Jardine : "J’ai vu une lueur dans les yeux de Daniel Alves"
André Jardine, 41 ans, s’apprête à mener le Brésil à Tokyo Dani Alves, 38 ans, fait partie du groupe La Seleçao rêve d’un deuxième sacre olympique consécutif Un jeune étudiant ingénieur de 20 ans décide de rater quelques cours pour encourager...
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- André Jardine, 41 ans, s’apprête à mener le Brésil à Tokyo
- Dani Alves, 38 ans, fait partie du groupe
- La Seleçao rêve d’un deuxième sacre olympique consécutif
Un jeune étudiant ingénieur de 20 ans décide de rater quelques cours pour encourager un ami qui tente de réaliser son rêve olympique à Sydney. Laissé libre par Grêmio, André Jardine sait qu’il ne fera pas carrière dans le football. En revanche, son ancien coéquipier Ronaldinho fait figure de fer de lance au sein d’une sélection olympique qui n’a qu’un seul objectif : remporter pour la 1ère fois le Tournoi Olympique de Football masculin.
Malgré un superbe coup franc de Ronaldinho, la Seleçao s’incline (2-1) face au Cameroun, en quart de finale. L’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque. Aujourd’hui, les rôles sont inversés : l’ancien joueur du Paris Saint-Germain et du FC Barcelone sera présent en tribunes pour encourager son ami André, devenu sélectionneur du Brésil U-23 en 2019, à 39 ans.
FIFA.com a rencontré Jardine pour évoquer cette époque, sa décision de sélectionner Daniel Alves, 38 ans, l’émotion de Paulinho en apprenant sa convocation, les qualités de Gerson et Bruno Guimaraes, et les objectifs du Brésil.
André Jardine, quand avez-vous arrêté votre liste de 18 joueurs et comment vous est venue l’idée de convoquer Daniel Alves ? ?
Ce matin, à la dernière minute. Je suis arrivé très tôt au siège de la CBF. Nous avions encore des doutes sur la disponibilité de certains joueurs. Nous avons donc attendu le dernier moment pour valider notre liste. Emerson est un joueur très important pour nous. Quand nous avons appris qu'il disputerait la Copa América à la place de Daniel Alves, nous avons changé notre fusil d’épaule. Dans cette affaire, nous gagnons un meneur d'hommes, un champion et un joueur charismatique qui jouit d'un grand respect dans le football brésilien. C’est un exemple à suivre pour la prochaine génération. Curieusement, il n’avait encore jamais participé aux Jeux Olympiques. C’était une occasion en or. Mes joueurs vont beaucoup apprendre à son contact et, sur le terrain, je sais que je peux compter sur lui. Il connaît parfaitement la recette du succès. On n’affiche pas un tel palmarès par hasard.
Comment a-t-il réagi quand vous l’avez contacté ?
Il a été formidable. Il aime vraiment la Seleçao. Depuis des années, il a beaucoup donné à son pays. Il est devenu le visage de l’équipe nationale. Je pense qu’il ne s’attendait pas à mon appel, mais j’ai vu une lueur dans ses yeux. La joie se lisait sur son visage. Il a tout de suite dit qu’il se tenait à notre disposition et qu’il allait tout faire pour nous aider.
Vous avez pensé à lui en apprenant que votre arrière droit serait indisponible. Est-ce donc à ce poste que vous comptez l’utiliser ?
Daniel est un joueur polyvalent. Il correspond parfaitement au projet que nous essayons de mettre en place. Chez moi, les latéraux tiennent différents rôles : milieux défensifs ou offensifs, voire ailiers. Son profil très complet nous sera bien utile au fil des matches.
Comment jugez-vous Gerson et Bruno Guimaraes ?
Ce sont deux joueurs extraordinaires. Ils ont tous les deux été sélectionnés en équipe nationale. Je sais que Tite les apprécie beaucoup et qu'il les suit de près. Je suis certain qu’ils auront encore l’occasion de faire leurs preuves avec la Seleçao mais, pour l’instant, ils sont à notre disposition. C’est une chance pour nous. Toutes les équipes n’ont pas dans leurs rangs des joueurs de cette trempe. Ils sont fabuleux. Ils lisent très bien le jeu, ils ont de l’expérience et ils sont capables de dicter le rythme de la partie, ce qui est un avantage très précieux à ce niveau.
Avez-vous été contacté par certains joueurs qui voulaient absolument faire partie de l’équipe ?
(rires) Vous n’avez pas idée ! Ils sont nombreux à avoir fait part publiquement de leur intérêt pour cette compétition. Matheus Cunha est un élément important de mon dispositif, mais il était très inquiet à cause de sa blessure. Paulinho, lui, était très ému. J’ai vu sa vidéo sur les réseaux sociaux. Ça montre à quel point il tenait à faire partie de l’aventure. Bruno Guimaraes n’a jamais caché qu’il rêvait de participer aux Jeux Olympiques. Il en cause régulièrement, depuis très longtemps. Je pense aussi à Matheus Henrique. Il y en a beaucoup d’autres, qui n’ont pas été appelés mais qui m'ont souvent proposé leurs services. Malheureusement, les places sont limitées et je n’ai pas pu prendre tout le monde.
Comment jugez-vous vos futurs adversaires : l’Allemagne, la Côte d’Ivoire et l’Arabie Saoudite ?
Ce sont des adversaires de taille. Les matches contre l’Allemagne sont toujours des affiches. On l’a vu en finale de la Coupe du Monde ou du dernier Tournoi Olympique. Les Allemands sont redoutables, que ce soit dans les sélections de jeunes ou au plus haut niveau. Ils viennent de remporter l’Euro U-21, ce qui en dit long sur la qualité de leur effectif. La Côte d'Ivoire fait partie des équipes qui comptent chez les U-17, les U-20 et les U-23. Physiquement, les Ivoiriens sont très forts. Ils vont très vite et ils ne manquent pas de talent. Les Saoudiens ont énormément progressé. Ils sont bien mieux organisés, au point d’être en mesure de donner du fil à retordre à des équipes de 1er plan. Il faudra se méfier d’eux, si nous voulons éviter une mauvaise surprise. Dans l’ensemble, c’est un groupe très ouvert.
Qui sont les principaux candidats à la médaille d’or, en dehors du Brésil ?
Pour moi, le Japon en fait partie. Il y a aussi l’Argentine : une belle équipe, avec de beaux joueurs. L’Allemagne, l’Espagne et la Corée du Sud ont aussi des arguments à faire valoir. Il faut aussi ajouter à cette liste quelques équipes dont personne ne parlait avant le début du tournoi et qui finissent par créer la surprise.
Votre équipe est-elle prête à relever le défi ?
Nous avons une magnifique Seleçao, une équipe digne de représenter le Brésil. La CBF prend cette compétition très au sérieux. Nous travaillons dur depuis deux ans. Beaucoup de joueurs sont avec nous depuis le début, ils se battent pour une place, ils disputent des matches amicaux et participent aux stages. Lorsque nous arriverons à Tokyo, nous serons aussi prêts que possible pour partir à la conquête de la médaille d’or.
Faute d’avoir fait carrière en tant que footballeur, vous avez entamé des études d'ingénieur. Pourquoi ce choix ?
J’ai fait ma formation à Grêmio. J’ai joué avec Ronaldinho Gaucho, mais je ne suis pas passé professionnel. J’ai toujours été à l’aise avec les chiffres, alors j’ai eu l’idée de me lancer dans une autre carrière. Mais, en toute franchise, je pensais toujours au football. C’est à cette époque que je me suis découvert une passion pour le métier d’entraîneur. À 21, 22 ans, je savais déjà que je voulais en faire mon métier. J’ai alors entamé un très long voyage : futsal, football, Internacional, Grêmio, São Paulo... Ça représente plus de 20 ans d'un dur labeur. Je pense que je mérite d’être là aujourd'hui, compte tenu de ce que j’ai accompli et du nombre de joueurs que j’ai aidés à percer. Je suis fier de mon parcours, mais j’aimerais ajouter une médaille d’or à mon CV.
Quel genre de coéquipier était Ronaldinho ?
Il était incroyable. J’ai énormément de chance d’avoir joué avec lui. À dix ans, il réalisait des gestes dont beaucoup de professionnels auraient été incapables. Je m’en souviens comme si c’était hier. Son talent naturel le plaçait très au-dessus des autres. Il compte parmi les plus grands joueurs de tous les temps. Je suis fier de pouvoir dire que j’ai joué avec lui et que nous sommes amis. Je l’ai connu à dix ans et je l’ai vu devenir le meilleur joueur du monde.
Ronaldinho est le joueur brésilien le plus capé chez les U-23, mais il n’a jamais gagné la médaille d’or. Espérez-vous le surclasser ?
Après toutes ces années, je pourrais être meilleur que lui dans quelque chose (rires)! Plus sérieusement, le Brésil a compté des sélections formidables au fil des ans, qui n’ont pas réussi à s’imposer dans ce tournoi. C’est une motivation supplémentaire pour nous. Ce titre, nous le voulons vraiment.