IAM : L’École du Micro d’Argent a 24 ans
Considéré par beaucoup comme le plus grand disque de l’histoire du rap français, L’École du Micro d’Argent fête déjà ses 24 ans. Retour sur un album symbole du premier âge d’or du rap français. Rares sont les albums ayant reçu un tel succès...
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Considéré par beaucoup comme le plus grand disque de l’histoire du rap français, L’École du Micro d’Argent fête déjà ses 24 ans. Retour sur un album symbole du premier âge d’or du rap français.
Rares sont les albums ayant reçu un tel succès critique et commercial dans les bacs. Un disque de platine et plus d’un million six cent mille exemplaires vendus plus tard L’École du micro d’argent est encore à ce jour le disque de rap français le plus vendu de l’histoire. De fait, chez les amateurs de rap, il est devenu un album totem et son groupe, IAM, une divinité.
Jusqu’à la nouvelle vague arrivée en 2015, impossible de ne pas le trouver dans tous les tops d’auditeurs. Il est un passage obligé du rap français, un mythe décortiqué depuis plus de vingt ans.
Demain c’est loin
Véritable monument, rempli de titres dont on connaît les paroles par cœur, l’École du micro d’argent est aussi la consécration pour IAM. Ainsi, enregistré en partie à New-York, le disque est produit en majeure partie par Imhotep et Akhenaton. Influencé par le Wu-Tang Clan, l’imagerie asiatique et les arts martiaux seront une des principales références des textes de AKH et Shurik’n. 4ème album du groupe, le disque est le symbole d’une époque.
En effet, l’album est rempli de samples, où on y retrouve l’univers Star Wars avec le retour du Jedi, Vingt mille lieux sous les mers ou de black music avec I Hate I Walked Away. L’École du micro d’argent rappelle un temps où sampler à volonté était possible, et ce sans être inquiété par des retombées judiciaires.
Cet album de IAM voit aussi AKH se mettre à la page d’une nouvelle école de plus en plus grandissante. Le marseillais propose des flows retravaillés et vole sur les productions en compagnie de Shurik’n. Aussi, l’Ecole du Micro d’Argent demeure parmi les disques les plus populaires, et abrite des références des plus variées, en témoigne la pochette de l’album. Réalisée par Stéphane Muntaner, elle évoque clairement le film Ran de Kurosawa :
« C’était une histoire d’équilibre : puisque jusqu’ici l’Egypte, plutôt liée à Akhenaton, avait été pas mal mise en avant, l’idée était de donner cette fois la part belle à la fibre asiatique de Shurik’n. On avait parlé de batailles, sans plus…
Alors j’ai décidé de transposer ça avec l’idée que je me faisais du film Ran de Kurosawa, que je n’avais même pas vu ! D’ailleurs, personne ne l’avait vu, mais dans l’imaginaire collectif, il y avait une super bataille de samouraïs dans ce film ».
Un héritage de guerriers ancestraux
Koba la D dans un épisode de Rap Jeu se demandait qui était donc IAM ? C’est entièrement son droit de ne pas connaître le groupe, mais c’est aussi un signe que le disque a vécu et sauté une génération. En suivant cette logique, dans la jeune carrière du rap français, L’école du micro d’argent peut presque être considéré comme un disque de patrimoine.
Profitons donc de ce jour anniversaire pour dépoussiérer cette pépite pour les plus jeunes. Certes, en 1997, le rap français était dicté par des normes et codes différents du rap de 2021. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’était pas inventif. Au contraire, certains disques comme celui d’IAM ont traversé les époques. Encore aujourd’hui et pour beaucoup, l’Ecole du Micro d’Argent reste une référence conceptuellement, dans la production et l’écriture.
Enfin, l’album se termine sur un plan-séquence inoubliable de neuf minutes dans la cité phocéenne. Shurik’n y use de l’anadiplose avec une subtilité jamais égalée :
« Les armes poussent comme la mauvaise herbe
L’image du gangster se propage comme la gangrène sème ses graines
Graines, graines, graine de délinquant qu’espériez-vous ? Tout jeunes
On leur apprend que rien ne fait un homme à part les francs
Du franc-tireur discret au groupe organisé, la racine devient champ
Trop grand, impossible a arrêter »
En espérant que les jeunes générations s’emparent de ce classique et continue à le faire prospérer jusqu’à Mars.