Islamo-gauchisme: Frédérique Vidal a trouvé un rare soutien dans la majorité

POLITIQUE - “La ministre a raison.” Pour la députée des Yvelines Aurore Bergé, Frédérique Vidal a bien fait de reprendre à son compte les débats autour de “l’islamo-gauchisme”, que la ministre de l’Enseignement supérieur entend traquer dans...

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Frédérique Vidal a trouvé une soutien dans la majorité (photo d'illustration prise en juillet 2019)

POLITIQUE - “La ministre a raison.” Pour la députée des Yvelines Aurore Bergé, Frédérique Vidal a bien fait de reprendre à son compte les débats autour de “l’islamo-gauchisme”, que la ministre de l’Enseignement supérieur entend traquer dans les universités.

“Il ne faut pas être aveugle sur ce qu’il se passe dans un certain nombre de nos universités françaises”, a ainsi expliqué la présidente déléguée du groupe marcheur à l’Assemblée nationale, ce jeudi 18 février sur LCI, avant de donner un exemple éloquent à ses yeux: “A Lille, il y a trois ans je crois, le président de l’université a par exemple interdit qu’il y ait une lecture du texte de Charb, cette ‘lettre aux escrocs de l’islamophobie’ pour reprendre ses termes.”

Et Aurore Bergé d’ajouter: “Est-ce normal qu’un président d’université interdise une telle lecture dans un lieu qui est normalement le cœur de l’universalisme?”

“Ce qu’un certain nombre de personnes - qui sont aujourd’hui des militants sur les sujets indigénistes, intersectionnels - cherchent, c’est la crédibilité scientifique que peut leur apporter l’université”, estime encore la députée des Yvelines, précisant toutefois, “le gouvernement n’est pas juge, c’est la raison pour laquelle elle a demandé que des études scientifiques puissent objectiver ce qui se passe ou ce qui ne se passe pas.”

Question de priorités

Un soutien affiché à la ministre, qui a demandé deux jours auparavant au CNRS un “bilan” de l’ensemble des recherches se déroulant en France, qui va à rebours de la tendance générale dans la majorité. Vilipendée par le monde universitaire et scientifique, Frédérique Vidal a également suscité l’incompréhension, pour ne pas dire plus, de beaucoup de marcheurs.

“Il y a d’autres priorités et nous sommes d’abord attachés à la réouverture des universités, la tenue des cours, la précarité des étudiants ainsi que le soutien psychologique”, réagissait par exemple Sacha Houlié, député LREM de la Vienne mardi 16 février dans les couloirs de l’Assemblée, ajoutant: “Tout cela fait l’objet d’une action qui mérite au moins toute l’attention de la ministre de l’Enseignement supérieur”.

Même chose pour le patron du MoDem, premier allié de La République en marche. Pour François Bayrou, “l’islamo-gauchisme” n’est pas “le premier problème de l’université.” “On ne peut pas aujourd’hui considérer que l’université soit devant ce genre de question perpétuellement centrée autour de l’islam ou d’une religion. Dans les universités que je connais, ce n’est pas comme ça que ça se passe”, a notamment souligné l’ancien ministre de l’Éducation nationale, actuel Haut-Comissaire au Plan, sur BFTMV et RMC.

La veille, le recadrage du sommet parvenait en termes policés à l’issue du Conseil des ministres. “La priorité pour le gouvernement, c’est évidemment la situation des étudiants dans la crise sanitaire”, soulignait, mercredi, le porte-parole Gabriel Attal, tout en rappelant “l’attachement absolu” d’Emmanuel Macron à “l’indépendance des enseignants-chercheurs”.

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