La Cour des comptes appelle à “une réforme approfondie des aides” au cinéma
Quatre mois après le discours polémique de Justine Triet lors de la remise de la Palme d’or pour Anatomie d’une chute, le débat sur “l’exception culturelle française” et le système d’aides publiques accordées au cinéma risque bien de se poursuivre...
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Quatre mois après le discours polémique de Justine Triet lors de la remise de la Palme d’or pour Anatomie d’une chute, le débat sur “l’exception culturelle française” et le système d’aides publiques accordées au cinéma risque bien de se poursuivre suite à la publication du rapport de la Cour des comptes.
Ce rapport, publié le 20 septembre 2023, revient sur plus d’une décennie (2011-2022) de gestion du CNC, une institution publique qui brasse près de 700 millions d’euros de ressources annuelles pour le secteur. Le diagnostic se veut plutôt nuancé, notamment lorsqu’il revient sur la manière dont le CNC a réussi à s’adapter à la crise du COVID-19 et à l’arrivée des plateformes de streaming comme Netflix. Mais l’une des recommandations de la Cour est bien plus litigieuse : elle appelle à “une réforme approfondie des aides” au cinéma, jugées trop nombreuses et trop complexes.
Le problème de la rentabilité des films
La Cour prend le soin de préciser que le CNC reste garant “du modèle français, dit ‘exception culturelle’, combinant production indépendante et créativité”, et ajoute que ce modèle “a permis le maintien d’une part de marché des films français de près de 40 %”. Passé cette précaution, les magistrats financiers pointent le fait que les aides continuent d’augmenter alors que les films sont de plus en plus nombreux à ne pas trouver leur public en salle : en 2019, un tiers des films réunissent moins de 20 000 spectateurs, contre un quart la décennie plus tôt. En termes de rentabilité, seulement 2 % des films soutenus par l’avance sur recette sont rentables dans les salles de cinéma, selon les calculs de la Cour des comptes, qui ne prennent pas en compte leur exploitation ultérieure.
Dans des propos rapportés par Ouest-France, Pierre Moscovici, le 1er président de la Cour des comptes déclare : “Nous ne sommes pas en train de préconiser qu’il y ait moins de films, mais de faire en sorte qu’il y ait moins de films qui ne rencontrent pas leur public.” Il ajoute ensuite : “Nous ne disons pas qu’il y a trop de films et que la rentabilité doit être le seul critère, puisque le CNC est là pour que le cinéma puisse échapper à cette logique de l’argent, mais une rationalisation pour plus d’efficience est souhaitable.”
La réponse d’Élisabeth Borne
Dans sa réponse à la Cour des comptes, le ministère de l’Économie et des Finances dit “partager le constat d’un niveau très élevé de films soutenus” et cause de la “nécessité de réformer les soutiens”. Élisabeth Borne ajoute qu’il faut “corriger les soutiens du CNC dont l’efficacité n’apparaît par probante pour que la production cinématographique française soit vue par un public aussi large que possible”.
Comme le rapporte Ouest-France, Dominique Boutonnat, le président du CNC, a également réagit au rapport de la Cour et regrette que celle-ci “analyse quasi-exclusivement la performance (de cette politique) à la lumière du succès des films aidés en salles”.