INTERVIEW. Cyril Viguier, l'homme des territoires
Télé Star : pourriez-vous nous parler du Grand Journal des territoires ?Cyril Viguier : Le Grand Journal des territoires est un rendez-vous d'actualités nationales et internationales qui s'appuie sur des reportages réalisés par le très vaste...
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Télé Star : pourriez-vous nous parler du Grand Journal des territoires ?
Cyril Viguier : Le Grand Journal des territoires est un rendez-vous d'actualités nationales et internationales qui s'appuie sur des reportages réalisés par le très vaste réseau de médias régionaux que compte la France. Télévisions, radios locales et presse quotidienne régionale se sont associées pour proposer des sujets d'actualité qui posent un regard non servi par « l'élite parisienne », mais qui sont vus depuis les territoires. Aujourd'hui, les chaînes d'infos en continu proposent toutes les mêmes angles, avec les mêmes intervenants, les mêmes spécialistes qui viennent raconter les mêmes choses. Le Grand Journal des territoires fait entendre une parole locale qui est peu relayée au niveau national. Concrètement, on travaille avec une cinquantaine de partenaires, soit plus de 250 journalistes qui couvrent tout le pays, dont les DOM-TOM.
Comment se présente le journal ?
Comme tous les JT ! Il dure une demi-heure et est composé d'une douzaine de reportages de deux à trois minutes chacun. Les trois ou quatre premiers sujets sont liés à l'actualité. Notre richesse vient alors de la diversité d'approches d'un même thème selon les régions. Cela avait été très flagrant lors des discussions sur la retraite qui ont agité la première partie du mandat d'Emmanuel Macron et qui n'étaient pas perçues de la même manière de Lille à Marseille. La seconde partie du journal présente des sujets « magazine et art de vivre ».
En France, la chaîne régionale par excellence, c'est France 3. Êtes‑vous en concurrence ?
Au contraire, nous sommes complémentaires. France 3, où j'ai travaillé plusieurs années, est découpée en fonction de très vastes régions. Ainsi, la région Nouvelle-Aquitaine, qui me tient particulièrement à cœur, s'étend depuis Niort jusqu'au Pays basque. Nous disposons d'un maillage beaucoup plus resserré. Notre approche de l'actualité est aussi différente. Nous traitons du ressenti en régions de l'actualité nationale et internationale, alors que souvent, France 3 montre des exemples locaux pour illustrer l'actualité plus générale. C'est en cela que nous sommes complémentaires : nos deux réseaux inscrits dans le territoire national travaillent à « déjacobiniser » l'information, c'est-à-dire à ne pas la voir uniquement depuis Paris.
N'est-ce pas antinomique d'être diffusé sur TV5 Monde, qui s'adresse avant tout à l'international ?
D'abord, Le Grand Journal des territoires n'est pas uniquement diffusé sur TV5 Monde, mais sur l'ensemble de nos médias partenaires, qu'il s'agisse de la TNT pour les télévisions locales ou des sites Internet de la PQR (presse quotidienne régionale) et des radios. Notre diffusion sur TV5 Monde nous permet d'être vus dans 200 pays et écoutés dans 14 langues. Bien sûr, nous sommes regardés par les expatriés, mais pas seulement. La France, et pas uniquement Paris, intéresse beaucoup de monde. Il y a notre savoir-vivre, nos spécialités, nos grandes marques, et je peux vous dire que nos reportages sur les start-up locales sont plébiscités jusqu'en Asie. Suite à la diffusion de l'un de nos reportages, une entreprise a trouvé des financements au Japon. De même, en cette période de Brexit, nous sommes très suivis par les Britanniques résidant en France qui veulent savoir comment nos régions auxquelles ils sont très attachés s'y préparent.
On parle de la création d'une chaîne des territoires. Où en est le projet ?
Le projet existe effectivement. Élaborée par l'ensemble des médias locaux, cette chaîne produirait à la fois un programme d'actualités et de véritables documentaires sur les régions. Les acteurs locaux en ont aujourd'hui les moyens et les compétences. Depuis la crise sanitaire de la Covid, les Français ont montré leur attachement à la France et aussi leur envie de la redécouvrir. L'été dernier, nous avons proposé un autre type de programme sur les territoires français. Et je peux vous dire que cette formule a rencontré un vif succès, à la fois dans l'Hexagone et dans les pays limitrophes.
Vous êtes originaire de Bordeaux, avez‑vous le temps d'y retourner ?
Le plus souvent possible ! Mes parents y vivent toujours, et j'ai la chance de posséder sur le bassin d'Arcachon une maison de famille dans laquelle je passe toutes mes vacances. J'ai vécu une dizaine d'années aux États-Unis, et pour moi, la région Aquitaine est la Californie française. La montagne se trouve à moins de deux heures, il y a bien sûr la mer et la plus belle campagne du monde. Je vais vous dire un secret : le bleu du ciel en Aquitaine est particulier, unique. On le trouve peut-être seulement en Californie...
Vous pratiquez en amateur éclairé le MMA (arts martiaux mixtes). Quels sont les coups les plus durs ? Sur les plateaux ou sur le ring ?
(Rires.) C'est vrai que l'on peut faire un parallèle entre les coups que l'on reçoit lors d'un match et dans le métier. L'autre analogie que je ferais est la capacité à se concentrer sur un seul objectif pour parvenir à ses fins. Je suis certain que si j'ai pu exercer ces deux passions en parallèle, c'est qu'elles sont très liées dans la manière de pratiquer. En discutant avec vous, je me rends même compte que l'une m'a aidé à rebondir dans l'autre, même si ce n'est pas toujours évident d'être sur le ring le dimanche et de passer à l'antenne le lundi ! Je me souviens qu'après un championnat, j'avais un bon coquard impossible à dissimuler sous le maquillage : j'ai dû être filmé durant tout le journal de trois quarts face.
Votre avenir, patron de chaîne ?
Pourquoi pas ? J'aime les défis et je n'ai pas peur des coups. Mais pour l'instant, j'adore ce que je fais et je veux continuer de creuser le sillon de la proximité. Contrairement à ce que l'on peut lire ici ou là, je ne crois pas que la télévision soit morte. À mon avis, elle est plus vivante que jamais. Elle se regardera sur d'autres supports, d'autres manières, mais je pense qu'une télévision bien produite qui prend en compte les préoccupations du public - et pas uniquement de quelques décideurs - a de l'avenir. C'est exactement ce que je veux faire.
Où voir l'émission ?
Le Grand Journal des territoires créé en partenariat avec le Syndicat national des télévisions locales de France, est diffusé sur TV5 Monde, sur actu.fr et sur l'ensemble des médias partenaires (TNT et Internet).
Cyril Viguier © COADIC GUIREC Cyril Viguier © COADIC GUIREC Cyril Viguier © COADIC GUIREC