“Jet Lag” : le confinement rêvé de Zheng Lu Xinyuan

Après l’onirique The Cloud in Her Room (2020), Zheng Lu Xinyuan poursuit son exploration oisive et erratique de la vie quotidienne avec un deuxième film, cette fois en temps de confinement. Début 2020, l’épidémie de Covid-19 immobilise la cinéaste...

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Après l’onirique The Cloud in Her Room (2020), Zheng Lu Xinyuan poursuit son exploration oisive et erratique de la vie quotidienne avec un deuxième film, cette fois en temps de confinement. Début 2020, l’épidémie de Covid-19 immobilise la cinéaste chinoise et sa petite amie dans un hôtel d’Autriche, une occasion de cinéma qui sied parfaitement à son travail de portraitiste familial et sentimental.

Le jet-lag du titre est multiple. Il y a d’abord un décalage géographique, alors que la réalisatrice est coincée dans un pays étranger, ce qui donne naissance à une rêverie éveillée où l’on contemple et commente le monde depuis sa fenêtre. Il est ensuite temporel, dans cette torpeur que l’isolement contraint peut provoquer, idéale pour se laisser aller à maintes réminiscences. Il serait enfin héréditaire, où il est régulièrement question de définir à quelle famille l’on appartient, puis politique, alors qu’un coup d’État installe les militaires à la tête de la Birmanie, là où l’arrière-grand-père de la cinéaste avait mystérieusement disparu.

Dilatations temporelles

Tous ces registres entremêlés sont unifiés par une image vidéo DV en noir et blanc, souvent dégradée, qui, si elle tend parfois vers l’austérité, donne au film une intimité inestimable. De nombreuses confessions sont perdues dans la lumière. Tandis que les rues bouillonnent des manifestations à Mandalay, deux amantes dorment profondément dans un lit conjugal d’Europe. Tout est politique et tout est primordial, le peuple, les chambres, la tristesse. Ainsi, de bout en bout fait d’échos et de rebonds successifs via des dilatations temporelles (symptôme intense du confinement), Jet Lag nous emmène doucement voir le monde, nous, spectateurs et spectatrices, comme les enfants sans famille que nous sommes.

Jet Lag de Zheng Lu Xinyuan (Autr., Suis., 2022, 1h51). En salle le 22 février.