il cherche vraiment à “être” quoi que ce soit) : une fantaisie historico-politique, traversant par la magie de la fiction tous les événements et tous les motifs d’une époque, ses guerres, ses élections, ses sociotypes (l’aristocratie finissante, les médecins charlatans…) ; un cousin des frères Coen aussi, auxquels le ton de farce burlesque pétrie de panique existentielle semble parfois faire appel…

Lire la critique de Théo Ribeton

Close de Lukas Dhont

Close semble pétrifié dans sa joliesse. Et inversement proportionnelle à l’horreur du drame et à la douleur que vivent les personnages, cette joliesse finit par tenir le film à distance de son sujet, de l’émotion et finalement des spectateur·trices. On regrette enfin que Close n’esquisse aucune perspective à son héros, pas plus qu’il ne brise le mur du silence.

Lire la critique de Bruno Deruisseau

Vous n’aurez pas ma haine de Kilian Riedhof

Mais nous sommes aussi face à un film, et il faut bien dire qu’il est assez décevant, sans doute parce qu’aucun parti n’est réellement pris. Le film n’a pas d’angle, comme on dit dans le vocabulaire du journalisme. Comme si ses auteur·rices n’avaient pas réussi à choisir, à trier dans leur documentation, et ont finalement tout gardé des faits sans les ordonner, leur donner un sens, un logos.

Lire la critique de Jean-Baptiste Morain

Le Serment de Pamfir de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk

Le film se distingue également par une puissante utilisation des différentes cultures folkloriques slaves jusqu’à atteindre son sommet : une impressionnante traque au cœur d’une fête folklorique où les déguisements de paille et les masques s’agitent au milieu des fumigènes et du feu d’artifice. Là où le film ne semble pas totalement accomplir sa tâche et laisse un goût amer en bouche, c’est la façon dont il expulse hâtivement deux personnages féminins (la mère et la femme de Pamfir) vers la fin du récit, les condamnant inexorablement par leur absence à l’image. Pour filmer des innocent·es dans un monde immoral, encore faut-il les reconnaître. Ici, elles ont été oubliées.

Lire la critique de Ludovic Béot

Le Monde de Kaleb de Vasken Torania

Malgré la dureté et l’injustice du réel que le film n’épargne pas de montrer, la caméra de Vasken Toranian montre ô combien le réel n’a pas besoin d’être falsifié pour être réenchanté. Ici le simple enregistrement, même le plus brut, de ce petit théâtre de l’action collective et de l’entraide, suffit à construire une utopie. Une utopie certes à minuscule échelle mais dont la valeur est inestimable.

Lire la critique de Ludovic Béot

Comedy Queen de Sanna Lenken

Comedy Queen a quelques bonnes idées sur la question du deuil, notamment sur la matérialité du chagrin et de la tristesse, mais aussi sur la catharsis salvatrice des mots et de l’humour. Pourtant, il finit par succomber à sa logique d’évitement quand il fait revenir dans des flash-backs subliminaux à l’image trop léchée le fantôme de la mère, cet impossible hors-champ qui donnait tout son poids à cette tristesse non consumée. 

Lire la critique de Marilou Duponchel

Barbare de Zach Cregger

De film-puzzle à monster movie, non sans quelques mystérieux détours, Barbare s’arpente comme il a été construit : sur un fil ténu entre influences contraires, trouvant au gré d’étonnantes circonvolutions sa voie propre. Avec un sens de l’équilibre funambule, il s’impose comme le film d’horreur de l’année.

Lire la critique de Léo Moser

Tatouage et L’Ange rouge de Yasuzō Masumura

La présence dans les deux films d’Ayako Wakao, l’actrice de prédilection de Masumura, n’est pas pour rien dans leur indéniable grandeur. Dans Tatouage comme dans L’Ange rouge, elle est le fascinant pivot de ces deux contes cruels, comme la double incarnation du bien et du mal, magnifiée par la mise en scène d’un cinéaste qu’il est idéal de découvrir à travers ces deux films uniques.

Lire la critique de Thierry Jousse

El (Tourments) de Luis Buñuel

Film clinique tragique, El, dit-on toujours, était parfois projeté par Jacques Lacan à ses étudiants. Ajoutons que c’est aussi un film très drôle, d’un humour très noir, bien sûr. Et le film d’un grand cinéaste. Luis Buñuel y témoigne d’un sens du découpage et de la composition qui font mouche à chaque plan.

Lire la critique de Jean-Baptiste Morain