La campagne d'autotests du Covid-19 au lycée ne se déroule pas comme prévu
COVID - Logistique en panne, notices erronées, manque de personnel, arrivées tardives... La campagne de dépistage du Covid-19 dans les lycées lancée en ce début de mai peine à voir le jour.“Nous constatons des arrivées tardives des autotests...
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COVID - Logistique en panne, notices erronées, manque de personnel, arrivées tardives... La campagne de dépistage du Covid-19 dans les lycées lancée en ce début de mai peine à voir le jour.
“Nous constatons des arrivées tardives des autotests et des problèmes de logistique et de conditionnement. Que ce soit pour les élèves ou les professeurs, le système prend du temps. Rien n’a été anticipé”, constate Alexis Torchet, secrétaire national Sgen-CFDT en charge de la politique éducative.
“Nous aurions dû recevoir les autotests le 3 mai. Depuis vendredi 7 mai, les livraisons arrivent au compte-gouttes, mais pas dans tous les établissements. Beaucoup de professeurs n’ont toujours pas reçu de tests”, observe Sophie Venetitay, professeure d’économie et porte-parole du Snes-FSU.
La plupart des établissements sont confrontés à des problèmes de dispatching. “On se retrouve avec des lots de 5, de 10 et de 25 autotests, mais ce nombre ne peut garantir un suivi personnel à chaque professeur”, ajoute Alexis Torchet.
“Tester, alerter, protéger” ne fonctionne que si son 1er pilier est opérationnel
Ces autotests représentent “la nouvelle arme pour surveiller la pandémie”, selon les termes de Jean Castex. Une 1ère vague de déploiement des autotests était prévue le 3 mai pour les personnels, et une deuxième pour les lycéens le 10 mai. En tout, 60 millions d’autotests avaient été promis au monde enseignant d’ici à la fin de l’année scolaire.
Dès l’annonce de la mise en place de cette campagne, plusieurs professeurs se montraient déjà réticents à l’idée de “jouer les infirmières”: “Non vaccinés, on doit superviser le fait que 35 gamins enlèvent leurs masques en même temps dans une salle de 40m2 non ventilée et sans capteurs, tu comprends toujours pas le problème Jean-Michel Blanquer?”, avait alors tweeté une professeure d’anglais.
Si les professeurs du secondaire et du primaire ont la possibilité de se dépister chez eux, à raison de deux autotests par semaine fournis gratuitement, les lycéens, eux, ne pourront se faire dépister qu’une seule fois par semaine, sous réserve de l’accord parental.
1700 médiateurs ont été recrutés pour venir en aide aux professeurs et surveillants. Néanmoins, face aux difficultés liées à l’organisation d’une telle campagne, le gouvernement a vite réalisé que ce ne serait pas suffisant. “Nous assistons à un rétropédalage du gouvernement. Au départ, il était prévu que les établissements prévoient des espaces dédiés à la réalisation des autotests. Pour des raisons pratiques, de logistique et de manque de personnel, le gouvernement a annoncé que les élèves seraient amenés à faire le test chez eux, à l’image du modèle britannique”, indique Sophie Venetitay.
Le personnel de vie scolaire privé d’autotests
Les AED et AEDH (assistants d’éducation), CPE (conseillers principaux d’éducation) et les PsyEN (psychologues de l’éducation nationale) semblent par ailleurs être les grands oubliés de cette campagne d’autotests. “Nous avons pris connaissance des consignes des rectorats de Versailles et de Lyon qui stipulaient clairement que les autotests prescrits pour le personnel de vie scolaire ne seraient livrés que les 17 et 18 mai prochains, soit bien après tout le monde”, explique Sophie Venetitay.
Pour le Syndicat national des enseignants de second degré, ce manquement est “inconcevable”. “Ces personnels sont aussi au contact direct des élèves, par exemple, les AED côtoient les élèves non masqués à la cantine! La stratégie ‘tester, alerter, protéger’ ne peut fonctionner que si son 1er pilier est opérationnel”, peut-on lire sur le site du Snes-FSU.
Des notices erronées
Autre problématique, le risque de gâchis. “On se demande si le retard accumulé dans l’organisation des autotests sera rattrapé ou non, parce qu’il y a un risque de gâchis si les stocks commandés arrivent trop tard”, s’inquiète Sophie Venetitay.
Parmi les différents modèles de tests fournis aux lycées, l’autotest produit par le laboratoire Abbott comportait une erreur dans la notice. En effet, il était indiqué que si le résultat du test était négatif, alors cela signifiait que le virus avait été détecté, or c’est tout l’inverse qu’il fallait comprendre. Le ministère de l’Éducation nationale a adressé un courrier aux rectorats pour informer de cette erreur. Le laboratoire a, depuis, corrigé la faute.
Enfin, le manque de directives précises inquiète également les proviseurs. Comment s’organiser en interne: 1er arrivé, 1er servi? Par ordre de priorité, en fonction de l’âge et de l’état de santé du personnel? Que faire en cas d’absence d’autorisation des familles? Les questions restent en suspens.
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