Jean-Pierre Fabre-Bernadac, le militaire derrière la tribune des généraux, a dirigé le service d'ordre du FN
POLITIQUE - Qui sont-ils, quels sont leurs réseaux? Depuis la parution de leur tribune aux accents insurrectionnels le 21 avril dernier dans le magazine ultraconservateurValeurs Actuelles, plusieurs anciens généraux de l’armée française se...
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POLITIQUE - Qui sont-ils, quels sont leurs réseaux? Depuis la parution de leur tribune aux accents insurrectionnels le 21 avril dernier dans le magazine ultraconservateurValeurs Actuelles, plusieurs anciens généraux de l’armée française se retrouvent au coeur du débat public.
Après Florence Parly, la ministre des Armées, qui les a menacés de sanctions, c’est le chef du gouvernement, Jean Castex qui a fustigé ce mercredi une “initiative contraire à tous nos principes républicains.” Le tout en égratignant Marine Le Pen pour sa “récupération politique inacceptable” après qu’elle a enjoint les signataires du texte à la rejoindre.
Il faut dire que depuis la publication de la tribune, soixante ans jour pour jour après la tentative de putsch contre le général de Gaulle, l’exhumation du passé, parfois politique, de ces militaires montre la proximité de certains avec l’extrême droite. Le haut gradé, décrit par VA comme étant à “l’initiative” de ce texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac indique même avoir dirigé le DPS, le service d’ordre du Front national, ancêtre du Rassemblement national.
Honneur, Fidélité et “strings de l’armée rouge”
Précisément, l’homme qui se présente sur son site “Places d’armes” comme un ancien officier de l’Armée de Terre et de la Gendarmerie a été le chef de ce service entre 1993 et 1994 selon les informations de L’Essor de la gendarmerie, reprises depuis par Le Canard enchaîné. “C’est exact, mais je n’ai fait que de la sécurité, pas de politique, pas sur les listes”, précise-t-il ce mercredi à l’Opinion.
Le DPS, “Département protection sécurité”, dont la devise était “Honneur et Fidélité”, a longtemps entretenu une réputation sulfureuse qui lui a valu les surnoms de “petite légion” voire de “milice” du parti, au point d’être menacé de dissolution en 1998 à cause de nombreuses échauffourées impliquant ses membres.
“Nous sommes tous des ex-combattants aptes à sauter en parachute et à tirer. La plupart ont participé à des conflits, au Tchad, en Centrafrique ou au Liban”, racontait d’ailleurs l’un d’entre eux au journal Libération en 1999, expliquant que les siens n’avaient “peur de rien” et étaient “capables de faire le coup de poing où il faut et quand il faut”. Au total, entre 1985 et 1998, 68 incidents, dont des faits de “violences”, ont été imputés au “Département protection sécurité” du Front national.
Jean-Pierre Fabre-Bernadac, lui, a quitté le service d’ordre du Front national en 1994. Âgé de 70 ans, celui qui ne porte plus l’uniforme militaire depuis 1987 semble se consacrer, entre autres, à l’écriture. Il a publié plusieurs ouvrages, dont “Les strings de l’armée rouge”, en 2011 aux éditions L’Harmattan. C’est sur son blog, présenté comme “le site engagé de la communauté militaire” que la fameuse “lettre aux gouvernants”, reprise par Valeurs Actuelles, avait initialement été publiée.
Proximité avec l’extrême droite
Dans ce texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, rejoint par une vingtaine d’anciens généraux, estime, entre autres, que “si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre (...), provoquant au final (...) l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles.”
Outre l’ancien patron du service d’ordre du Rassemblement national, on retrouve, parmi les signataires, Christian Piquemal et Antoine Martinez, deux généraux qui militent auprès de l’écrivain Renaud Camus, partisan de la théorie controversée du “grand remplacement”. Le second est par ailleurs président des Volontaires pour la France, dont une partie des militants a fondé l’Action des Forces Opérationnelles (AFO), groupuscule démantelé récemment alors qu’il préparait des actions violentes.
Parmi les autres personnalités proches à l’extrême droite, repérées par Libé, François Gaubert est conseiller régional du Rassemblement national en Occitanie, élu en 2015 sur la liste de Louis Alliot. Le général de brigade, Norbert de Cacqueray, a de son côté été candidat sur une liste RN à Vannes, dans le Morbihan.
Reste que, malgré ces profils, Jean-Pierre Fabre-Bernadac se défend de tout rattachement et se plaint même de “la récupération” du Rassemblement national. “Que le RN disent ‘nous sommes pour’, je le comprends, que le RN disent ’venez à nous’, je le comprends moins”, expliquait-il mardi sur BFMTV. En ajoutant: “chacun fera ce qu’il a envie de faire, je n’ai pas de consigne à donner.” Ce n’est pas tout à fait ce qu’on avait compris à la lecture de son brûlot.
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