Joe Biden soutient un "cessez-le-feu" mais Israël et le Hamas restent sourds à cet appel
INTERNATIONAL - Prudence maximale quitte à cristalliser les critiques aux États-Unis et à l’international. C’est la stratégie adoptée par l’administration de Joe Biden, qui après une semaine de violences entre Israël et les Palestiniens, a...
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INTERNATIONAL - Prudence maximale quitte à cristalliser les critiques aux États-Unis et à l’international. C’est la stratégie adoptée par l’administration de Joe Biden, qui après une semaine de violences entre Israël et les Palestiniens, a finalement fait savoir dans la soirée du lundi 17 mai qu’il soutenait un “cessez-le-feu”, lors d’un échange avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
“Le président a exprimé son soutien à un cessez-le feu”, a indiqué la Maison Blanche dans un compte-rendu à la tonalité très prudente, au moment où nombre de voix s’élèvent dans le camp démocrate pour que Joe Biden réclame explicitement un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Lors de cette conversation téléphonique, il a évoqué les discussions en cours avec l’Égypte “et d’autres partenaires” pour y parvenir, précise le texte.
En une semaine, les États-Unis se sont opposés à trois reprises à l’adoption d’une déclaration commune du Conseil de Sécurité de l’ONU appelant à “une cessation des violences” entre Israéliens et Palestiniens. Ce mardi 18 mai, une nouvelle réunion d’urgence doit avoir lieu à huis clos.
Jusqu’à présent, Joe Biden avait réaffirmé au dirigeant israélien son “fort soutien au droit d’Israël à se défendre contre” ces attaques menées par le mouvement islamiste “et d’autres groupes terroristes à Gaza”. Au président palestinien Mahmoud Abbas, il avait affirmé que le Hamas devait “cesser de tirer des roquettes” mais avait aussi “exprimé son soutien à des mesures pour permettre au peuple palestinien de jouir de la dignité, la sécurité, la liberté et les opportunités économiques qu’il mérite”.
Biden cible des critiques
Si le président américain a rompu avec bien des politiques de son prédécesseur Donald Trump, une position reste constante, administration après administration: les États-Unis ne critiquent pas publiquement Israël, préférant œuvrer en coulisses pour mettre fin à la violence.
Ce qui vaut à Joe Biden des critiques sévères de l’aile gauche du parti démocrate: “Cela se passe avec le soutien des États-Unis”, a dénoncé samedi la jeune causementaire progressiste Alexandria Ocasio-Cortez, en tweetant la vidéo de la frappe ayant pulvérisé l’immeuble qui abritait à Gaza les locaux de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et de l’agence de presse américaine Associated Press.
Bernie Sanders, ex-adversaire de Biden à la présidentielle, a lui exhorté Joe Biden a adopter une “nouvelle approche”, qui reconnaîtrait qu’“Israël a le droit absolu de vivre en paix et en sécurité, mais les Palestiniens aussi”. Il a aussi brandi une menace longtemps taboue à Washington, en évoquant la possible suspension des près de quatre milliards de dollars d’aide militaire versés chaque année à Israël: “Il est illégal pour les États-Unis de soutenir des violations des droits humains”.
Les remontrances se font aussi à l’échelle internationale. La Chine a accusé les États-Unis “d’obstruction” à l’ONU. Quelques jours plutôt, quatre membres européens du Conseil de sécurité ne cachaient plus leur frustration face à au veto américain. En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le président Mahmoud Abbas a plaidé devant l’émissaire américain Hady Amr pour une “intervention” de Washington.
Interrogée lundi lors de son point de presse quotidien sur ce que certains, dans le camp démocrate, estiment être un manque de fermeté face à Israël, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, a défendu l’approche diplomatique “discrète” mais “intensive” de Washington sur ce dossier.
Hamas et Israël sourds aux appels
Depuis le début de ce nouveau cycle de violences entre l’État hébreu et des groupes palestiniens de la bande de Gaza le 10 mai, au moins 221 personnes, en très grande majorité des Palestiniens, ont été tuées. Et une accalmie semble encore bien lointaine, les protagonistes restant sourds aux appels de désescalade.
“Notre ligne est de continuer à frapper les cibles terroristes”, martelait lundi soir Benjamin Netanyahu. Dans la nuit de lundi à mardi, les raids se sont poursuivis sur l’enclave palestinienne : peu après minuit les avions de combat israéliens ont lâché plusieurs missiles sur des bâtiments de la ville de Gaza et les déflagrations ont embrasé le ciel de l’enclave côtière, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les bombardements de la veille avaient notamment touché les bureaux à Gaza du Croissant-Rouge qatari ainsi que la seule clinique pratiquant des dépistages du Covid dans l’enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15 ans.
L’armée israélienne a de son côté tweeté avoir recensé 90 tirs de roquettes à partir de Gaza entre lundi 19h00 et mardi 07h00 en direction du territoire israélien, et attaqué “65 cibles terroristes avec 67 avions de combat” dans l’étroite enclave de deux millions d’habitants.
L’armée dit avoir ciblé ce qu’elle appelle “le métro”, des tunnels souterrains qui permettent selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions ainsi que les maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à “stocker des armes”.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a menacé de son côté de tirer de nouvelles roquettes en direction de Tel-Aviv si l’aviation israélienne ne cessait “pas de cibler des civils”, tandis que ses missiles se sont abattus par dizaines sur le sud d’Israël.
Sur un autre front, de nouvelles roquettes ont été tirées du sud du Liban vers Israël mais ne sont pas tombées en territoire israélien, a indiqué l’armée en faisant état de tirs de représailles en direction du “point de lancement” des projectiles.
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