Je suis infirmière et sidérée de prendre en charge des patients en majorité non vaccinés - BLOG
COVID-19 - Ce soir je suis sidérée. Je n’ai jamais connu ni ressenti cela depuis que je suis infirmière. J’évite d’ailleurs d’aborder ici ce sujet si sensible, mais à la fois, je partage avec vous depuis toujours les temps forts de ma vie et...
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COVID-19 - Ce soir je suis sidérée. Je n’ai jamais connu ni ressenti cela depuis que je suis infirmière. J’évite d’ailleurs d’aborder ici ce sujet si sensible, mais à la fois, je partage avec vous depuis toujours les temps forts de ma vie et ce soir j’ai mal.
Je ne suis pas sûre d’être à la hauteur des commentaires qu’un post “Covid” va engendrer mais il faut que vous sachiez que ce que nous vivons sur le terrain est inédit.
Aujourd’hui, la grande majorité des patients que nous prenons en charge revendiquent de ne pas être vaccinés, sont suspicieux si ce n’est opposants aux moindre soins que nous leur prodiguons.
Vous avez envie de expliquer votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous lestémoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!
Refus du vaccin, contamination volontaire
Hier, le patient en détresse vital était apeuré, compliant. Aujourd’hui, le patient covid a 32 ans, est père de famille, sans antécédent ou critère de commodité, a refusé de se faire vacciner et se dit connaisseur de la maladie à laquelle parfois même il ne croyait pas.
Aujourd’hui, les patients prennent des initiatives sur l’oxygénothérapie que nous leur administrons, prennent des risques pour eux-mêmes et autrui, tout cela sciemment!
Aujourd’hui, nous essayons de soigner des patients qui se sont volontairement contaminés pour ”être libres”. Je suis profondément choquée face à autant de résistance. Je ne comprends pas, vraiment.
Nous descendons des jeunes en réanimation pour des formes graves qu’ils auraient pu éviter. Nous recevons des patients avec 75% d’atteinte pulmonaire nés en 1990 et la chambre d’à côté nous avons leurs parents, souvent trop âgés pour supporter la réanimation, pas vaccinés non plus car “ils n’avaient pas envie”.
Des applaudissements à la défiance
Mais nous on sait. On voit ce scanner terrifiant qui ne laisse présager que le pire... J’ai l’impression de voir alors que tant d’autres portent des lunettes et j’ai beau crier, ils n’entendent pas. J’ai beau vouloir et devoir prendre de la distance, ce soir je n’y arrive pas.
Comment sommes-nous passés d’une population entière qui nous applaudissait à des patients si revendicateurs?
À quel moment avons nous confondu politique et santé publique au point de mettre nos vies en jeu et celle d’autrui ?!
Qu’ai-je fait, moi soignante, pour perdre votre confiance ?
Ce billet est également publié sur le compte Instagram de Laureen N.
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