“Honey” : un Caribou upcyclé pour le meilleur et pour le club

Ayant été un temps le secret le mieux gardé de la musique électronique contemporaine et chouchou des critiques de Pitchfork, avant de rencontrer un inattendu succès populaire à l’aube des années 2010 avec Swim, ce n’était qu’une question d’années...

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Ayant été un temps le secret le mieux gardé de la musique électronique contemporaine et chouchou des critiques de Pitchfork, avant de rencontrer un inattendu succès populaire à l’aube des années 2010 avec Swim, ce n’était qu’une question d’années avant que Dan Snaith, alias Caribou, ne tente le coup de réunir ces deux carrières.

C’est désormais chose faite avec Honey, son sixième album (si l’on retire les quatre références orientées club publiées sous le pseudo de Daphni), qui joue définitivement la carte du disque méta en auscultant, détricotant ou tordant la mécanique à l’œuvre sur les cinq précédents.

À la recherche du cœur battant de sa musique

Constant et rectiligne dans son évolution stylistique, Dan Snaith nous avait habitué·es à gentiment chambouler nos attentes à chaque disque, mais en répondant toujours à une logique de cohérence. Pour la 1ère fois, Honey fait le choix du pas de côté, de la subversion.

Dès l’ouverture Broke My Heart, morceau Caribou en diable mais qui fait le choix de l’intelligence artificielle pour trafiquer la voix qu’il avait mis des années à assumer pleinement, il cherche le cœur battant de sa musique : qu’est-ce qui fait un morceau personnel si j’abandonne ma voix et, in extenso, une partie de mon identité ?

Caribou continue à se questionner après vingt-trois années de carrière sans tomber dans l’autoparodie

En puisant du côté de son autre projet, Daphni, pour incorporer de véritables moments rave à son album, en jouant sur les stéréotypes de la folktronica de ses débuts (un des morceaux s’appelle même Campfire), tout en acceptant humblement, par l’effacement de son timbre de voix, qu’un album de Caribou dépasse sa propre intimité, Dan Snaith offre un disque réflexif sur le processus de création.

Car s’il n’atteint pas les sommets d’Our Love ou de Swim, il subsiste sur Honey une certaine beauté à voir Dan Snaith continuer à se questionner en musique, après vingt-trois années de carrière, sans tomber dans l’autoparodie.

En revenant aux sources de sa mélomanie (la revisite de Pump Up the Volume de Marrs sur Volume), à des citations presque littérales (Do without You en écho au Can’t Do without You de Our Love), ou des incartades lo-fi (August 20:24), il signe un disque hautement stimulant pour lui comme pour nous. Un rappel réjouissant – voire une explication de texte – de ce pour quoi on aime la musique de Caribou.

Honey (City Slang/PIAS). Sortie le 4 octobre. En concert au Zénith Paris - La Villette, le 3 février 2025.