Jean-Paul Belmondo : ses 5 meilleurs polars
Pour les cinéphiles, il est le corps conducteur de la révolution esthétique du siècle en cinéma : la Nouvelle Vague. Celui qui a rendu possible par sa coolitude absolue, sa façon joueuse et désinvolte de dire son texte ou traverser l’écran,...
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Pour les cinéphiles, il est le corps conducteur de la révolution esthétique du siècle en cinéma : la Nouvelle Vague. Celui qui a rendu possible par sa coolitude absolue, sa façon joueuse et désinvolte de dire son texte ou traverser l’écran, les films les plus mythiques du cinéaste le plus novateur du XXe siècle. Mais pour la partie la plus importante du public – celle qui ne l’avait jamais vu chez Godard –, Jean-Paul Belmondo était tour à tour ce flic ou ce voyou qui pendant trois décennies (1960-1980) fédérait des millions de spectateur·trices dans des polars débités à la chaîne. Dans cette production industrielle (dont nous avons exclu À bout de souffle et Pierrot le fou, qui sont pourtant, à leur façon, eux aussi des polars), tout n’est pas facile à revoir. Voici néanmoins nos préférés.
1 – Classe tous risque (1960) de Claude Sautet
Pour son second long-métrage, Claude Sautet n’a pas encore trouvé cette patte psychosociologique qui en fera le portraitiste officiel de la moyenne bourgeoisie française des années 1970 (Vincent, François, Paul… et les autres). Il s’essaie au film noir, dans une écriture très proche de la série B américaine. Sorti la même année, le film sera éclipsé par l’événement culturel majeur que constitue À bout de souffle de Godard. Mais Sautet a eu le mérite de faire tourner ensemble pour la 1ère fois deux acteurs avec qui tournera plusieurs fois ensuite le maître du polar français, Jean-Pierre Melville.
2 – Le Doulos (1962) de Jean-Pierre Melville
Dans l’immédiat après-coup d’À bout de souffle, Melville donne à la jeune star Belmondo un de ses rares contre-emplois : le jeune prêtre introverti de Léon Morin, prêtre. Le film vaut à l’acteur une grande reconnaissance de ses talents de composition. Melville et Belmondo enchaînent alors sur un polar, le genre de prédilection de l’un et de l’autre : Le Doulos. Belmondo excelle dans le rôle de ce petit gangster trouble soupçonné par ses pairs d’être un indic de la police. Flic ou voyou ? La question se pose déjà. Melville et Belmondo se retrouvent une fois encore l’année suivante dans le drame familial L’Aîné des Ferchaux. Mais Melville, réputé pas facile, se serait montré si dur et violent que le comédien a quitté le tournage très fâché avec la ferme intention de ne pas poursuivre plus loin leur collaboration. Ce sera désormais sur le Némésis de Belmondo, Alain Delon, que va se porter l’attention du cinéaste.
3 – Borsalino (1970) de Jacques Deray
>> À lire aussi : Belmondo et la Nouvelle Vague en 7 rôles clésL’un et l’autre sont à l’absolu sommet de leur rayonnement populaire. Ils sont le yin et le yang du cinéma français. Belmondo, le solaire, et Delon, le ténébreux. En 1970, c’est Delon qui pressent le bénéfice juteux de réunir les deux noms au sommet d’un film d’action avec guns. Ils s’étaient croisés à leur débuts dans les seconds rôles d’une petite comédie : Sois belle et tais-toi (1957). Les voici en demi-dieux s’affrontant dans un film noir vintage (l’action se passe dans les années 1930). Le réalisateur, Jacques Deray, n’est pas Sergio Leone, même si la musique de Claude Bolling pastiche Ennio Morricone. Le film vaut surtout par le rayonnement de ces deux mâles alpha excités par leur rivalité de chaque instant. Pour la petite histoire, les contrats de chacun assuraient que l’un n’avait pas une seconde de présence à l’écran de plus que l’autre. Mais Delon était coproducteur du film et a réussi à placer son nom au générique plusieurs fois avant celui de Belmondo. Grosse fâcherie à la clé.
4 – Peur sur la ville (1975) d’Henri Verneuil
Le cinéma porno règne sur le fronton des salles de cinéma parisiennes et génère des stars, une skyline de buildings façon New-York bourgeonne sur la Rive gauche (Beaugrenelle) : nous sommes en plein coeur des années 1970 et Henri Verneuil réussit un polar français qui a des faux airs de film américain Nouvel Hollywood, un peu post-Friedkin, un peu pré-De Palma. Belmondo court sur les wagons d’un métro aérien, crapahute sur le toit des Galeries Lafayette, aux prises avec un terrifiant serial killer. Le film a vraiment de la gueule et compte parmi les vraies réussites de la filmographie belmondienne.
5 – L’Alpagueur (1976) de Philippe Labro
Dans la cohorte de titres avec juste un article et un substantif censé le qualifier, L’Alpagueur succède au Magnifique ou à L’Incorrigible, mais précède Le Professionnel, Le Solitaire, Le Marginal… De ces films taillés en série avec de moins en moins d’inspiration, L’Alpagueur est un des plus estimables. Belmondo y affronte un dangereux truand qui supprime avec cruauté tous ses collaborateurs après usage. Bruno Cremer a une belle prestance maléfique et leur affrontement final a un certain panache.
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