Hommage à Stéphanie Monfermé: Le message politique de Castex

POLITIQUE - “Elle représentait une certaine façon de vivre la France.” Jean Castex a salué, ce vendredi 30 avril, la mémoire de Stéphanie Monfermé, la fonctionnaire de police assassinée par un islamiste radicalisé une semaine auparavant dans...

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POLITIQUE - “Elle représentait une certaine façon de vivre la France.” Jean Castex a salué, ce vendredi 30 avril, la mémoire de Stéphanie Monfermé, la fonctionnaire de police assassinée par un islamiste radicalisé une semaine auparavant dans les locaux du commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines. 

Le Premier ministre, qui présidait une cérémonie d’hommage national pour la mère de famille de 49 ans, a parlé, avec émotion, d’une femme “dotée d’un caractère heureux et serviable”, appréciée de beaucoup, “qui avait l’habitude de venir prendre son poste avec des gâteaux qu’elle confectionnait elle-même ou avec son mari dont c’est le métier.”

Mais le chef du gouvernement ne s’est pas limité à dresser un portrait élogieux. Derrière cet hommage d’une quinzaine de minutes s’est glissé un message d’intransigeance affichée, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, alors que dix-sept actions terroristes ont été commises à l’encontre des forces de l’ordre en France depuis 2014.

“Refus catégorique du communautarisme”

Citant le poète Aragon, Jean Castex a ainsi expliqué que “ce matin, nos sanglots forment un même glas.” “Toute mort est une mort de trop car toute attaque contre la République est une blessure inacceptable pour la communauté nationale”, a-t-il affirmé en évoquant “l’immense effroi dans lequel nous a plongé l’ignoble crime de Rambouillet.”

Un drame qui justifie, à ses yeux, les différentes actions et politiques menées par son gouvernement, à l’heure ou, selon les mots du Premier ministre, “chacun mesure la difficulté de la tâche” qui revient à prévenir les attaques terroristes

“Nous voyons bien que les attentats dont la France est la cible proviennent en large part de son refus catégorique du communautarisme, de sa volonté constamment réaffirmée de lutter contre toutes les formes de séparatismes, y compris comme nous sommes justement en train de le faire en durcissant notre arsenal législatif”, a-t-il ainsi avancé avant de faire plusieurs allusions indirectes à la nouvelle loi anti-terroriste présentée mercredi 27 avril par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Préparée depuis des mois mais annoncée quelques heures après l’assassinat de Stéphanie Monfermé à Rambouillet, elle entérine, entre autres, la technique controversée de la surveillance par algorithme pour mieux détecter la radicalisation de profils plus ou moins solitaires.

“Rendre hommage à Stéphanie, c’est continuer à agir”

“Il nous faut sans cesse adapter nos réponses face à des passages à l’acte qui émanent d’individus souvent isolés, qui se radicalisent soudainement et la plupart du temps sous l’aiguillon des réseaux sociaux”, a ainsi martelé Jean Castex, en ajoutant: “tel est semble-t-il, et sous réserve de l’enquête en cours, le profil de l’assassin de Stéphanie.”

Car pour le Premier ministre, “rendre hommage” à la fonctionnaire de police, “comme à toutes les victimes de terroristes fanatiques, c’est continuer sans cesse à agir, à renforcer nos outils de prévention et de surveillance à commencer par celles des réseaux numériques.” C’est également “opposer au terrorisme une volonté inflexible et des moyens renouvelés”, a-t-il encore promis, alors que son gouvernement se retrouve pilonné par la droite sur son incapacité présumée à assurer la sécurité des Français.

Pour Jean Castex, Stéphanie représentait donc “une certaine façon de vivre la France”, une “vie laborieuse et serviable que nos concitoyens connaissent aussi bien qu’ils l’aiment.” Une “vie paisible”, selon les mots du Premier ministre employés ce vendredi à Rambouillet, mais empruntés à Emmanuel Macron qui a fait de ce concept l’un des mantras de sa fin de mandat.

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