"Islamo-gauchisme": pour Pascal Blanchard, l'expression en rappelle une autre
POLITIQUE - “L’islamo-gauchisme” est un “terme générique qui ne veut pas dire grand-chose”. Les mots de Pascal Blanchard s’inscrivent à rebours des dernières déclarations de sa ministre de tutelle, Frédérique Vidal. Ce lundi 22 février, l’historien...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
POLITIQUE - “L’islamo-gauchisme” est un “terme générique qui ne veut pas dire grand-chose”. Les mots de Pascal Blanchard s’inscrivent à rebours des dernières déclarations de sa ministre de tutelle, Frédérique Vidal. Ce lundi 22 février, l’historien spécialiste de la colonisation et de l’histoire de l’immigration, chercheur associé au CNRS, rattache cette expression au terme ”judéo-maçonnique”, tristement populaire durant les années 30.
La ministre de l’Enseignement supérieur se retrouve sous le feu des critiques politiques mais aussi du monde universitaire après avoir dénoncé “l’islamo-gauchisme” qui, selon elle, “gangrène la société dans son ensemble” et notamment les universités. Frédérique Vidal a ensuite demandé au CNRS “un bilan de l’ensemble des recherches” qui se déroulent en France afin de distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme. Déclenchant une nouvelle salve de critiques.
“On voit bien qu’à chaque époque il y a eu, à un moment, cet ennemi de l’intérieur””
Pascal Blanchard prend ainsi nettement ses distances avec le discours porté par le gouvernement, alors même qu’il a été missionné par Emmanuel Macron il y a quelques semaines pour travailler sur l’histoire et la mémoire de la France.
Le 4 décembre 2020, Emmanuel Macron, a annoncé, lors d’un entretien avec Brut, la création d’un comité scientifique visant à ”rassembler pour la première fois 400 à 500 fiches consacrées à des personnalités qui ont contribué à notre Histoire, mais n’ont pas encore toutes trouvé leur place dans notre mémoire collective”. Ce comité scientifique, présidé par Pascal Blanchard, a rendu au gouvernement une liste de 315 noms issus de la diversité ce 12 février, comme le rapportaitLa Croix.
Si Frédérique Vidal trouve des soutiens au sein de la majorité, notamment chez Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer, l’historien nommé par Nadia Hai, ministre de la Ville d’Emmanuel Macron, alerte quant à lui sur un terme plus communément associé au vocabulaire de l’extrême droite et qui lui rappelle une époque où une partie de la population française était prise comme bouc émissaire. “Dans les années 30, l’université était soi-disant gangrenée par les ‘judéo-maçonniques’. [...] Pétain arrive au pouvoir dans les années 40 et Paris Soir demande de nettoyer les universités des judéo-maçonniques”, rappelle l’historien.
Une référence à cette “Une” très relayée sur les réseaux sociaux après celle du Figaro évoquant ’l’islamo-gauchisme” à l’université.
Paris Soir, samedi 30 novembre 1940
— Vince (@Vincensiu2a) February 16, 2021
vs Le Figaro vendredi 12 février 2021 pic.twitter.com/C6fFi74bI2
Pascal Blanchard revient également sur la montée du militantisme, notamment chez les jeunes universitaires, et les questionnements autour du colonialisme qui trouvent un écho grandissant aujourd’hui. “La question de la race ne doit pas non plus être invisible”, affirme l’historien avant de poursuivre: ”La question du colonial non plus. Et, oui, elle bouleverse notre société parce qu’on la redécouvre, mais c’est aussi une histoire générationnelle qui est en train de se passer.”
Pour aller plus loin, lire notre dossier “La mémoire en mouvement”. Alors qu’Emmanuel Macron appelle à la création d’une liste de personnalités pour mieux représenter “la diversité de notre identité nationale”, Le HuffPost se plonge dans l’histoire de France et dans l’actualité pour interroger notre mémoire collective.
À voir également sur Le Huffpost: À Paris, les statues de femmes sont rares, mais en plus elles sont problématiques