Histoire de Sample : I Wanna Do Something Freaky To You
« I Wanna Do Something Freaky To You » est l’une des chansons les plus samplées et utilisées dans le hip-hop américain. Retour sur l’histoire d’un titre icônique, allant de Dr.Dre à Redman en passant par Ideal J. Retour sur l’épopée d’une musique...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
« I Wanna Do Something Freaky To You » est l’une des chansons les plus samplées et utilisées dans le hip-hop américain. Retour sur l’histoire d’un titre icônique, allant de Dr.Dre à Redman en passant par Ideal J.
Retour sur l’épopée d’une musique qui a su bercer le hip-hop à ses débuts, et qui a traversé les styles de musiques. De sa création jusqu’à aujourd’hui, vivez l’histoire d’un des morceaux les plus samplé de l’histoire du rap.
Origine et création de la musique
70’s in California
Les années 70 américaines représentent un tournant pour ce qui est à l’époque la première puissance économique mondiale. En pleine guerre du Vietnam, les mœurs des jeunes américains se réveillent et un nouveau message voit le jour : celui de l’amour et de la paix. En effet, l’apparition des hippies fait du grabuge pour le président Nixon, qui voit en leur révolte la fin de la société capitaliste et républicaine qu’il met en place. Des drogues apparaissent petit à petit dans ce contexte, majoritairement vendu à bas prix. Le LSD et les acides prennent une ampleur monstrueuse dans le pays, et Nixon déclarera plus tard tout détenteur de cette drogue de danger du pays, afin de calmer ces néo-révolutionnaires.
Dans ce contexte si particulier naissent plusieurs types de musiques, tels que le disco ou encore un nouveau type de R&B mélangé avec de la soul, dont Marvin Gaye, les Jackson 5 et Aretha Franklin seront les porte-étendards. Ces styles musicaux permettront à une jeunesse afro-américaine d’exprimer leur mécontentement envers le racisme abondant dans leur pays et de reprendre le flambeau d’une révolte débutée par Martin Luther King et Malcom X, assassinés deux ans auparavant.
Leon Haywood
Leon Haywood né en 1942 à Houston dans une famille modéré. Très vite, il s’intéresse à la musique et commencera même à jouer du piano à l’âge de trois ans. Ces parents voit en lui un virtuose de cet art, et décide de le faire travailler dans un groupe de blues dès son plus jeune âge en tant qu’accompagnateur aux musiciens. Le jeune Leon se forge, notamment aux côtés de Guitar Slim, légende du blues américain et de l’essor du jazz Néo-Orléanais.
Dès ses 20 ans, Leon Haywood décide de partir vivre ses rêves en Californie, ou il parviendra à rejoindre et à jouer avec le groupe de Sam Cook, considéré comme le Roi de la Soul. En 1965, il décide de lancer sa carrière solo, qui ne connaitra pas un succès commercial, mais qui sera fortement apprécié dans le domaine musical. Il décide donc de modifier son style en 1970, principalement basé sur la soul, et s’accapare les styles funk et disco, en pleine émergence à cette époque.
Le succès frappe à la porte du chanteur, qui signera quelques temps après dans la maison de disque 20th Century Records. En 1974 sort son premier album studio, Come And Get Yourself Some, qui recevra un énorme succès dès sa sortie, notamment grâce à la chanson qui nous intéresse aujourd’hui : « I Wanna Do Something Freaky To You ». Contrairement aux deux épisodes précédents, cette fois-ci ce n’est pas qu’un simple riff qui marquera les esprits, mais le morceau en entier, qui contient plusieurs passages emblématiques.
The Chronic
Comme lors de l’épisode précèdent, c’est un pionnier du rap qui attirera l’attention autour de ce morceau. En 1996, un jeune homme du nom de Andre Young décide de se lancer dans une carrière solo suite à son désaccord avec son ami et membre d’un groupe légendaire : Eazy-E de N.W.A. Dr.Dre dévoile « The Chronic » en 1992, produit par Suge Knights sur le Label Death Row Records. L’histoire si complexe de ce label, vous la connaissez sûrement, sinon nous vous conseillons fortement de regarder le film « Straight Outta Compton ».
L’album en question reçoit un énorme succès, notamment porté par le beef entre Dre et Eazy-E sur le titre « Fuck Wit Dre Day (And Everybody’s Celebratin’) ». Mais un autre morceau résonne dans les rues de Los Angeles, et prendra petit à petit de l’ampleur partout aux Etats-Unis : « Nuthin’ but a ‘G’ Thang ». En featuring avec son acolyte préféré, Snoop Dogg, ce titre atteindra la deuxième place du Hot Billboard 100, et sera même nommé au Rock and Roll Hall Of Fame comme l’un des 500 sons ayant forgés le rock. On reconnait dès le début la base et l’habillage de « I Wanna Do Something Freaky To You », qui résonne tout du long de ce titre pionnier du hip-hop mondial.
Aujourd’hui considéré comme l’un des albums les plus influents du hip-hop, The Chronic a aussi servi de tremplin à Snoop Dogg, qui sortira quelque temps après son chef-d’œuvre Doggystyle . Premier album G-Funk de l’histoire, il marqua les esprits et permis à ce sample de se propager comme un virus.
The Wash
En 2001, les deux artistes récidiveront sur ce même sample, à l’occasion de la sortie du film « The Wash ». Pour les plus jeunes d’entre vous, cette comédie américaine réalisé par DJ Pooh met en scène deux colocataires à la recherche d’argent pour payer leur loyer. Le premier travaillant dans un lave-auto, il conseillera au second d’y postuler, et plusieurs idioties s’y passeront. Le point fort du film est que les deux rôles principaux sont joués par la paire inséparable : Dr.Dre et Snoop Dogg. On remarque même des apparitions de grands nom du hip-hop ou du showbizz américain, comme Eminem, Ludacris, Xzibit, Kurupt, ou encore Shaquille O’Neal.
Ce film aura plus marqué par sa bande originale que par sa réalisation visuel, qui gagnera par la suite le prix de meilleure BO en 2002. On y trouve plusieurs morceaux de Dr.Dre, un de Busta Rhymes, et une grande partie du gratin californien. Le titre éponyme du film sample « I Wanna Do Something Freaky To You » de manière différente que lors de « Nuthin’ but a ‘G’ Thang ». Une sorte de second lavage de leur ancien titre, orné de textes nouveaux, qui montre l’importance que Dr. Dre donne au titre de Leon Haywood. Vous pouvez entendre la ressemblance à partir de 1:33 sur le morceau original.
Dare iz a Darkside
En 1994 sort le deuxième album studio d’un autre pionnier du rap américain : Redman. Dare iz a Darkside signe le début d’une nouvelle ère dans le rap de le côte est en apportant des sonorités funky et jazzy a cet art alors considéré comme trop monotone. Ce projet obtiendra un succès commercial et critique, se hissant très vite à la première place du Top R&B/HipHop Albums et à la 13ème place du Hot Billboard 200. Il sera même certifié disque d’or un an après sa sorti, une première pour le rappeur alors âgé de seulement 24 ans.
L’un des singles sorti pour promouvoir l’album surprend, de part la facilité à enchaîner les rimes du meilleur ami de Method Man, membre du Wu-Tang Clan, et de part sa production funky et simpliste qui lui permet des vers satyriques. « Rockafella » reprend deux ans après « Nuthin’ but a ‘G’ Thang » le morceau de Leon Haywood, et nous prouve que le sample n’est pas resté seulement en Californie mais a su voyager à travers son pays. D’une manière plus singulière, le sample est utilisé tout du long.
Le morceau précédant « Rockafella » dans l’album Dare iz a Darkside répond au nom de « Cosmic Slope ». On y retrouve les deux membres du groupe Def Squad dont Redman fait partie : Erick Sermon et Keith Murray. Le nom du titre rend hommage au projet éponyme du groupe Funkadelic’s sorti en 1973. Mais à défaut d’utiliser un sample de ces derniers, Redman choisi encore une fois d’exploiter entièrement le potentiel de « I Wanna Do Something Freaky To You », en s’appropriant cette fois-ci un autre passage, que vous pouvez entendre à partir de 1:22.
Ideal J
A travers ces multiples utilisations, le morceau composé par Leon Haywood réussi à traverser l’atlantique et à se poser dans la capitale française, entre les mains du légendaire DJ Mehdi. C’est en octobre 1998, dans une France rebaptisé « Black-Blanc-Beur » suite à la victoire tricolore à la coupe de monde de football, que le classique Le Combat Continue sort. Véritable coup de poing auditif, le groupe Ideal J dénonce inégalités et racismes tout au long de l’opus, qui leur permettra de goûter pour la première fois à la notoriété. Le groupe composé de Kery James, Teddy Corona, Rocco et Dj Mehdi se séparera malheureusement un an après suite au décès de Las Montana, membre du collectif tentaculaire Mafia K’1 Fry, auquel ils étaient associés.
Lorsqu’on évoque Ideal J, on pense directement au titre « Hardcore », considéré comme leur titre phare. En effet, à sa sortie, le titre est censuré en radio et son clip, réalisé par le photographe Armen, construit à partir d’extraits du journal télévisé, est lui aussi sujet à la censure, ce qui offre au groupe une certaine couverture médiatique. Il est depuis considéré comme l’un des classiques du rap français. Mais on a tendance à oublier l’importance d’autres morceaux, comme l’excellent « Ideal J » long de sept minutes, en compagnie de Hasheem et Zaharya. On y retrouve l’incontournable DJ Mehdi à la prod, qui fait tourner en boucle le riff crée par Leon Haywood, qui apparaît à la dixième seconde de « I Wanna Do Something Freaky To You ».
Conclusion
Dans les années 1970, Leon Haywood ne devait même pas imaginer qu’il laisserait une trace si importante dans la musique international. Des artistes tels que 50 Cent, Aaliyah, Public Enemy, Mariah Carey, Maxwell, Lil Wayne, LL Cool J ont samplé ce titre. En tout, on recense près de 55 titres ayant pioché leur influence dans « I Wanna Do Something Freaky To You ». Ce morceau a su offrir son entièreté à la musique actuel, et plusieurs artistes ont su utiliser pleinement son potentiel. Peut-être qu’on le réentendra plus tard lors de la sortie d’un hit aux sonorités futuristes !
Découvrez également : Histoire de sample : Brother’s Gonna Work It Out