Hélène de Fougerolles : "J'ai longtemps cru être une mauvaise mère"

Télé Star : Pourquoi évoquer seulement maintenant l'autisme de votre fille, Shana, 18 ans ?Hélène de Fougerolles : Je ne me sens toujours pas prête mais avant, je ne pouvais même pas en causer. Écrire ce livre a été vraiment une thérapie. J'ai...

Hélène de Fougerolles : "J'ai longtemps cru être une mauvaise mère"

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Télé Star : Pourquoi évoquer seulement maintenant l'autisme de votre fille, Shana, 18 ans ?

Hélène de Fougerolles : Je ne me sens toujours pas prête mais avant, je ne pouvais même pas en causer. Écrire ce livre a été vraiment une thérapie. J'ai longtemps cru être une mauvaise mère, je m'en suis tellement voulu... Je suis bouleversée par tous les mots de soutien que je reçois. Moi qui aie passé dix-huit ans à cacher tout ça... Ce chemin, c'est l'aventure de ma vie.

Il faut dire que les pédopsychiatres rencontrés vous ont beaucoup culpabilisée ?

On m'a longtemps dit que Shana avait des problèmes comportementaux à cause de moi, que j'étais trop vulnérable, pas assez équilibrée, trop protectrice... Je devançais toutes ses demandes car j'évitais qu'elle ait peur. Je sentais beaucoup de suspicion dans le regard des autres à mon égard.

Le diagnostic d'autisme est tombé très tard. Quand avez-vous compris que Shana était "différente" ?

Je n'ai pas vu au début. Je ne connais pas bien les bébés, moi. Elle ne crapahutait pas à quatre pattes, elle n'attrapait rien ; elle restait dans un coin, elle ne parlait pas... C'était une gamine enjouée, heureuse, dans son monde intérieur, qui mange bien, qui dort bien.

Vous reconnaissez avec franchise l'avoir rejetée à un moment puis avoir sombré dans la dépression...

Je lui en voulais d'être différente et je me trouvais nulle. J'avais la tête dans une machine à laver. C'est l'hypnothérapie qui a été ma rédemption. Je la pratique pour les autres aussi. J'ai passé tous les diplômes. C'est mon deuxième métier.

Aujourd'hui, vous expliquez la grande complicité, faite d'amour et d'humour, qui vous unit à votre fille...

Je suis très sincère quand je dis que j'ai beaucoup de chance d'avoir une enfant comme ça. Elle m'a transcendée. On rigole beaucoup toutes les deux. Ma fille, c'est le soleil de ma vie.

Vous vivez désormais dans le sud de la France où vous voulez ouvrir une Maison de Shana, en lien avec Les maisons de Vincent créées par Hélène Médigue, ancienne comédienne de Plus belle la vie, dont le frère est autiste...

Je voudrais mettre en place des structures adaptées aux particularités et capacités de chacun. Ma fille ne peut pas faire ses lacets mais elle peut apprendre plusieurs langues avec une rapidité déconcertante. On a déjà trouvé la maison, on cherche des mécènes. Shana s'y rendra, comme d'autres jeunes adultes.

En quoi votre situation a impacté votre carrière ?

Je n'ai pas tourné pendant trois ans. C'est normal, je ne devais faire envie à personne ! ( Elle rit.)

Vous ne serez plus dans la série Balthazar (TF1). Pourquoi ?

Balthazar va continuer sans moi. Finalement, tant mieux. On va dire que c'est un choix de concert. Les scénaristes avaient peur qu'on se lasse des deux héros qui se tournent autour. Moi, j'en avais fait le tour. C'est la fin d'une chose et le début d'une autre. (Elle sourit.)

* T'inquiète pas maman, ça va aller (éditions Fayard).

Autiste : mon enfant, ma bataille © Richard Schroeder Autiste : mon enfant, ma bataille © Marc Ausset-Lacroix/Bestimage Autiste : mon enfant, ma bataille © PATRICK BERNARD / BESTIMAGE Autiste : mon enfant, ma bataille © TF1 Autiste : mon enfant, ma bataille © PATRICK BERNARD / BESTIMAGE Autiste : mon enfant, ma bataille © CYRIL MOREAU / BESTIMAGE