Je n’ai pas eu le coup de foudre pour mon bébé, et ce n’est pas grave - BLOG
PARENTALITÉ —Aujourd’hui j’écris enfin cet article qui me trotte en tête depuis un moment… mais que je repoussais sans cesse. Car bien que mon titre annonce bien que “ce n’est pas grave”, de ne pas avoir le coup de foudre à la naissance de...
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PARENTALITÉ —Aujourd’hui j’écris enfin cet article qui me trotte en tête depuis un moment… mais que je repoussais sans cesse. Car bien que mon titre annonce bien que “ce n’est pas grave”, de ne pas avoir le coup de foudre à la naissance de son bébé; une part de moi s’en veut toujours et se trouve toujours anormale de cette réaction très mesurée que j’ai eu la naissance de mes deux enfants.
Et c’est finalement bien pour cela qu’il est d’autant plus important de l’écrire, car je sais que je ne suis pas seule à avoir vécu cela et à ressentir cette “honte”.
La norme de l’accouchement selon le cinéma
Car bien que toutes les femmes et futures mères soient différentes, au cinéma et à la télé, une seule réaction est toujours présentée lors d’un accouchement: celle de la maman (et du papa d’ailleurs!) qui pleure et ressent instantanément un amour infini à la découverte de leur bébé.
Et ce scénario met donc à l’écart toutes les diversités qui peuvent survenir dans la vraie vie: qu’elles concernent le déroulement de l’accouchement, de la grossesse, la personnalité ou le vécu personnel des parents.
Et pourtant, comme toute future mère je me suis imaginée 1000 fois le jour de mon accouchement et systématiquement, les larmes et ce sentiment d’amour plus fort que tout faisaient partie de mon imaginaire.
Oui, mais voilà, je ne suis pas la norme (comme tout le monde finalement), et dans cette situation, j’ai réagi un peu à l’inverse de ce que j’attendais.
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L’accouchement ou la grossesse pour excuses?
Pour ma fille aînée, j’ai mis mon manque de réaction sur le compte de cet accouchement éprouvant. Quasiment 24 h de contractions (bien que relativement peu douloureuses), 1 nuit de travail à la maternité et surtout, plus de 50 minutes de poussées! Pour tenir le coup et réussir à faire naître seule mon bébé, j’ai dû passer en mode Warrior et me concentrer sur la “technique”. C’est en tout cas comme ça que j’ai réussi à ne pas paniquer ou m’effondrer. Et donc à la naissance de ma fille, j’étais finalement un peu détachée de la vraie signification de ce que je qualifiais d’épreuve physique!
Pour mon deuxième bébé, l’accouchement a été bien plus rapide. J’ai aussi bien plus senti ce bébé naître et je n’ai donc pas pu me réfugier derrière la même excuse. Alors cette fois-ci, mon cerveau a analysé mon manque de réaction par cette grossesse moins idéale que la première, par l’absence de communication de ce bébé très calme dans mon ventre, par les nombreux symptômes qui m’ont empêché de profiter à fond de cette seconde grossesse comme je l’avais fait pour la première.
Mais si la cause était juste moi?!?!
Je me suis donc un peu réfugiée derrière ces prétextes pour me faire accepter à moi-même cette rencontre loin de toutes mes espérances.
Car pour mes deux enfants, aucun pleur, aucune vague d’amour, aucun chamboulement ressenti… Lorsque j’ai enfin pu poser mes yeux et prendre dans mes bras ces deux petits êtres, ma réaction a plutôt été du genre:
“Ah, salut! ça fait un moment qu’on communique tous les deux, chacun d’un côté de mon ventre. Tu avais l’air bien sympa et je suis enchantée d’enfin te rencontrer. J’ai hâte de te connaître plus!”
Bon évidemment c’est un peu exagéré, mais on n’est pas si loin de ce qu’il s’est passé dans ma tête.
Ces bébés je les connaissais déjà…
Car finalement, ces bébés j’avais déjà le sentiment de les connaître. Je ne savais pas à quoi ils ressemblaient, mais j’avais déjà une idée de leurs caractères. Et je savais que très bientôt ils seraient avec nous. Alors finalement cette rencontre était juste normale.
Pas trop bouleversée par les hormones durant mes grossesses, j’ai réagi ce jour-là comme si je rencontrais en vrai quelqu’un que je connaissais virtuellement.
… et j’avais en même temps besoin de plus les connaître
Et pour tomber vraiment en amour, avoir ce coup de foudre, ressentir que personne au monde ne serait plus important qu’eux, j’avais besoin de plus les connaître et de vraiment échanger/partager avec eux.
J’ai bien eu des éclairs d’amour, par exemple la première nuit, alors que ma fille était partie en pouponnière et qu’une sage-femme me l’avait ramenée pour la tétée. J’ai eu en cet instant cet élan d’amour et de bonheur de la revoir après 2 petites heures de séparation.
Mais globalement, devant les difficultés des premières semaines, j’ai vraiment mis du temps à aimer comme une mère mes bébés. La fatigue, ce sentiment de tout donner pour ces bébés que je ne comprenais pas encore et qui ne communiquaient pas avec moi et la peur de mal faire; freinaient l’accroissement de mes sentiments.
Et preuve qu’il est dur d’accepter de ne pas avoir eu ce fameux coup de foudre pour son enfant, j’essaie encore à travers ces lignes de me justifier.
Et finalement, en quoi est-ce grave?
Et pourtant, quel besoin y a-t-il à culpabiliser et à tenter d’expliquer ces sentiments?
Je pense que dans une grande majorité des cas, les parents ressentent ce coup de foudre avec leurs bébés. Et encore que je n’en suis pas sûre! Ce n’est pas quelque chose dont on se vante ou dont on parle facilement. Mais dans tous les cas, chaque personne réagit à sa manière et ces premières minutes, heures, jours et même semaines ne prédisent en rien le parent que l’on sera.
Il m’aura fallu personnellement plusieurs semaines pour vraiment ressentir ce très fort amour maternel. J’ai eu besoin pour cela de voir mes bébés communiquer avec moi. Ceux sont vraiment les premiers sourires qui ont été déclencheurs pour moi.
Et depuis, j’aime mes bébés plus que tout au monde et je donnerai ma vie pour eux. Je suis fière et heureuse que ces deux enfants plutôt différents soient les miens. Je me dis qu’ils sont les enfants parfaits pour moi et que je n’aurais pas pu rêver d’autres enfants (quoique si Bébé Loutre pouvait faire ses nuits je ne dirais pas non!).
Alors si vous aussi vous n’avez pas réagi comme dans les films, sachez que vous n’êtes pas seuls. Si vous êtes encore dans cette phase où vous attendez ce coup de foudre, sachez qu’il arrivera. Il sera peut-être progressif, moins brutal que pour les parents qui le ressentent au moment de la naissance, mais cela ne fera pas de vous un moins bon parent évidemment.
J’espère que cet article pourra rassurer de jeunes parents et si vous aussi vous êtes dans ce cas, n’hésitez pas à laisser un petit témoignage en commentaire de cet article pour que nous nous sentions moins seuls et différents!
Ce témoignage est également publié sur le blog Une Maman Loutre.
Vous pouvez suivre Anaïs sur ses comptes Facebook et Instagram.
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