Isaline Sager-Weider : « Il n’y a aucun travail qui pourra me procurer autant d’émotions dans le futur »

Chronique d’Isaline Sager-Weider, joueuse professionnelle de volley-ball depuis 2007. Elle évolue au poste de contreuse centrale. Joueuse de l’équipe de France depuis 2012 et vainqueur de la Golden League en Juin 2022, elle a remporté la médaille...

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Chronique d’Isaline Sager-Weider, joueuse professionnelle de volley-ball depuis 2007. Elle évolue au poste de contreuse centrale. Joueuse de l’équipe de France depuis 2012 et vainqueur de la Golden League en Juin 2022, elle a remporté la médaille de bronze au championnat du monde militaire en juin 2018. Elle est également vice-championne de France avec l’ASPTT Mulhouse volley de 2009 à 2012 et est trois fois championnes de France espoir de 2007 à 2009. Elle est engagée dans le syndicat des joueurs Prosmash et en faveur du volley santé.

L’adrénaline est en chute libre, j’ai mal au corps, mon dos et ma tête me font souffrir mais qu’est-ce que c’était magique ce soir ! Nous sommes le 15 avril 2023, à 20h30 commence pour les Neptunes de Nantes volley, dans une salle bondée, le 1er match des play-offs contre Le Cannet. Une armada de tirs russes, des joueuses très physiques et grandes qui frappent très haut et très fort. En face, nous ! Plus petites, mais avec un grand cœur. Depuis environ trois semaines maintenant, notre équipe a changé. Le coach principal et deux joueuses ne sont plus parmi nous. Une nouvelle dynamique a été enclenchée. Le cœur, la joie et les sourires sont les mots d’ordre de chaque entrainement depuis. Que ça fait du bien ! J’ai l’impression que la saison démarre. Je n’ai plus envie de partir tellement je me sens bien avec mes coéquipières.

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La libération

La dernière balle du tie-break est touchée et sortie par le bloc adverse : l’équipe court partout sur le terrain pour célébrer. Le public était incroyable ce soir. Il nous a portées vers cette victoire. Les embrassades vont bon train. Le staff saute partout, les bénévoles aussi et nous…ne faisons plus qu’un. Ça c’est mon équipe !! C’est de cette atmosphère dont je me souviendrai quand je quitterai la ville d’ici quelques semaines. Les longs mois de moral en berne sont déjà oubliés. C’est exactement pour ce genre de moment que j’aime mon métier, que j’aime cette vie de volleyeuse professionnelle. La route est encore longue jusqu’au titre mais peu importe, il faut savoir savourer ce moment si précieux.

Avec leur public, les Neptunes de Nantes célèbrent leur victoire contre Le Cannet dans ce match aller des quarts de finale de Play-offs

Avec leur public, les Neptunes de Nantes célèbrent leur victoire contre Le Cannet dans ce match aller des quarts de finale de Play-offs ©Arnaud Masson

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Vivre l’instant présent

Les larmes de Guillaume, le coach adjoint, le sourire de Brice lors de l’entrevue d’après match, la joie de Martina, ma concurrente mais surtout coéquipière, les cris de mes amis et de ma famille dans la tribune, les visages rayonnants de Monique et Sylvain qui ont tout construit pour ce club pendant plus de vingt ans, le bonheur ressemble finalement à tout cela pour moi ce soir. Vibrer grâce au volley, la beauté de ce sport, et partager tous ensemble une victoire après l’autre. Il n’y a aucun travail qui pourra me procurer autant d’émotions dans le futur. Alors, pour l’instant, je savoure chaque seconde, chaque minute et je vais repenser toute la nuit à cette soirée parfaite. Je sais que je vais m’en aller vers un autre projet à la fin de cette saison. J’aimerais avoir la capacité de vivre toute ma vie les fins de saisons. Les émotions sont décuplées et tout est plus intense quand le sablier coule et que le temps est compté. Je vis à 200% avec eux, les gens du club. Ils sont là, juste à côté de moi, maintenant, pas demain mais aujourd’hui. Après huit mois, on se connait par cœur avec mes coéquipières. Alors j’ai envie de prolonger encore un peu cet effet. Pour cela, il faudra gagner le match retour à l’extérieur afin que chaque moment, chaque saveur, chaque sourire, chaque visage, puissent encore exister et faire vivre en moi quelques instants supplémentaires. Demain, j’irai faire mon bain de récupération à la mer qui n’est qu’à une petite heure, et j’aurai le plaisir de déjeuner avec ma coéquipière et amie Emma. On se souviendra de cette belle soirée mais surtout des émotions vécues et partagées avant de se remettre au travail dès lundi.

Grace à ces moments, à ces fins de saisons, je peux vous dire que je sais exactement ce que c’est de vivre le moment présent et je souhaite à tout un chacun d’appréhender la vie de cette manière…

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L’article Isaline Sager-Weider : « Il n’y a aucun travail qui pourra me procurer autant d’émotions dans le futur » @ Les Sportives.