“I Hear You” : Peggy Gou signe le disque balnéaire idéal pour passer l’été à Ibiza

En une dizaine d’années, la DJ et productrice Peggy Gou aura réussi à se forger une place royale au sein des DJ stars de la planète. Au point qu’a été inventée la Gou-mania, histoire de décrire la foule de fans qui scandent son nom à la fin...

“I Hear You” : Peggy Gou signe le disque balnéaire idéal pour passer l’été à Ibiza

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

En une dizaine d’années, la DJ et productrice Peggy Gou aura réussi à se forger une place royale au sein des DJ stars de la planète. Au point qu’a été inventée la Gou-mania, histoire de décrire la foule de fans qui scandent son nom à la fin de ses sets et lui offrent des girafes, son animal totem, quand ils et elles ne chantent pas à tue-tête les paroles de ses tubes.

Peggy Gou, 33 ans cet été, s’est longtemps cherchée avant de céder à l’appel du mix. Née en Corée du Sud (dont elle défend ardemment la culture), Kim Min-ji se rêve styliste de mode et s’envole ado à Londres pour étudier. Pour celle qui a commencé dans son pays natal, poussée par son boyfriend, à tripoter les platines, les études sont surtout un prétexte à danser plus que de raison.

Connaissez-vous la Gou-mania ?

Ses études plantées, elle s’installe à Berlin, à l’époque où la ville est le point de convergence des EasyJet-setters. Peggy Gou tombe dans le bain berlinois, vend des disques le jour et passe tous ses week-ends à danser au Berghain – l’endroit où elle danse porte désormais son nom, The Peggy’s place. Puis tout s’enchaîne rapidement : la grâce décontractée de ses mixes, leur légèreté mélodique, l’ambre solaire dont ils sont enduits font mouche et la Gou-mania peut s’envoler.

Bookée par les plus grands festivals, cheffe de file de toutes ces filles qui s’installent aux platines, Peggy Gou irrite aux entournures par le coup de pied qu’elle file au clubbing de papa. On moque ses looks, ses liaisons intimes avec la mode, ses dance-routines, son Insta à 4 millions de followers, son apparition dans une publicité Nike, sa marque de fringues lancée avec Virgil Abloh. Un célèbre patron de label blague sur la consonance asiatique de son nom, quand d’autres assènent qu’on la booke uniquement parce qu’elle est “sexy”.

Les commentaires désobligeants pleuvent, mais Peggy Gou, grande ambitieuse, balaie tout ça d’un revers de la main. “Les hommes dans cette industrie perdent tous leurs moyens quand ils se retrouvent face à une femme indépendante”, déclare-t-elle comme une fin de non-recevoir au magazine Mixmag. Dès 2016, elle se lance dans la production et enchaîne à vitesse grand V une série de singles où sa signature sonore se précise.

Un penchant certain vers le garage house, un goût pour les boucles acid et les mélodies UK rave et des paroles susurrées plus que chantées. Mais il faudra attendre l’année dernière et la sortie de (It Goes Like) Nanana, petite bulle d’eurodance parfumée aux chamallows, et ses 420 millions de streams pour que Peggy Gou soit enfin placée en orbite.

La club culture passée au filtre de la house

Pour son 1er album édité par le prestigieux label britannique XL Recordings, le très réussi I Hear You, la DJ et productrice plonge dans la parenthèse enchantée de la scène club des nineties tout en s’offrant quelques embardées. Comme inviter Lenny Kravitz sur I Believe in Love Again, ressusciter les rythmes Soul II Soul (All That), bombarder de piano rave l’imparable It Goes…, mélanger jungle et mélodies coréennes (Seoulsi Peggygou)

Si I Hear You n’est pas l’album qui empêchera la house de tourner en rond, il reste un disque de pop dansante parfaitement balnéaire, gracile comme une bulle de savon avec Ibiza gravée dans les sillons. Un manifeste qui, l’air de rien, réussit à capturer ce qui faisait la force de la club culture des années 1990 : cet hédonisme naïf et béat comme un ecsta glissé avec amour sous la langue.

I Hear You (XL Recordings/Wagram). Sortie le 7 juin. En concert à We Love Green, Paris, le 2 juin.