Intermittent·es du cinéma : le calme avant la tempête ?
Du côté des intermittent·es, l’année blanche (une prolongation d’un an de l’assurance-chômage) initialement offerte par Emmanuel Macron arrive à son terme le 31 août. Mais alors que la donne n’a, entre-temps, pas assez évolué pour permettre...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Du côté des intermittent·es, l’année blanche (une prolongation d’un an de l’assurance-chômage) initialement offerte par Emmanuel Macron arrive à son terme le 31 août. Mais alors que la donne n’a, entre-temps, pas assez évolué pour permettre à la plupart d’entre eux·elles de déclarer les heures nécessaires à l’ouverture des droits, une extension jusqu’au 31 décembre a été concédée début mai par les ministres Roselyne Bachelot et Élisabeth Borne.
Inspirée des préconisations du rapport Gauron remis fin avril au ministère de la Culture, cette mesure s’accompagne de divers “filets de sécurité” : une clause de rattrapage assouplie, un seuil abaissé à 338 heures pour les moins de 30 ans et une allocation pour ceux et celles qui n’auraient tout de même pas atteint leur nombre d’heures. Pour le comédien et membre de la Coordination des intermittents et précaires Samuel Churin, c’était un minimum : “Ils jouent sur le fait que personne ne sera sans rien, mais beaucoup vont se retrouver avec l’équivalent d’un RSA.”
Une réponse du Conseil d’État très attendue
Les mesures sont loin de pouvoir endiguer ce nouveau cran de précarisation d’une profession déjà peu riche : “Quand le volume d’emploi baisse, les salaires baissent. Tout le monde accepte la fatalité d’une chute brutale de niveau de vie actuellement, qui va également affecter les cotisations, les retraites, etc.” Si le phénomène touche durement les professionnel·les de la scène, ceux et celles du cinéma vivent un calme avant la tempête : les tournages ne se sont arrêtés “que” trois mois en 2020, et leur reprise sous protocole Covid bat son plein.
“Si on les laisse perdre des droits, on en perdra à notre tour quand l’intermittence sera renégociée en 2022”
“J’ai refusé des projets…, constate la décoratrice Margaux Remaury. Autour de moi, personne ne se plaint de ne pas trouver de boulot.” Elle n’en ignore pas la cause : les effets de la pandémie sur la filière production ne sont pas attendus avant des années, le temps que la crise de la distribution tarisse les préachats, donc le volume de tournages et d’emplois. “En attendant, il y a une drôle d’ambiance, un côté ‘bon, quand est-ce que ça va nous tomber dessus ?’”
À court terme, les énergies se concentrent sur le combat contre la réforme de l’assurance-chômage, qui doit notamment durcir l’indemnisation des professionnel·les de la culture en contrats courts non admis à l’intermittence. Pour Churin, la solidarité est de mise : “Si on les laisse perdre des droits, on en perdra à notre tour quand l’intermittence sera renégociée en 2022, parce qu’on nous dira : ‘Regardez ce que les autres ont accepté !’” La profession a manifesté par centaines dans plusieurs villes le 22 mai, et participé via ses syndicats à la saisine du Conseil d’État, qui ne s’est pas encore prononcé à l’heure où nous bouclons ce mensuel, mais a dû le faire courant juin.