Jehanne Mazire : « J’ai juste envie de transmettre ma passion de l’escrime »
« Le fait d’être maître d’armes, de devoir prendre la parole devant beaucoup de personnes… Ça fait évoluer. » Jehanne Mazire, maître d’armes depuis ses 24 ans, revient sur sa passion de l’escrime qui lui a permis de faire face à sa timidité. ...
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« Le fait d’être maître d’armes, de devoir prendre la parole devant beaucoup de personnes… Ça fait évoluer. » Jehanne Mazire, maître d’armes depuis ses 24 ans, revient sur sa passion de l’escrime qui lui a permis de faire face à sa timidité.
Jehanne Mazire commence l’escrime à 8 ans et c’est durant ses études universitaires qu’elle passe le brevet d’Etat d’éducateur sportif du 1er degré, option animation des activités physiques pour tous (B.E.E.S.A.P.T.). Un diplôme qui permet d’intervenir sur de l’initiation auprès de n’importe quel public. «Ce n’est pas vraiment ce qui me convenait et j’ai directement enchaîné avec le Brevet d’Etat en escrime et à partir de là je n’ai travaillé qu’en tant que maître d’armes.»
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Un diplôme d’escrime obtenu et un sport qui lui a fait du bien
Plutôt introvertie durant sa jeunesse, c’est le docteur de famille qui conseille à ses parents de l’inscrire dans une discipline sportive pour s’ouvrir aux autres. « J’avais mon frère qui faisait de l’escrime et ça me plaisait bien de le voir et de l’accompagner en compétition. Le fait de mettre un masque, de voir les gens sans qu’ils ne voient ton visage. Je me sentais un petit peu cachée et puis on est aussi face à un seul et unique adversaire.» Jehanne Mazire choisit alors l’arme qui va l’accompagner durant toute sa carrière : l’épée. «C’est une arme avec laquelle on va plus observer son adversaire et prendre son temps. Contrairement au sabre qui lui est très impulsif.» L’escrime a été un atout de force dans son développement personnel : «Je ne suis pas devenue la personne la plus sociable, mais l’escrime m’a quand même fait changer. Le fait d’être maître d’armes, de devoir prendre la parole devant beaucoup de personnes, dans des assemblées… Ça fait évoluer.»
« La compétition m’a plu tout de suite, sans ça je ne serais peut-être pas restée en escrime. »
Ce qu’elle aime le plus c’est la compétition et la concurrence. «Ce qui me plaît, c’est vraiment le dépassement de soi. C’est tellement chouette de voir qu’on peut réussir ou échouer, mais avant tout faire de son mieux. »
Faire de son mieux c’est aussi rendre fier le maître d’armes qui nous a instruit et ça compte pour beaucoup. Et ses enseignants peuvent être fiers car elle à un palmarès pour le moins impressionnant : championne de France des Maître d’armes à deux reprises (2003 et 2004) et championne du Monde des Maîtres d’armes en 1998 et 2017. « Sur les championnats du monde de maître d’armes, la 1ère fois où je les ai faits, c’était à Vichy et j’ai une amie qui était venue avec moi pour m’accompagner. Ça s’est transformé en victoire et tout le monde a chanté La Marseillaise. J’étais très émue. A ce moment-là où je me suis rendue compte que la Marseillaise était pour moi. On a beaucoup d’émotions. »
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De la pratique à l’enseignement, une vocation pour Jehanne Mazire
Aujourd’hui maître d’armes à l’ASPTT Dijon, Jehanne Mazire enseigne à tous, et dès l’âge de 5 ans « C’est un cours qui est assez particulier dans lequel on amène tous à travers les jeux. Chez les petits, on enseigne la pratique avec toutes les armes et à partir de 10 ans, on les oriente sur l’épée. » Au sein du club, l’accompagnement est primordial et chaque week-end, Jehanne suit ses élèves dans leurs compétitions, «Étant une compétitrice, c’est essentiel pour moi d’accompagner mes élèves. Je comprends aussi ceux qui sont là par plaisir, et qui ne veulent pas spécialement faire de compétition. Mais pour ceux qui y vont et bien, nous sommes là !»
Jehanne en bonne maître d’armes nous a glissé quelques mots au sujet de Sasha Lebel, un de ses élèves très prometteur qui va participer au championnat d’Europe. «En tant que maître d’armes, c’est super plaisant d’emmener des jeunes à haut niveau. Même si c’est lui qui est sur la piste et qui fait le travail, c’est quand même une satisfaction. »
Une enseignante passionnée d’escrime récompensée par la mise en avant du sport au féminin
En septembre dernier, le CROS de Bourgogne-Franche-Comté a lancé son challenge Sport & Valeurs Citoyennes afin de récompenser les acteurs et actrices du sport régional. Des initiatives citoyennes qui permettent le développement du sport en Bourgogne-Franche-Comté et qui sont récompensées. L’une d’entre elles fut Jehanne Mazire : «J’ai été lauréate par rapport à mon parcours, et aussi en raison de mon investissement sur le sport au féminin. Je pense qu’à l’ASPTT Dijon, je me suis entourée de femmes, car c’est peut-être plus facile pour moi de travailler avec elle.» Un engagement du quotidien.
« Je fais mon métier comme ça, sans me poser de question sur la valorisation des femmes donc c’est encore plus valorisant de savoir que j’ai été récompensée pour quelque chose à laquelle je ne fais pas attention. »
L’article Jehanne Mazire : « J’ai juste envie de transmettre ma passion de l’escrime » @ Les Sportives.