Le chasseur de serpent d'origine anglaise Simon Keys revient pour MCE TV sur son parcours et son métier incroyable !
Dans ce nouveau
numéro de Job Backstage, Simon Keys, le chasseur de serpent en Afrique du Sud aborde l'importance d'un équilibre dans notre écosystème. De la recherche des médicaments contre le cancer jusqu'aux espèces des plus vénéneuses, Simon nous sensibilise sans langue de bois.
Simon Keys, en quoi consiste ton job de chasseur de serpents ?
Simon Keys: Chasseur de serpents c'est retirer en toute sécurité tous les reptiles. Dans des maisons, écoles, camions, voitures, etc. Ensuite, il faut les remettre dans la nature, où ils demeurent. Je travaille avec ma petite-amie. Pour dire, elle est herpétologiste, c'est donc une scientifique chargé d'étudier les reptiles.
Comment as-tu acquis tes compétences sur les serpents ?
Simon Keys: J’ai acquis mes aptitudes avec les serpents pendant plusieurs années. Donc je lis des livres, je regarde Steve Irwin à la télévision. En revanche, j’ai beaucoup appris par moi-même. Par la suite, j’ai immigré en Afrique du Sud en 2005 et j’ai commencé à exercer ce métier.
Comment as-tu eu l’idée de t’orienter vers ce métier ?
Simon Keys: Quand j’ai immigré en Afrique du Sud, j’étais à la recherche d’un travail. Un jour, posé dehors, j’entends mes voisins crier. J’accoure et je vois un serpent dans leur cuisine. Mes voisins terrifiés. Je capture le serpent, un inoffensif “ bush snake”. Je le libère pour le remettre dans le buisson d’où il venait. Alors, je me pose la question :
“Cela se produit peut-être souvent ?”. J’ai fait quelques recherches. Avant même de m’en rendre compte, je faisais environ 100 à 150 interventions par mois durant la saison des pluies. De quoi m'occuper tous les jours.
Peux-tu nous citer les serpents les plus dangereux ?
Simon Keys: On capture certains des serpents les plus meurtriers du monde. Le
Mamba noir se démarque. C’est un animal dangereux et très nerveux. On peut en capturer tous les jours.
Les serpents d'Afrique du sud sont-ils dangereux pour la population ?
Simon Keys: Il y a beaucoup de serpents à Durban, mais ils s’éloignent des personnes à tout prix. J'interviens lorsque les gens se font mordre. On les sauve, avec les serpents.
Que fais-tu de ces animaux une fois capturés ?
Simon Keys: Nous libérons tout de suite tous les serpents capturés. En bonne santé, non blessés et sans besoin de traitement. Dans un endroit sans ennui.
Et ta rémunération ?
Simon Keys: Beaucoup de monde me pose cette question. Pour être honnête avec vous, nous allons souvent dans des quartiers populaires où les gens n’ont pas d’argent. Donc, beaucoup d’interventions sont en fait gratuites. En revanche, nous demandons lorsqu’il y a la possibilité des frais d’intervention afin d’aider notre business à prospérer.
Quel rôle jouent les serpents dans notre écosystème ?
Simon Keys: Les serpents jouent un rôle très important dans notre écosystème. En bref, sans eux, il y aurait davantage de maladies. Ils contrôlent la population des souris et des rats. Certaines autres espèces se nourrissent de grenouilles et de crapauds, elles peuvent même manger d’autres serpents ou des oiseaux. Si vous retirez un être vivant de son écosystème, cela aura un effet néfaste dans le futur. Nous avons donc besoin de serpents. Alors, nous sommes là pour cela, pour les protéger. En plus d’affecter l’écosystème, la disparition des serpents apporterait un autre problème. En effet, de nombreuses recherches réalisées autour du venin de serpent traitent certains types de cancer. Les tablettes pour la pression artérielle créée à partir du venin de la vipère d’Amérique du Sud sont un autre exemple. En conclusion, nous avons besoin de serpents.
Comment communiques-tu auprès des jeunes ?
Simon Keys: Les serpents possèdent une assez mauvaise réputation. Ce n’est pas de leur faute et c'est injuste. Donc, si on éduquait les gens, en particulier les enfants dès leur plus jeune âge, cela ferait une grande différence. Lorsqu’on capture les serpents, on essaye de prendre quelques minutes pour expliquer aux personnes leur rôle dans l’écosystème. Sans éducation, on ne pourra jamais changer l’opinion du public. Alors, c’est notre mission principale.