JO de 2024: À Aubervilliers, les travaux bousculent le quotidien des jardiniers

JO DE PARIS - Une nouvelle ZAD (Zone à défendre) est-elle en train de surgir cette fois-ci aux portes de Paris? Depuis le 24 mai, une partie de Jardins ouvriers d’Aubervilliers sont occupés par des militants et des jardiniers, en opposition...

JO de 2024: À Aubervilliers, les travaux bousculent le quotidien des jardiniers

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JO DE PARIS - Une nouvelle ZAD (Zone à défendre) est-elle en train de surgir cette fois-ci aux portes de Paris? Depuis le 24 mai, une partie de Jardins ouvriers d’Aubervilliers sont occupés par des militants et des jardiniers, en opposition à la construction d’infrastructures pour les Jeux olympiques de 2024.

En juin 2020, la mairie a autorisé la construction d’un complexe comprenant notamment une piscine d’entraînement olympique, un centre aquatique et un solarium. Des infrastructures qui empiéteront sur 4000 m2 des jardins et forceront la délocalisation de 17 parcelles sur les 270 qui divisent ce lieu populaire, partie intégrante du quartier depuis 1935.

Si l’aménageur public (Grand Paris Aménagement) a promis que chaque jardinier concerné retrouvera une parcelle et que la zone bétonnée sera recréée sur un terrain de football en friche à proximité, les jardiniers que nous avons rencontrés s’inquiètent tout de même de la transformation du quartier, comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article.

D’autant plus que les travaux du Grand Paris Express forceront aussi une quinzaine de jardiniers à déménager au cours des prochaines années. En tout, un des sept hectares des jardins est à terme menacé.

Quand on voit tout le béton qui nous entoure... Là, on est au paradis.Amar, jardinier

Bientôt une expulsion ?

Pour plusieurs jardiniers et locaux, le grignotage de cette oasis de nature participe à une gentrification et un “bétonnage” du quartier déconnectés de sa réalité sociale et environnementale. “Le quartier a besoin des jardins pour respirer, pour ne pas avoir trop chaud l’été”, explique par exemple à notre micro Dolores Mijatovic, jardinière et l’une des figures de la mobilisation contre les travaux.

“Un centre aquatique, c’est bien aussi. Les habitants d’Aubervilliers ont le droit d’avoir du beau”, rétorquait la maire d’Aubervilliers Karine Franclet (UDI) au Monde, en mars dernier. Les promoteurs du projet y voient aussi un lieu pour favoriser l’apprentissage de la baignade dans un département où de nombreux enfants ne savent pas nager.

Depuis début juin, les militants qui occupent les jardins sont sous le menace d’une expulsion par la préfecture de police. “On a privilégié le dialogue”, avait déclaré à l’AFP fin avril Camille Vienne-Thery, directrice de projet à Grand Paris Aménagement. Mais si le terrain n’est pas libéré, “c’est le droit qui s’appliquera”.

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