Jean-Claude Vannier, “couvert de vomi” lors de sa rencontre avec Gainsbourg

Trente ans après la mort de Serge Gainsbourg, quel regard portez-vous sur l’héritage laissé par lui ? Ecoutez, très franchement, on était trop proches, je ne peux pas m’exprimer sur ce sujet. Il est difficile à apprécier, je ne m’en rends pas...

Jean-Claude Vannier, “couvert de vomi” lors de sa rencontre avec Gainsbourg

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Trente ans après la mort de Serge Gainsbourg, quel regard portez-vous sur l’héritage laissé par lui ?

Ecoutez, très franchement, on était trop proches, je ne peux pas m’exprimer sur ce sujet. Il est difficile à apprécier, je ne m’en rends pas compte du tout. Je remarque qu’il est célèbre, mais je ne sais pas s’il a fait des émules ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne saurais pas vous dire.

“J’avais passé une nuit de beuverie avec Etienne Roda-Gil et, le lendemain, je devais prendre l’avion. Je l’ai raté”

Votre première rencontre, c’était à la fin des années 1960. Vous deviez travailler ensemble sur la BO d’un long métrage.

Oui, c’était pour Paris n’existe pas [réalisé par Robert Benayoun, en 1969]. Je me souviens, j’avais passé une nuit de beuverie avec Etienne Roda-Gil et, le lendemain, je devais prendre l’avion. Je l’ai raté. Je devais aller à Londres rejoindre Serge. Je ne l’avais encore jamais vu. Alors, j’ai pris le vol suivant. J’ai été malade dans l’avion, si bien que j’étais couvert de vomi… Quand je suis arrivé chez lui, après avoir pris un taxi depuis l’aéroport, il m’a ouvert la porte et il m’a demandé : “Mais qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?” C’est la première chose que l’on s’est dite.

Comment le travail de composition a-t-il été enclenché ? Y a-t-il eu des tensions, des antagonismes ?

Non, pas du tout. Serge me lâchait la bride sur le cou, et je faisais ce que je voulais. J’écrivais à l’hôtel Cadogan, tranquillement, et on en parlait dans la journée. C’était aussi bête que ça. 

Une collaboration qui s’est poursuivie ensuite, puisque vous n’allez pas tarder à travailler sur le fameux Histoire de Melody Nelson (1971), que vous avez en partie composé et entièrement arrangé.

Serge m’a raconté qu’il avait un projet et m’a demandé si je voulais le faire avec lui. Je lui dis alors : “Pourquoi pas. C’est quoi ?” Il me répond : “C’est Melody Nelson…” Je lui rétorque : “Bon, d’accord, et so what ?” Et là, il me confie que c’est tout, qu’il a juste le titre et rien d’autre. Il me demande alors si j’ai des musiques, et ça a commencé ainsi.

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Et avant cela, vous écoutiez sa musique ?

Pas du tout. Ce que je connaissais de lui, c’était les chansons rive gauche. C’était pas mon truc. J’aimais les choses plus pop que ça. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a demandé à travailler avec moi. On a fait Melody Nelson, on a fait pas mal de musiques de films ensemble, et puis voilà. Après, je suis parti de mon côté, parce que je ne voulais pas faire un duo, et il a continué avec d’autres gens. On a eu pas mal de succès, à part Melody Nelson qui s’est ramassé.

Comment se passait le travail en studio ? Comment était Serge lors des enregistrements ?

Je dirigeais l’orchestre, je jouais des instruments, je dirigeais les cordes, la rythmique et lui, il observait tout ça depuis la cabine.

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Adoptait-il une attitude particulière ?

Il écoutait tranquillement. Il était pas mal musicien, donc je pense qu’il appréciait.