Le youtubeur Leo Urban, connu pour ses vidéos et défis de l'extrême, nous fait découvrir son métier dans l'interview Job Backstage.
Ce nouveau numéro de Job Backstage donne la parole à Leo Urban.
Le youtubeur nous parle de son étonnant métier. Il raconte comment lui est venue cette passion, mais aussi comment le vivent ses proches. MCE TV vous raconte tout de A à Z !
Quel est ton métier ?
Leo Urban : Je suis youtubeur depuis un an à peu près.
Je suis pleinement sur YouTube en fait. Avant je travaillais un petit peu à droite et à gauche pour essayer d'avoir de l'argent. J'ai pas mal économisé pour pouvoir me permettre de me dédier uniquement à YouTube. Donc ça commence à marcher aujourd'hui. Au bout d'à peu près un an et des poussières.
Comment garde-t-on sa vie en tant que youtubeur de sensations extrêmes ?
Leo Urban : Alors c'est vrai que c'est le caractère extrême qu'il y a derrière un peu toutes mes vidéos. Enfin pas toutes mes vidéos. Il y en a qui ne sont pas démonétisées. Mais pour les vidéos de grimpe urbaine, à caractère extrême : démonétisation. Ça, c'est quand même embêtant (en tant que youtubeur). J'essaye de faire des petits placements de produits. J'essaye de contacter une marque ou autre pour que ce soit un minimum rentable. Au-delà de
l'exploit qui est forcément personnellement, vachement rentable.
Que ressent-on en escaladant la Tour Montparnasse à mains nues et sans protection ?
Leo Urban : Quand on est en plein milieu de la grimpe, c'est beaucoup de concentration. Je pense que la concentration prend le dessus sur tout le reste. Même sur la peur. Et on ne ressent pas forcément grand-chose mis à par le fait de penser à bien placer ses mains et ses pieds. Et
la sensation de plénitude, la grande satisfaction, elle vient quand on arrive au sommet. C'est un instant très court, mais on en perd la notion du temps parce que c'est la plénitude, c'est génial !
As-tu eu des moments de frayeur pendant cette ascension ?
Leo Urban : La peur est vraiment présente avant. C'est-à-dire les jours qui précèdent la grimpe. On commence vraiment à sentir cette tension. Mais une fois sur la structure, je commence à me sentir de plus en plus concentré. De plus en plus en accord avec la structure.
Pas de peur puisque pas de mauvaise frayeur. Forcément si je me mets à glisser, un pied qui zippe, une main qui zippe j'aurais eu une frayeur. Mais, le mouvement, c'est toujours le même. C'est très monotone. Et je l'ai tellement travaillé. J'étais capable de grimper deux fois Montparnasse avant et de la faire. Donc, physiquement et techniquement parlant, c'était bon.
Le regard des personnes qui t'entourent joue avant une ascension ?
Leo Urban : On peut toujours avoir cette pression :
"Il y a mes potes qui se sont déplacés pour moi." Mais
si je ne le sens pas au moment d'y aller, je n'y vais pas. Même si on s'est déplacés, même s'il y a les cadreurs, toute l'équipe en place. Si je ne le sens pas, je n'y vais pas. Surtout ce jour-là, j'ai bien prévenu tout le monde :
"Écoutez les gars, il fait froid, j'y vais comme si j'y allais vraiment, mais je ne sais pas. Je vais vraiment me chauffer comme si j'allais la faire, mais si au dernier moment, je n’ai pas un bon feeling, je n'y vais pas".Que pensent tes proches de ton activité hors du commun ?
Leo Urban : Mes parents préfèrent le fait de grimper des arbres. J'ai beau vendre du risque calculé,
mes proches ne sont pas pour à 100%. Même s’ils savent que je m'entraîne énormément pour le faire. Le risque zéro n'existe pas, on le sait bien. C'est sûr que ça ne les rassure pas. Et moi, ça ne me rassurerait pas, ayant des fils.
Comment est née cette passion pour l'escalade ?
J'ai vécu pendant des années en Andorre.
J'ai découvert le parcours à 11-12 ans. C'était la montagne, les arbres, un lac immense et moi avec une petite maison juste à côté pour m'entraîner. Donc, mon terrain de jeu était immense. Et au fil des années, j'ai développé ce que j'appelle le Parcours Primal. Où on s'entraîne beaucoup pieds nus quand il fait froid, quand il y a de la neige ou quand il pleut.
Tu te fais souvent arrêter par la police, comment ça se passe une fois la caméra coupée ?
L'épisode police, fait un peu partie du jeu. Donc à chaque fois, c'est assez différent. Pour l'instant, je m'en sors bien. Pour Montparnasse, ça a été
deux heures au poste le temps de m'auditionner, de prendre mes empreintes et après j'étais libre de rentrer chez moi. Quand on regarde un peu mon casier, ça va être :
"En 2015 : il a grimpé la tour Eiffel, il a grimpé la tour Agbar de Barcelone." Puis on voit un peu les perfs se dérouler de façon chronologique comme ça, c'est assez drôle.