La Corée du Nord dit refuser le contact avec les USA sauf s'ils renoncent à leur "politique hostile"

DIPLOMATIE - La Corée du Nord a annoncé ce jeudi 18 mars qu’elle ignorerait les tentatives de prise de contact des États-Unis tant que Washington n’aurait pas renoncé à sa “politique hostile” envers elle, a rapporté l’agence officielle nord-coréenne...

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Kim Jong Un, ici à Pyongyang en Corée du Nord, sur une photo non datée publiée le 7 mars 2021 par l'Agence centrale de presse de Corée du Nord (KCNA).

DIPLOMATIE - La Corée du Nord a annoncé ce jeudi 18 mars qu’elle ignorerait les tentatives de prise de contact des États-Unis tant que Washington n’aurait pas renoncé à sa “politique hostile” envers elle, a rapporté l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

“Aucun contact entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée et aucun dialogue ne peuvent avoir lieu avant que les États-Unis ne mettent fin à leur politique hostile à la RPDC”, a déclaré Choe Son Hui, première vice-ministre des Affaires étrangères, selon KCNA citée par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

“Par conséquent, nous continuerons dans l’avenir à ignorer de telles tentatives des États-Unis”, a ajouté Choe Son Hui.

L’avertissement de Pyongyang est intervenu alors que deux hauts responsables américains, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, se trouvaient à Séoul.

La Corée du Sud est la deuxième étape de la tournée entreprise dans la région par Antony Blinken et Lloyd Austin pour renforcer avec les alliés de Washington un front commun face à la Corée du Nord, qui dispose de l’arme nucléaire, et à l’influence croissante de la Chine.

Les deux responsables américains se sont entretenus mercredi avec leurs homologues sud-coréens. Ils doivent rencontrer jeudi le président sud-coréen Moon Jae-in.

“Aucune réponse”

Depuis que Joe Biden a succédé à Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier, la nouvelle administration américaine a tenté en vain d’entrer en contact avec la direction nord-coréenne.

Washington a essayé “par plusieurs canaux” depuis la mi-février de contacter Pyongyang, a déclaré cette semaine Jalina Porter, porte-parole adjoint du département d’État américain. “À ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse de Pyongyang”, a-t-elle dit.

Peu avant l’investiture de Joe Biden en janvier, Kim Jong Un avait lancé une diatribe contre Washington. Les États-Unis, avait-il dit, sont “notre principal ennemi”.

“La véritable intention de leur politique envers la RPDC ne changera jamais, quel que soit celui qui arrivera au pouvoir”, avait déclaré le leader nord-coréen, sans mentionner le nom de Joe Biden.

Le nom du chef de l’exécutif américain n’a pas davantage été mentionné par Choe Son Hui dans sa déclaration de ce jeudi.

Depuis son arrivée, “le nouveau régime” en place aux États-Unis n’a fait qu’exposer “sa théorie démente de ‘la menace de la RPDC’ et sa rhétorique sans fondement sur une ‘dénucléarisation complète’”, a dit la vice-ministre nord-coréenne.

L’exigence d’une “dénucléarisation complète de la Corée du Nord” a été exprimée plusieurs fois par Antony Blinken et Lloyd Austin au cours de leur tournée, qui a débuté au Japon.

“Rhétorique insensée”

Les propos tenus par Antony Blinken au Japon “nous ont sérieusement choqués”, a déclaré Choe Son Hui. “Nous sommes curieux de voir quelle rhétorique insensée il va présenter en Corée du Sud pour surprendre le monde”, a-t-elle ajouté.

Pour que des pourparlers puissent avoir lieu, il faudrait que la Corée du Nord et les États-Unis se rencontrent comme des égaux, a insisté la responsable nord-coréenne.

Mais Choe Son Hui a averti que les possibilités de rapprochement apparues pendant le mandat du président Donald Trump n’étaient plus d’actualité. “Nous disons clairement”, a-t-elle assené, “que nous ne redonnerons pas les mêmes opportunités qu’à Singapour ou à Hanoï”, théâtres de deux sommets historiques entre Kim Jong Un et DonaldTrump.

Par ailleurs, Séoul et Washington ont entamé la semaine dernière des manœuvres militaires conjointes dont le lancement a été suivi par une ferme mise en garde de Pyongyang à Washington.

Kim Yo Jong, l’influente sœur du leader nord-coréen, a dit mardi vouloir donner “un conseil à la nouvelle administration américaine qui tente de répandre une odeur de poudre sur notre pays”.

C’était la première fois depuis que Joe Biden a succédé à Donald Trump que Pyongyang mentionnait la nouvelle administration.

“Si vous voulez dormir tranquilles pendant les quatre ans à venir (la durée d’un mandat présidentiel américain, NDLR), vous feriez bien de ne rien entreprendre qui vous fasse perdre le sommeil”, a déclaré Kim Yo Jong, cité par le quotidien officiel Rodong Sinmun.

La politique atypique de Donald Trump envers la Corée du Nord avait donné lieu dans un premier temps à des échanges d’insultes et de menaces de guerre nucléaire avec Kim Jong Un, puis à une extraordinaire lune de miel diplomatique marquée par les sommets de Singapour et de Hanoï entre les deux dirigeants.

Ces relations n’avaient finalement pas conduit à des avancées vers une dénucléarisation de la Corée du Nord, soumise à de multiples sanctions internationales en raison de ses programmes d’armes nucléaires et de missiles.

Le processus de négociation entre Washington et Pyongyang avait été mené avec l’entremise du président sud-coréen Moon. Mais les relations entre Séoul et Pyongyang se sont fortement détériorées depuis l’échec du deuxième sommet Kim-Trump à Hanoï en février 2019.

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