Joe Biden confronté à sa première crise politique sur l'immigration
ÉTATS-UNIS - Les arrestations de migrants à la frontière des États-Unis avec le Mexique ont atteint en mars leur plus haut niveau en quinze ans, des statistiques qui accentuent la pression sur le président Joe Biden, accusé par l’opposition...
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ÉTATS-UNIS - Les arrestations de migrants à la frontière des États-Unis avec le Mexique ont atteint en mars leur plus haut niveau en quinze ans, des statistiques qui accentuent la pression sur le président Joe Biden, accusé par l’opposition de minimiser la crise.
Plus de 172.000 personnes ont été appréhendées par les gardes-frontière le mois dernier après être entrées illégalement sur le sol américain, soit 71% de plus qu’en février. Parmi elles, se trouvent toujours plus de mineurs isolés, dont le nombre a doublé pour s’établir à 18.890 arrivées, un record historique, selon les données des services des douanes et des gardes-frontière (CPB). La hausse la plus importante concerne toutefois les migrants arrivés en famille, passés d’environ 20.000 en février à 53.823 en mars.
Ces flux avaient commencé à augmenter en 2020 mais ont clairement bondi depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden. Ils posent un défi humain, logistique et financier considérable à l’administration démocrate, qui s’est engagée à ne pas refouler les mineurs non accompagnés.
Plus de 20.000 d’entre eux sont actuellement hébergés dans des structures d’accueil gouvernementales, dont certaines peu adaptées à la prise en charge de jeunes enfants. Dix centres temporaires ont également été ouverts récemment pour pallier le manque de place dans les structures pérennes. Or les coûts de fonctionnement de ces camps provisoires sont élevés et les États-Unis dépensent actuellement 60 millions de dollars par semaine pour la prise en charge de ces mineurs, selon des données obtenues par le Washington Post.
Le président des États-Unis qui avait initialement affirmé souhaiter admettre jusqu’à 60.000 nouvelles personnes pour l’année en cours, change finalement de cap et a annoncé rester à 15.000 entrées, seuil fixé par son prédécesseur républicain, Donal Trump.
Joe Biden critiqué par les Républicains et les Démocrates
De leur côté, les républicains accusent Joe Biden d’avoir causé un “appel d’air” en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump, et d’ignorer le problème ainsi créé. “Cinq fois plus d’arrivées qu’en mars 2020 et le président Biden n’a toujours pas de plan viable”, a tweeté le sénateur Tom Cotton. “Le chaos à la frontière aurait pu être empêché si on avait gardé les politiques du président Trump, qui fonctionnaient”, a renchéri l’élu de la Chambre des représentants Jim Jordan sur la chaîne Fox News.
Dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden a suspendu les expulsions de sans-papiers, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs d’asile qui patientaient depuis des mois dans des camps au Mexique.
Completely and utterly unacceptable. Biden promised to welcome immigrants, and people voted for him based on that promise.
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) April 16, 2021
Upholding the xenophobic and racist policies of the Trump admin, incl the historically low + plummeted refugee cap, is flat out wrong.
Keep your promise. https://t.co/A82xYf1XpR
Mais depuis son rétropédalage sur le quota de migrants, le président américain est aussi critiqué dans son propre parti. Ainsi, le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez, a jugé que le nombre de 15.000 réfugiés était “terriblement bas” et déploré que les tergiversations de la Maison Blanche aient contribué à ralentir la remise en marche du système. Dans une lettre au président Biden, il a dit redouter que cette situation l’empêche de tenir ses ambitieux objectifs pour la suite.
D’autres élus démocrates se sont insurgés, à l’instar de la députée de l’aile gauche Alexandria Ocasio-Cortez qui a dénoncé un choix “absolument inacceptable”.
Kamala Harris en charge du dossier de la crise migratoire
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a annoncé le 21 avril, qu’elle allait se rendre au Mexique et au Guatemala pour causer des causes de l’afflux de migrants à la frontière, après avoir été chargée de ce dossier sensible par Joe Biden. Elle n’a pas encore donné de date pour cette visite, précisant qu’elle n’avait pas prévu de se rendre à la frontière.
C’est le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, qui s’occupera de ce qui se passe à la frontière sur ordre du président Biden, a-t-elle souligné. “On m’a chargée de m’atteler aux causes profondes” de la migration, a déclaré la vice-présidente, qui a participé mercredi à une table ronde virtuelle avec des experts de l’immigration et des pays du Triangle Nord, à savoir le Guatemala, le Honduras et le Salvador.
“Notre but est de nous attaquer aux causes profondes, et je suis heureuse d’entreprendre ce qui sera, je l’espère, mon 1er voyage dans le Triangle Nord, avec un arrêt au Mexique puis au Guatemala bientôt”, a-t-elle dit. Mme Harris hérite d’un dossier qui empoisonne le début de mandat de Joe Biden, accusé par ses adversaires républicains d’avoir créé un véritable appel d’air à la frontière et de ne pas avoir pris la mesure de la situation sur le terrain, avec en particulier l’arrivée de nombreux mineurs isolés.
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