La biodiversité meurt en Méditerranée, voici comment la sauver
VIVANT - Surpêche, prolifération des barrages, surconsommation d’eau, pesticides, climat. En 30 ans, la Méditerranée a connu un “effondrement” de sa biodiversité, alertent les scientifiques de la Tour du Valat, Institut de recherche pour la...
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VIVANT - Surpêche, prolifération des barrages, surconsommation d’eau, pesticides, climat. En 30 ans, la Méditerranée a connu un “effondrement” de sa biodiversité, alertent les scientifiques de la Tour du Valat, Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, dans un rapport publié ce lundi 7 juin.
En 1993 et 2016, les populations de vertébrés en Méditerranée ont baissé de 20%, jusqu’à 50% dans les écosystèmes côtiers, constatent les chercheurs. Et pourtant, il y a encore un peu d’espoir. “Soulagée à temps des pressions qui pèsent sur elle, la nature est capable de se régénérer rapidement”, peut-on lire dans le communiqué. La biodiversité meurt, voici ce qui marche pour la sauver.
Au total, un cinquième des espèces du bassin méditerranéen est menacé d’extinction. Pour parvenir à ces résultats, le rapport “Méditerranée vivante” a agrégé les suivis d’abondance de 80.000 populations animales, sur 30 ans. Particulièrement menacé, le thon rouge est notamment 90% moins abondant qu’il y a 30 ans. Mais d’autres animaux font leur retour, grâce aux actions de conservation de la biodiversité.
L’encadrement de la chasse et de la pêche, la protection des habitats des espèces les plus rares, le contrôle des sources de pollution ou encore les réintroductions d’animaux ont permis de sauver de l’extinction un grand nombre d’espèces, “voire même de les faire prospérer”, précise la Tour du Valat dans un communiqué.
“Inverser la courbe, c’est possible”
“Inverser la courbe, c’est possible. Nous avons espoir. Il existe des territoires où la biodiversité gagne du terrain malgré le drame qui se joue en Méditerranée”, s’accorde Thomas Galewski, le coordinateur du rapport, contacté par le HuffPost. Ainsi, des espèces emblématiques comme le bouquetin des Alpes, le faucon pèlerin, le pélican frisé ou la Tortue caouanne voient leurs effectifs grandir à nouveau.
“Attention, les actions prises jusqu’à présent ne sont pas assez généralisées pour que la biodiversité progresse. Il faut mettre les gaz, et aller plus loin. Miser sur ce qui marche”, détaille Thomas Galewski. Le chercheur voit deux mesures principales pour panser les plaies d’une nature dévastée par l’exploitation des énergies fossiles et l’intensification de l’exploitation agricole du pourtour méditerranéen: la création de réserves naturelles et l’adoption de législations protectrices internationale, à l’instar de Natura 2000, réseau de protection européen.
Ces mesures stoppent l’effondrement et redressent parfois la tendance, mais elles portent sur des territoires trop restreints ou ciblent trop peu d’espèces. Le bilan est catastrophique, mais si les chercheurs s’attardent sur ces quelques exemples positifs c’est parce que protéger la nature peut créer des cercles vertueux pour elle-même et pour l’Homme.
Freiner la montée des eaux
Recréer ou préserver les zones humides (marécages, lagunes, rivières) permet dans un second temps de freiner la montée des eaux, car ces espaces font tampons et participent également à capter le CO2. Deux apports non négligeables. À l’échelle mondiale, le niveau de la mer a augmenté d’environ 15 cm au XXe siècle et la hausse s’accélère à cause des émissions de gaz carbonique, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
La Méditerranée, une des régions au monde comprenant le plus grand nombre d’espèces endémiques, est la seule mer au monde entourée de trois continents. Berceau de nombreuses civilisations, elle est aujourd’hui bordée de régions très urbanisées, qui concentrent plus de 500 millions d’habitants, et 360 millions de touristes par an (27% du tourisme mondial), rappelle l’AFP. “Le changement climatique y est plus rapide et l’impact des activités humaines plus fort qu’ailleurs”, souligne le rapport.
Les scientifiques notent des marges de progression dans les efforts de conservation de la nature, et demandent notamment une meilleure collaboration de tous les pays, déplorant “un manque de données” sur certaines espèces, “du fait que la majeure partie des informations recensées vient des pays du nord de la Méditerranée”.
Le coordinateur de l’étude, Thomas Galewski, appelle à un réel changement de paradigme. Une accélération de la transition écologique, d’une part, et la prise en compte systématique de notre impact sur l’environnement d’autre part. “Il faut agir en profondeur si on veut sauver la méditerranée”, résume le chercheur. Un sauvetage du vivant est possible, si l’on y met les moyens. 1000 milliards de dollars pour restaurer 350 millions d’hectares à l’échelle mondiale, selon l’ONU qui fait de la restauration de la biodiversité une des principales causes de la décennie à venir.
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