Kundera et le cinéma : 5 films à (re)découvrir

L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman (1988) Seulement cinq ans après la publication du plus célèbre roman de Kundera, Philip Kaufman signe l’adaptation de L’Insoutenable Légèreté de l’être. Le cinéaste se confronte à un problème...

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L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman (1988)

Seulement cinq ans après la publication du plus célèbre roman de Kundera, Philip Kaufman signe l’adaptation de L’Insoutenable Légèreté de l’être. Le cinéaste se confronte à un problème de taille : comment traduire visuellement une œuvre à la croisée du roman et de l’essai, qui éclate la narration en multipliant les ruptures de ton, les ellipses et les digressions ? Pour se faire, Kaufman et le scénariste Jean-Claude Carrière décident de simplifier la matière romanesque et de rétablir la chronologie de l’action afin de la resserrer autour d’un trio de personnage. Au lieu de sonder l’âme tourmentée de Thomas, un chirurgien séducteur, le film préfère jongler habilement entre ses romances avec sa femme Tereza et sa maîtresse Sabina et la reconstitution historique des révoltes populaires du printemps de Prague en 1968. La photographie signée Sven Nykvist (le célèbre chef-opérateur de Bergman), permet de saisir avec grâce et sensualité un trio d’acteurs époustouflants, qui viennent tout juste de démarrer leurs carrières : Daniel Day-Lewis, Juliette Binoche (qui sort tout juste de Mauvais Sang de Carax) et la suédoise Lena Olin.

La Plaisanterie de Jaromil Jires (1968)

 Si Milan Kundera est célébré pour son œuvre littéraire, il a par ailleurs étudié le cinéma à l’académie du cinéma de Prague et y devient ensuite professeur. Il exercera alors une influence importante sur les futur·es chef·fes de file de la Nouvelle Vague tchèque (Milos Forman, Jirí Menzel, Vera Chytilova…), qui feront du cinéma un outil d’émancipation libertaire. En 1968, Jaromil Jires réalise alors l’adaptation de La Promesse, le 1er roman de Kundera, édité un an plus tôt. Le récit témoigne déjà de l’engagement dissident de son auteur en racontant l’histoire d’un jeune étudiant communiste condamné aux travaux forcés après avoir fait une blague malheureuse.

Personne ne rira de Hynek Bocan (1965)

Hynek Bocan a lui aussi bénéficié des cours de Milan Kundera à l’académie du cinéma de Prague. Cette adaptation d’une nouvelle de ses nouvelles, issue du recueil Risibles amours, suit un jeune professeur historien de l’art, incapable d’exprimer un avis désagréable sur les travaux qu’on lui présente. À travers un ton léger et ironique, le film se moque de cette figure d’autorité lâche, incapable d’assumer ce qu’il fait et pense, et dresse en creux le portrait critique du conformisme de l’ordre communiste.

Moi, Dieu impitoyable d’Antonin Kachlík (1969)

Cette adaptation oubliée portait à l’écran une nouvelle que Kundera avait finalement retirée de Risibles amours. Le film met en scène la romance contrariée d’Adolf, un jeune pianiste fou amoureux de Jana, la chanteuse pour qui il joue. Malheureusement pour lui, elle rêve de devenir chanteuse d’opéra et ne s’intéresse qu’aux artistes reconnus. Il décide alors de se venger en la poussant dans les bras d’Apostol, un maquisard grec, qu’il fait passer pour le chef d’orchestre de l’opéra d’Athènes.

Milan Kundera, odyssée des illusions trahies de Jarmila Buzkova (2021)

Outre ces adaptations, un documentaire réalisé en 2021 retrace le parcours tumultueux de l’écrivain tchèque. Le film de Jarmila Buzkova revient sur ses débuts en Tchécoslovaquie à l’académie de Prague et les bouleversements provoqués par le printemps de Prague, avant que l’auteur ne se réfugie en France à partir de 1975, pour écrire ses livres les plus fameux. En croisant les images d’archives et l’éclairage des spécialistes, le film retrace toute la complexité de ce parcours marqué par l’engagement, la dissidence et les scandales médiatiques. Ces éclairages biographiques permettent alors de mieux comprendre les belles contradictions de ce monument de la littérature, sans jamais en percer totalement le mystère.