La Bourse de Commerce de François Pinault ouvre, voici ce qui vous attend

ART - C’est peut-être l’événement muséal de l’année à Paris. Ce samedi 22 mai, la Bourse de Commerce de François Pinault ouvre ses portes au public avec l’exposition “Ouverture”, qui s’entend pour le collectionneur breton de 84 ans comme ouverture...

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L'ancienne Bourse de Commerce devient l'un des nouveaux musées phares de la capitale.

ART - C’est peut-être l’événement muséal de l’année à Paris. Ce samedi 22 mai, la Bourse de Commerce de François Pinault ouvre ses portes au public avec l’exposition “Ouverture”, qui s’entend pour le collectionneur breton de 84 ans comme ouverture à la diversité, à l’audace et aux jeunes talents. 

Faire d’une ancienne halle aux blés et bourse de commerce un centre d’art contemporain, tel était l’objectif du milliardaire qui expose les multiples facettes de sa vaste collection dans un nouveau lieu d’art.

Mariant intérieurement ancien et contemporain, la Bourse de commerce donne un sentiment d’espace et d’harmonie, éclairée par une verrière du XIXe siècle et des baies donnant sur Paris, de Saint-Eustache au Forum des Halles. L’architecte japonais Tadao Ando, Prix Pritzker d’architecture 1995, a fait couler à l’intérieur un cylindre de béton brut d’un diamètre de 29 mètres, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous filmée par BFMTV.

Histoire et création contemporaine

“La philosophie du projet était la rencontre entre histoire et création contemporaine, qui ne sont pas des mondes séparés”, souligne Pierre-Antoine Gatier. Cet architecte des monuments historiques a dirigé la restauration de ce temple du commerce concédé par la Ville de Paris en vertu d’un bail de 50 ans renouvelable au milliardaire français, l’un des plus grands collectionneurs d’art contemporain au monde, déjà à la tête de deux importants musées à Venise. 

Elle avait remplacé en 1889 une halle aux blés. Une fresque circulaire de 140 mètres de long témoigne des échanges commerciaux et coloniaux d’alors avec les divers continents. 

Peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos, oeuvres sonores... seront exposées dans une dizaine d’espaces modulables sur 6800 m² d’espaces d’expositions. À cela s’ajoutent de nombreux équipements: restaurant de Michel et Sébastien Bras, auditorium, librairie...

 

Au milieu du cylindre d’Ando, l’artiste suisse Urs Fischer a répliqué en cire la sculpture florentine de l’enlèvement des Sabines de Giambologna qui va se consumer en continu, petit à petit. “François Pinault veut indiquer la vanité, la fuite des choses. Inscrire au cœur du musée l’idée de la destruction créatrice”, explique Martin Bethenod, directeur général délégué.

Tout autour, quarante vitrines restaurées datant de 1889 contiennent des oeuvres ironiques du plasticien Bertrand Lavier sur la société contemporaine. Ici et là, des pigeons de l’Italien Maurizio Cattelan, des chaises abandonnées de la Franco-italienne Tatiana Trouvé... Dans un recoin une souris minuscule sort de son trou, invention du Britannique Ryan Gander. 

32 artistes sont exposés dès ce samedi. 30 oeuvres de l’artiste afro-américain David Hammons témoignent de sa relation d’amitié avec François Pinault, sensible à son implication dans les questions sociales et raciales.

10.000 oeuvres

L’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, directeur général de Pinault Collection, a à coeur “la familiarisation d’un large public avec la création contemporaine”. Il a prévu pour cela des médiateurs en poste fixe et disponibles pour les groupes.

“J’ai souhaité qu’on attache une importance toute particulière au travail de médiation de façon à ce qu’aucun visiteur ne reste déconcerté”, explique-t-il.

La Bourse de commerce représente pour François Pinault, Breton d’origine modeste devenu une des grandes fortunes françaises dans les domaines de la distribution et du luxe, le couronnement d’une vie. Avoir un lieu prestigieux à Paris où présenter une partie de sa collection de 10.000 œuvres de près de 380 artistes, amassée des années 1960 à nos jours.

Rien n’a été supprimé

Pour l’architecte Gatier, le geste contemporain de Tadao Ando est radicalement différent de celui de Ieoh Ming Pei avec la Pyramide du Louvre il y a 31 ans: “son oeuvre ne se voit pas de l’extérieur, il était impossible pour Ando de venir intervenir dans l’espace parisien”. 

Rien de ce qui existait dans le bâtiment n’a été supprimé, à l’instar des machines de refroidissement des anciennes halles que le visiteur pourra contempler.

“Pinault, commanditaire passionné, venait souvent à l’atelier. Une fois, il a fallu une demi-heure pour décider d’un bleu d’un rideau. On a dû argumenter”, souffle Erwan Bouroullec. Chargés de l’aménagement intérieur, le célèbre designer et son frère, Ronan Bouroullec, ont également aménagé une petite place devant l’édifice, fermée par un banc. Ils ont hissé trois grands oriflammes gris argenté qui annoncent la tonalité de l’intérieur. 

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