La Biélorussie n'a jamais été aussi facile à trouver sur une carte
INTERNATIONAL - Un trou sur la carte. Le Bélarus et ses quelque 200.000 kilomètres carrés entre la Pologne et la Russie, ont rarement été si faciles à repérer sur les cartes aériennes que depuis l’arrestation décriée de Roman Protassevitch,...
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INTERNATIONAL - Un trou sur la carte. Le Bélarus et ses quelque 200.000 kilomètres carrés entre la Pologne et la Russie, ont rarement été si faciles à repérer sur les cartes aériennes que depuis l’arrestation décriée de Roman Protassevitch, opposant d’Alexandre Loukachenko.
Pour sanctionner le régime, les 27 pays membres de l’UE ont décidé de fermer l’espace aérien européen aux appareils du Bélarus. Ils ont également recommandé à leurs compagnies de ne pas survoler la zone.
Résultat? En début d’après-midi ce mardi 25 mai, les avions apparaissant sur le site FlightRadar24 comme survolant le Bélarus se comptaient sur les doigts d’une main. Ce qui n’était pas vraiment le cas le 22 mai, avant que la crise diplomatique n’éclate, comme le montre la capture d’écran sous le tweet.
Used to be harder to find Belarus on a map. pic.twitter.com/Z6RKQyCNNZ
— ian bremmer (@ianbremmer) May 25, 2021
Le Kremlin “regrette” les décisions de l’UE
Près de 2500 appareils effectuant des vols commerciaux empruntaient en moyenne chaque semaine l’espace aérien du Bélarus, selon Eurocontrol (Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne), un rythme faible en raison de la crise sanitaire.
Après les recommandations européennes, de nombreuses compagnies aériennes ont aussitôt annoncé la suspension de passage de leurs avions au-dessus du pays: Air France, sa compagnie-sœur néerlandaise KLM mais aussi Lufthansa, Finnair ou SAS, ou d’autres compagnies asiatiques comme Singapore Airlines et ANA (Japon).
Pour les liaisons entre l’Europe et l’Asie, contourner la Biélorussie représentera une complication, qui ne sera néanmoins pas insurmontable, selon des professionnels: le pays est trois fois moins étendu que la France, et de nombreuses routes sont possibles, d’ailleurs souvent dictées par la météo.
Bémol, ces liaisons doivent aussi composer, dans la même région, avec les restrictions de vol au-dessus d’une partie de l’Ukraine, théâtre d’un conflit entre loyalistes et pro-russes.
Ce mardi 25 mai, le Kremlin a déclaré “regretter” la recommandation faite par l’Union européenne à ses compagnies d’éviter l’espace aérien bélarusse. “On ne peut qu’exprimer nos regrets. Contourner l’espace aérien d’un assez grand pays, situé au centre de l’Europe, est très coûteux pour n’importe quelle compagnie aérienne”, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. “Il faut comprendre que ce sera finalement aux passagers de payer pour ces recommandations, parce qu’ils vont passer dans l’air une demi-heure ou une heure de plus”, a-t-il estimé.
Un avis nuancé par les professionnels: ”Ça va augmenter les temps de vol, c’est du carburant, des heures de maintenance en plus”, mais la situation dans cette région n’est pas dégradée au point que “l’on ne trouve pas de routes” alternatives, déclare à l’AFP un pilote de long-courrier sous couvert d’anonymat, en témoignant aussi de l’”émotion” de la profession face à l’acte de “piraterie” du pouvoir de Minsk.
À voir également sur Le HuffPost: Au Bélarus, des manifestations monstres contre Loukachenko