“Il est temps de se battre pour la liberté et la vérité” : quand le cinéma ukrainien appelle à la résistance

Parfois, il arrive que la fiction ne suffise plus. Depuis le début de l’offensive russe sur le territoire ukrainien jeudi 24 février, le monde de la culture est en ébullition. Alors que certaines œuvres refont surface, à l’instar du documentaire...

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Parfois, il arrive que la fiction ne suffise plus. Depuis le début de l’offensive russe sur le territoire ukrainien jeudi 24 février, le monde de la culture est en ébullition. Alors que certaines œuvres refont surface, à l’instar du documentaire Winter on Fire sur le mouvement d’Euromaïdan, certains cinéastes prennent la décision controversée de se rendre sur les lieux pour dégainer leur caméra, comme Sean Penn. Quid des artistes directement concernés par cette guerre ? Comme le rapporte Cineuropa, de nombreux cinéastes ukrainiens ont pris la parole pour donner leur sentiment sur l’invasion de leur pays par les Russes.

Des déclarations aussi émouvantes qu’insurgées

Valentyn Vasyanovych et Natalia Vorozhbyt (Bad Roads, Le Papillon d’acier) n’ont pas manqué de rappeler la situation dans laquelle se trouvent actuellement les civils. À commencer par eux-mêmes et leur famille. Tandis que Valentyn Vasyanovych, réalisateur d’Atlantis, affirme avoir voulu rester par principe, le récit de Natalia Vorozhbyt se fait bien plus personnel : “Ma mère et moi, nous avons pris des chaises, des bougies et de l’eau et nous les avons emmenés à la cave. J’ai autorisé ma fille à jurer, parce qu’elle avait peur. J’ai lu dans la presse que les troupes russes approchaient de Kiev. De ma Kiev.”

Sous cette émotion palpable se cache également beaucoup de colère à l’égard de la Russie et de son président, Vladimir Poutine. Alors qu’Oleh Sentsov (Rhino, Numbers) résume la situation en ces termes – “C’est une provocation à l’égard de la démocratie” -, Iryna Tsilyk (La Terre est bleue comme une orange) a développé son point de vue dans un texte plus long, qui s’ouvre sur ces mots : “L’Ukraine résistera. Je crois que c’est le commencement de la fin pour Poutine et son empire. Et j’ai foi en l’Ukraine : nos forces armées se battront et défendront dignement notre terre.” D’autres acteurs de l’industrie ont fait part de leurs pensées, comme Anna Machukh, directrice exécutive de l’Ukrainian Film Academy et de l’Odesa International Film Festival : “La Russie a atteint un point de non-retour. Ces actions sont impardonnables et on ne les oubliera jamais. Il est temps de rendre des comptes. La Russie a commencé une guerre contre l’Ukraine, mais demain elle pourrait être à votre porte.”