Incendie de Notre-Dame de Paris : reconstruire et convertir

“Paris est né, comme on sait, dans cette vieille île de la Cité qui a la forme d’un berceau.”En convoquant les mânes des Parisii, ancêtres des Parisiens, Victor Hugo grand défenseur de Notre-Dame déjà en ruines, le soulignait: l’indispensable...

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Sur le toit de la cathédrale Notre-Dame de Paris avant une visite du président Macron, deux ans après l'incendie qui a fait s'effondrer la flèche et détruit une grande partie du toit, à Paris le 15 avril 2021. (Photo by BENOIT TESSIER/X07241/AFP via Getty Images)

“Paris est né, comme on sait, dans cette vieille île de la Cité qui a la forme d’un berceau.”

En convoquant les mânes des Parisii, ancêtres des Parisiens, Victor Hugo grand défenseur de Notre-Dame déjà en ruines, le soulignait: l’indispensable reconstruction de la Cathédrale ne pouvait se faire sans ignorer l’Histoire et la vie foisonnante de l’île de la Cité, au cœur de notre capitale.

Battant et populaire à l’époque médiévale, avec ses immeubles à colombages, ses rues étroites et grouillantes, ses ponts habités, le cœur de Paris est plus morne depuis le passage du Baron Haussmann, qui en a fait le siège du pouvoir moderne, avec ses austères et imposants bâtiments en plein centre de l’île: police, justice et hôpital. Dans leur étude de 2016, Perrault et Bélaval ont bien décrit les trois âges de la Cité: ”île de la Ville”, puis ”île de l’administration”, et enfin, nous l’appelons de nos vœux, île de la reconquête de son territoire et de ses citoyens.

 

Dans leur étude de 2016, Perrault et Bélaval ont bien décrit les trois âges de la Cité: ”île de la Ville”, puis ”île de l’administration”, et, nous l’appelons de nos vœux, île de la reconquête de son territoire et de ses citoyens.

 

Au moment de commémorer le triste anniversaire de l’incendie du 15 avril 2019 qui a ravagé par les flammes l’une des plus belles Dames de Paris, nous sommes en effet à un nouveau tournant de l’Histoire. Tandis que la reconstruction de Notre-Dame est enfin en bonne voie, après la consolidation de l’édifice, le projet impulsé par la Ville de Paris avec le soutien de l’État va redonner vie à l’île de la Cité.

L’annonce faite par la Maire de Paris, Anne Hidalgo, d’un don de 50 millions d’euros pour un projet de réaménagement d’ampleur des abords de la cathédrale, tout en sobriété, donne à rêver d’un lieu bien plus beau et plus fonctionnel qu’il ne l’était avant l’incendie. Un concours international va ainsi être lancé, en partenariat étroit avec l’État et le Diocèse, ainsi qu’avec les Parisiennes et les Parisiens, et tout particulièrement les habitants et les commerçants du quartier, qui ont le plus souffert au cours des dernières années. Le réaménagement des abords et du parvis de la cathédrale permettra de mieux circuler sur l’île, de la reconnecter au fleuve qui la ceint, de recréer le lien entre sa surface et son sous-sol, d’offrir un accueil plus adapté aux touristes, aux fidèles et aux badauds, et de refleurir l’espace public.

Ce grand projet vient se coordonner avec les nombreux chantiers déjà engagés ou en voie de l’être: réaménagements de la Préfecture de Police, rénovation du Palais de Justice, modernisation de l’hôpital et développement d’un projet multi-activités autour de la recherche et de l’innovation à l’Hôtel Dieu, requalification du marché aux Fleurs, restructuration du Tribunal de commerce.

Ces projets sont ambitieux. Les travaux colossaux. Et pourtant, nous pouvons aller encore plus loin dans l’écriture de cette nouvelle page de l’Histoire: en remettant des habitants au cœur de l’île. En créant du logement, pour repeupler l’île de la Cité, et relier ses deux beaux villages, réduits aux extrémités.

Comment ? Sans rien avoir à construire. Seulement à convertir. Non, il ne s’agit pas de religion.

 

Ne manquons pas ce tournant historique qui verrait s’installer de nouvelles familles sur l’île, renaître des commerces et artisanats, repeuplant nos écoles.

 

Les grandes administrations d’État –Culture, Justice, Intérieur, Santé- qui ont leur siège ou de vastes empires sur l’île n’ont pas de raison d’y maintenir la totalité de leurs activités. Déjà, nos discussions avec l’Assistance Publique nous font imaginer la mobilisation de plus de 1000 m² pour la création de nouveaux logements au profit des soignants à l’Hôtel-Dieu. Ce n’est rien en comparaison des vastes surfaces qui pourraient encore muter: il convient de soupeser le potentiel de chaque mètre carré. La majorité du foncier dépendant de l’État, il faut une décision à son sommet. Pour autant, la Ville de Paris saura prendre sa part et accompagner les projets qui permettraient d’accueillir de nouveaux habitants.

Ne manquons pas ce tournant historique qui verrait s’installer de nouvelles familles sur l’île, et avec elles renaître des commerces et artisanats de proximité depuis longtemps disparus, repeuplant nos écoles. Qui sait si les prochains anniversaires pourraient alors compter bien davantage d’invités?

 

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