La Corée du Nord dévoile son "arme nucléaire ultime" à quelques jours de l'investiture de Biden

INTERNATIONAL - La Corée du Nord a fait défiler un missile balistique pouvant être lancé d’un sous-marin, lors d’une parade militaire dans la soirée du 14 janvier à Pyongyang, à quelques jours de l’investiture du président américain Joe Biden.Le...

La Corée du Nord dévoile son "arme nucléaire ultime" à quelques jours de l'investiture de Biden

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INTERNATIONAL - La Corée du Nord a fait défiler un missile balistique pouvant être lancé d’un sous-marin, lors d’une parade militaire dans la soirée du 14 janvier à Pyongyang, à quelques jours de l’investiture du président américain Joe Biden.

Le défilé ponctuait le congrès du Parti des travailleurs au pouvoir, au cours duquel le leader Kim Jong Un a décrit les États-Unis comme “le principal ennemi” de son pays. Un Kim Jong Un souriant, portant manteau de cuir noir et chapeau de fourrure, a supervisé la parade jeudi soir, qui comprenait des troupes d’infanterie, de l’artillerie, des chars et un défilé aérien avec des avions formant le numéro “8″ pour marquer le 8e congrès du Parti, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article

“Les unités d’élite majestueuses et rangs d’airain invincibles de la République qui vont traverser fièrement la place Kim Il Sung représentent notre pouvoir absolu”, avait lancé avant la parade le ministre de la Défense Kim Jong Gwan, selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

“L’arme la plus puissante du monde, les missiles balistiques lancés par un sous-marin, sont entrés sur la place l’un après l’autre, démontrant la puissance des forces armées révolutionnaires”, a ensuite rapporté KCNA.
Des photos montrent au moins quatre missiles dotés d’ogives noires et blanches défilant au milieu de la foule qui agite des drapeaux.

Une première 

Ankit Panda, un expert du Carnegie Endowment, organisation non gouvernementale qui a son siège à Washington, a déclaré que ce modèle de missile n’avait jamais été montré par la Corée du Nord auparavant.
Park Won-gon, expert de la Handong Global University en Corée du Sud, les a décrites comme “l’arme nucléaire ultime du Nord”.

De tels missiles en plus petit format ont déjà été présentés et des images de lancements d’essai ont été diffusées, mais on ne pouvait déterminer s’ils avaient été lancés depuis un sous-marin.

Un missile balistique lancé d’un sous-marin (SLBM) fonctionnel permettrait à Pyongyang un changement de stratégie, avec la possibilité de lancer une attaque surprise à proximité des États-Unis ou d’effectuer une frappe même sans forces terrestres.
Lors du congrès, Kim a déclaré que le Nord avait achevé les plans d’un sous-marin nucléaire, mais un tel navire ne sera probablement pas fonctionnel avant des années.


Au delà du Japon 

La parade a aussi présenté des fusées ayant “une capacité de frappe puissante pour anéantir totalement les ennemis de manière préventive en dehors du territoire”, a précisé l’agence KCNA. Ce type d’expression sous-entend que les armes ont une portée qui s’étend au-delà de la péninsule coréenne et pourraient au moins atteindre le Japon.

Toutefois, la description de KCNA ne mentionne aucun missile balistique intercontinental (ICBM), suggérant que le défilé était de moindre ampleur que celui d’octobre dernier.
Un nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) de très grandes dimensions avait alors été exposé, qui, selon des spécialistes, est le plus gros missile à carburant liquide pouvant être déplacé par la route connu dans le monde.
Les États-Unis comptent 28.500 soldats en Corée du Sud pour la défendre contre son voisin, et ont également une présence militaire significative au Japon.

Après avoir échangé insultes et menaces de guerre nucléaire, Kim Jong Un et le président américain Donald Trump ont opéré un extraordinaire rapprochement, marqué par des rencontres aussi historiques que symboliques.
Mais aucun progrès n’a été réalisé sur l’épineux dossier des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang. Et les négociations sont au point mort depuis l’échec retentissant du deuxième sommet entre les deux hommes fin février 2019 à Hanoï.
Une des raisons de cette impasse a été l’absence de consensus sur les concessions que la Corée du Nord devrait faire en échange d’une levée des sanctions internationales pesant sur elle.

Message de force 

Le changement de présidence américaine représente un défi pour la Corée du Nord alors que Joe Biden, qui a qualifié Kim Jong Un de “voyou” lors des débats présidentiels, est associé à l’approche de “patience stratégique” de l’administration Obama.
Les États-Unis devraient revenir à une approche beaucoup plus classique vis-à-vis de Pyongyang, en insistant notamment sur le fait qu’il faudra des progrès importants au niveau de groupes de travail avant même d’envisager une nouvelle rencontre entre hauts dirigeants.

Les analystes estiment que Pyongyang utilise le congrès du parti au pouvoir pour envoyer à la prochaine administration démocrate de Washington un message de force dans le but d’obtenir des concessions.
La Corée du Nord fait l’objet de plusieurs séries de sanctions internationales pour ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques interdits.
Dans le même temps, elle s’est imposé un isolement accru pour se prémunir de l’épidémie de Covid-19, ayant fermé ses frontières en janvier dernier pour se protéger du coronavirus qui a émergé pour la première fois en Chine voisine, ajoutant à la pression sur son économie moribonde.

Au cours du congrès qui vient de s’achever, Kim a été élu dimanche secrétaire général du Parti des travailleurs dont il était jusqu’à présent le président, un changement de dénomination symbolique qui vise à renforcer son pouvoir, selon des analystes.
Lors du congrès, Kim a fait le constat de l’échec de la politique économique menée dernièrement en Corée du Nord, déclarant que “presque tous les secteurs” n’avaient pas atteint leurs objectifs.

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