Le réalisateur de clips Chris Macari revient sur son parcours, son métier et ses plus belles collaborations dans le rap français comme Booba.
Dans ce nouveau numéro de Job Backstage, le réalisateur de clips Chris Macari se révèle à MCE TV sur son
métier et ses collaborations avec les plus grands rappeurs français comme Booba. MCE TV vous explique tout de A à Z !
Comment t’es-tu retrouvé à mettre en scène les clips des plus grandes stars du rap ?
Chris Macari : Tout d'abord, ça a commencé en clippant pour un cousin et ses amis. De fil en aiguille, j'ai fait des clips pour des artistes zouk et des clips street. Et puis, le bouche-à-oreille a fait que j'ai rencontré
Mac Tyer et Mac Kregor du groupe Tandem. J'ai eu l'opportunité de faire d'autres clips petit à petit. Et arriver jusqu'aux plus gros comme Rohff, Booba et Kery James !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut faire ce métier ?
Chris Macari : Le plus grand conseil, c'est de croire en soi déjà. Ensuite, la formation, c'est très important. La recherche de l'excellence, l'humilité et puis rester soi-même. Avancer,
ne jamais reculer et ne jamais abandonner.
Ta plus belle collaboration et réalisation ?
Chris Macari : Alors incontestablement, ma plus belle collaboration dans le milieu, c’est avec l'artiste Booba. On a réalisé un nombre de clips invraisemblable dans des lieux extraordinaires, magnifiques et dans des conditions parfois périlleuses. Mais ma plus belle réalisation selon moi,
c'est le clip que j'ai réalisé pour Kendji Girac qui s'appelle
Maria Maria. On a tourné entre Dubaï et l'Estonie et franchement, c'est un clip en mode court-métrage. J'étais comme un ouf ! D’ailleurs, merci à Kendji et à son label à l'époque.
Le tournant de ta carrière ?
Chris Macari : J’avais déjà réalisé des clips pour le groupe de rap 113. J'avais fait
Vitry Nocturne à l'époque, avec 40 rappeurs, je crois. Ils ont fait un medley pour la ville de Vitry et le 113 est venu sur le pont, au milieu du morceau. Et le
tournant de ma carrière, c'est quand j'ai rencontré le rappeur Mac Tyer. C'est un groupe qui s'appelle Hiroshima, qui eux-mêmes sont originaires d'Aubervilliers, qui me l'ont présenté.
Quelle est ta relation avec Booba ?
Chris Macari : J’ai rencontré Booba en 2009. On avait fait le double clip
Salades Tomates Oignons / Game over. Le dernier clip en date que j'ai fait avec lui, c'est
Glaive. Booba et moi, on a enchaîné de belles réalisations. On a été dans des endroits extraordinaires. On a fait des clips de ouf et on a vécu des moments extraordinaires. Le tout basé
sur une relation sincère et sur la confiance !Comment se passe la fabrication d’un clip de A à Z ?
Chris Macari : Alors déjà, le label ou l'artiste me cause d'un clip à faire. Je demande quel type de morceaux, quel type d'ambiance et quel type de clip ils veulent. Ensuite, on prépare
le tournage, le casting, le matériel et l'équipe technique. Le jour du tournage, l'artiste arrive. Ensuite, il va au maquillage, au stylisme et on enchaîne les prises. Après, c'est le montage. On fait un derush donc on choisit les meilleures prises. Enfin, on fait l'étalonnage donc on retouche les couleurs et les images. Après, c'est diffusé et tout le monde est content.
Comment choisis-tu tes projets ?
Chris Macari : C'est surtout au feeling en fait. Si sa musique me cause ou pas ! C'est
une question de ressenti. Puis aussi, c'est lié à ce que je peux apporter en termes d'image à la personne.
Qu’est-ce qui te passionne dans le milieu du rap ?
Chris Macari : Quand j'étais plus jeune, je voyais
des Noirs justement qui réussissaient par la musique, autrement que par le sport. Je me suis beaucoup attaché à ça. Je regardais beaucoup BET,
Black Entertainment Television. J'ai voulu marquer mon temps avec les artistes francophones. Ce n'est pas fini, il y a d'autres histoires qui vont se construire. Mais moi, c'est vraiment parce que c'était des Noirs, c'était vraiment en mode pro-black.
Comment peut-on identifier l’un de tes clips en le regardant ?
Chris Macari : Déjà, il y a mon nom en gros au début. Mais bon, tout le monde fait ça maintenant ! C'est
vraiment du feeling, c'est comment je ressens le truc. Par exemple, je sais que dans un clip de Chris Macari, tu es beaucoup rythmé sur l'instrumental et tu es souvent filmé en contre-plongée. Par exemple, j'essaye de suivre les charley sur le son, être ultra cut et faire des mouvements de caméra débulés. En résumé, je pense que j'ai marqué mon temps.