Jean-François Stévenin en 9 films (et un podcast)
L’acteur et réalisateur français Jean-François Stévenin s’est éteint le 27 juillet 2021, à l’âge de 77 ans. D’abord assistant puis acteur, il a notamment joué pour les réalisateurs Alain Cavalier, François Truffaut, Jacques Rivette et Jacques...
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L’acteur et réalisateur français Jean-François Stévenin s’est éteint le 27 juillet 2021, à l’âge de 77 ans. D’abord assistant puis acteur, il a notamment joué pour les réalisateurs Alain Cavalier, François Truffaut, Jacques Rivette et Jacques Demy. Il a également réalisé trois films mémorables. Voici 9 films et un podcast à (re)découvrir pour apprendre à mieux le connaître.
1 – La Nuit américaine (1973) de François Truffaut
Dans les années 1970, Stévenin a déjà été assistant réalisateur chez Cavalier (pour qui il apparaît dans La Chamade en 1968), Rivette et Truffaut. Ce dernier lui propose un rôle dans La Nuit américaine, qui est une mise en abîme d’un tournage de cinéma mettant en scène l’équipe de ses films. Jean-François Stévenin y joue donc son propre rôle, celui d’un assistant dynamique et fidèle à Truffaut (avec lequel il tourne en fin de compte 4 films en tant qu’acteur). Dans cet extrait, on le voit s’affairer, carnet rouge en main et clope à la bouche.
2 – L’Argent de poche (1976) de François Truffaut
Ici, Stévenin campe le rôle d’un instituteur. Le film suit le quotidien de ses élèves, ponctué autant de drames ordinaires que de bonheurs simples. Dans la scène de fin, avant le départ en vacances d’été, l’instit s’adresse à sa classe à cœur ouvert et offre une leçon de vie magnifique, imprégnée des idées encore chaudes de mai 68. “Les choses bougent mais pas assez vite, elles s’améliorent mais pas assez vite. (…) Les adultes obtiennent dans la rue, ce qu’on leur refuse dans les bureaux.”
3 – Passe-Montagne (1978) de Jean-François Stévenin
C’est le 1er film de Stévenin en tant que réalisateur. C’est une ode à sa région natale, le Jura, où il se met lui-même en scène, dans une quête quasi mystique pour la “combe magique”, une vallée inconnue entre deux massifs de montagne enneigée. Il interprète un mécanicien divorcé, âgé d’une cinquantaine d’années, qui se lie d’amitié avec un Parisien de passage qui a fait une panne (Jacques Villeret).
>> À lire aussi : Jean-François Stévenin en 2002 : “Quand on se fait plaisir, ça devient du cinéma
4 – Le Pont du Nord (1982) de Jacques Rivette
Assistant puis acteur pour Rivette, Jean-François Stévenin a fait quelques apparitions dans ses films. Dans Le Pont du Nord, il incarne un flic un peu spécial qui traque à Paris deux femmes vagabondes, interprétées par Bulle et Pascale Ogier, mère et fille dans la vie.
5 – Une chambre en ville (1982) de Jacques Demy
Drame musical, Une chambre en ville est plutôt sombre dans la filmographie habituellement enjouée de Demy. Le film se déroule à Nantes en pleine grève. L’histoire est celle de Mme Langlois, veuve d’un colonel et à présent ruinée, qui décide de prendre une chambre en ville. Stévenin joue un ouvrier gréviste que l’on aperçoit en 1ère ligne des manifestations.
6 – Double Messieurs (1986) de Jean-François Stévenin
C’est le deuxième long-métrage de Stévenin, réalisateur. Deux amis d’enfance, François (le cinéaste lui-même) et Léo (Yves Afonso) se retrouvent après 25 ans pour chercher le troisième de la bande d’amis, “Le Kuntch” (Serge Kuntchinski), qui a disparu. Ils croisent alors sur leur route une jeune femme (Carole Bouquet)… Le cinéaste perfectionne ici son art du plan-séquence et de l’improvisation à la John Cassavetes.
7 – Lune froide (1991) de Patrick Bouchitey
Dans Lune froide (sélectionné au Festival de Cannes en 1991), Stévenin incarne Simon, un marginal noctambule et aigris formant un duo avec l’acteur et réalisateur du film, Patrick Bouchitey. Tourné entièrement en noir et blanc, le film suit leurs pérégrinations incongrues avec une bande-son qui rappelle le rock des années 1960. Lune froide est notamment connu pour aborder frontalement la nécrophilie.
8 – Peaux de vaches (1989) de Patricia Mazuy
Dans ce 1er film qui révèle la réalisatrice Patricia Mazuy, Jean-François Stévenin tient le 1er rôle aux côtés de Sandrine Bonnaire et Jacques Spiesser. Un film fort et original qui n’est pas sans rapport avec l’œuvre de Stévenin lui-même et qui devrait ressortir en salle à l’automne.
>> À lire aussi : Réalisateur rare et acteur généreux, qui était Jean-François Stévenin ?
9 – Mischka (2002) de Jean-François Stévenin
Le troisième et dernier film réalisé par Stévenin explique l’histoire de Mischka, un vieil homme (joué par Jean-Paul Roussillon) abandonné sur une aire d’autoroute par sa famille. Il rencontre alors celles·ceux qui deviennent ses comparses par la suite : Gégène (Jean-François Stévenin), Joli Cœur (Rona Hartner) et Jane (Salomé Stévenin). Le long-métrage aborde de façon dramatique et comique la difficulté de vieillir et le rejet des proches.
10 – [Podcast] Le Cinéma est mort : Entretien avec Jean-François Stévenin
Réalisé à l’occasion d’une projection de son film Mischka à Rennes en 2019, le cinéaste est entrevueé par les chroniqueurs du podcast cinéphile Le Cinéma est mort. L’acteur et réalisateur français y revient sur sa carrière et explique des anecdotes de tournage.