“Indes galantes”: un making-of contre-productif
Un étonnement nous saisit d’emblée à la vision du documentaire de Philippe Béziat : il porte le même titre que l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau, magistralement mis en scène par le plasticien et vidéaste Clément Cogitore, il y a deux ans...
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Un étonnement nous saisit d’emblée à la vision du documentaire de Philippe Béziat : il porte le même titre que l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau, magistralement mis en scène par le plasticien et vidéaste Clément Cogitore, il y a deux ans à l’Opéra Bastille. Et pourtant, il n’en délivre qu’une sorte de making-of.
À l’instar d’Aux cœurs des ténèbres (1991), documentaire racontant le tournage d’Apocalypse Now (1979), on imagine qu’Indes galantes a l’ambition d’être la métaphore de la mise en scène de Clément Cogitore, dont le parti pris était de bousculer les stéréotypes racistes de la pièce de Rameau et sa vision du bon sauvage. Les “sauvages” en question, ce sont les trente danseur·euses urbain·es recruté·es par Bintou Dembélé et Clément Cogitore pour accomplir un inédit spectacle-fusion entre culture de rue et opéra, art de la bourgeoisie par excellence.
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Regard exotisantSi, dans le spectacle vivant, le maillage nous avait plutôt enthousiasmé·es, le regard que porte Philippe Béziat sur ses danseur·euses nous dérange beaucoup plus. Habitué à la réalisation de captations et de documentaires sur l’opéra, Béziat, bien que bienveillant, ne parvient pas à véritablement regarder la danse urbaine autrement que comme un exotisme moderne venu bousculer l’archaïsme de l’opéra, en témoigne l’ajout maladroit de stories Instagram réalisées par les danseurs et les danseuses du spectacle. À ce compte-là, on aurait préféré qu’il leur donne carrément la caméra de bout en bout.
Indes galantes de Philippe Béziat (Fr., 2021, 1 h 48). En salle le 23 juin