Johnson blanchi sur la rénovation de son appartement, selon un 1er rapport

ROYAUME-UNI - Empêtré dans un scandale autour de sa gestion du Covid-19, après les déclarations fracassantes de son ex-conseiller Dominic Cummings, Boris Johnson peut souffler un peu ce vendredi 28 mai dans une autre affaire embarrassante. Soupçonné...

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Boris Johnson en visite à l'hôpital de Colchester le 27 mai 2021

ROYAUME-UNI - Empêtré dans un scandale autour de sa gestion du Covid-19, après les déclarations fracassantes de son ex-conseiller Dominic Cummings, Boris Johnson peut souffler un peu ce vendredi 28 mai dans une autre affaire embarrassante. 

Soupçonné en avril dernier d’avoir financé sciemment et illégalement la rénovation de son appartement à Downing Street, directement via des donateurs privés, le Premier ministre vient d’être blanchi par un 1er rapport rendu par son conseiller en éthique, Lord Christopher Geidt. Selon ses conclusions, Boris Johnson n’a pas enfreint les règles du code ministériel, même s’il a “imprudemment” autorisé les travaux à se poursuivre sans se pencher vraiment sur la manière dont ils seraient payés.

Une affaire de fonds privés

Concrètement, lorsque le scandale éclate en avril dernier, un haut fonctionnaire révèle que Boris Johnson a eu pour projet de monter une fiducie pour rénover sa résidence de fonction à Downing Street. La fuite d’un mail daté d’octobre révèle par la suite qu’un ancien vice-président du parti conservateur, pressenti pour prendre la tête de cette fiducie, a versé directement 58.000 livres à son parti, pour “couvrir les paiements que le parti a faits au nom de la future fiducie Downing Street”. Sauf, que la structure ne verra jamais le jour et que cet argent n’a jamais été déclaré à la Commission électorale.

À l’époque, des médias britanniques estiment que, la rénovation de l’appartement que Boris Johnson occupe avec sa fiancée Carrie Symonds et leur bébé au 11 Downing Street, plus spacieux que le 10, siège de sa résidence officielle, aurait atteint un coût de 200.000 livres (232.000 euros). Soit bien plus que les 30.000 livres couverts par les fonds publics. 

Boris Johnson avait alors assuré avoir couvert les coûts de rénovation, mais avait refusé à plusieurs reprises de préciser s’il avait bénéficié d’un prêt initial.

 Manque de rigueur

Au final, ce que conclut donc le rapport publié ce vendredi, c’est que le bureau de Premier ministre a payé certains frais qui ont ensuite été remboursés par le parti conservateur, et que l’ancien vice-président en question a bien réglé directement une facture des travaux. 

Néanmoins, Lord Geidt assure que Boris Johnson ne connaissait pas ce dernier détail. “Le dossier ne montre aucune preuve que le Premier ministre avait été informé par” ce vice-président du parti conservateur “qu’il avait personnellement réglé le coût total” de certains travaux”, assure-t-il. 

Si pour Lord Geidt, il n’y a donc pas de conflit d’intérêts, il n’hésite pas à tancer le manquer de rigueur et de vigilance du Premier ministre sur ce dossier. “Dans des circonstances normales, on aurait pu raisonnablement s’attendre à ce qu’un Premier ministre soit curieux des arrangements, et en particulier des arrangements financiers qui ont conduit à la rénovation de son appartement à Downing Street”, ajoute Lord Geidt.

Comme le précise le Guardian, Boris Johnson a remboursé l’ancien vice-président du parti conservateur, au mois de mars, dès qu’il a eu connaissance de la situation. 

Une autre enquête à venir

“Le rapport indépendant de Lord Geidt montre que le Premier ministre a toujours agi conformément au Code ministériel”, s’est félicité un porte-parole de Downing Street. Car la violation de ce code constitue un sérieux motif de démission.

Mais si cette 1ère étape est plutôt positive pour le Premier ministre, il n’est toutefois pas encore complètement sorti d’affaire. Outre Lord Geidt, dont des députés d’opposition avaient questionné l’indépendance, la commission électorale a elle aussi lancé en avril une enquête officielle sur la rénovation de Downing Street après avoir trouvé “des motifs raisonnables de soupçonner qu’une ou plusieurs infractions ont pu se produire”. 

La commission, qui réglemente le financement des partis et des élections, peut exiger le remboursement des dons douteux et infliger des amendes - voire renvoyer l’affaire devant la justice pour des poursuites pénales.

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