La Femme en huit clips mémorables
Télégraphe (2011) Images cradingues et triturées, errances nocturnes et ambiance gothiquo-burlesque. En 2011, le clip de Télégraphe, qui succédait à la vidéo inaugurale de La femme ressort, contenait déjà toutes les obsessions formelles de...
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Télégraphe (2011)
Images cradingues et triturées, errances nocturnes et ambiance gothiquo-burlesque. En 2011, le clip de Télégraphe, qui succédait à la vidéo inaugurale de La femme ressort, contenait déjà toutes les obsessions formelles de la formation française. Avant l’euphorie urbaine de SSD ou Tatiana, le morceau hommage à la station de métro parisienne se parait d’un clip fauché convoquant les démons de la contre-culture des catacombes de la capitale ou du Subway de Luc Besson.
Extrait de leur premier EP, Télégraphe mettait en scène, à travers son clip, l’univers des films de série B – voire Z – à base d’idées de montage en rythme mi-audacieuses, mi-négligées, d’images distordues et dégradées, d’humour potache et de slasher poisseux, mâtiné de films horrifiques qui feront la sève de la vidéographie de La Femme. TD
Sur la planche 2013 (2013)
L’hymne le plus emblématique de La Femme, témoignant des origines basques de Marlon Magnée et Sacha Got, est ressorti dans une version 2013 avant la parution de Psycho Tropical Berlin. Dans un montage cadencé alternant paysages marins et images psychédéliques, le clip suit la course effrénée de surfeur·euses noctambules “à la recherche de sensations”.
Avant qu’entre deux vagues et trois rouleaux une surfeuse se fasse rattraper par un mystérieux tueur à gages, qu’elle finira par éliminer dans un bain de sang. Ou comment marier les influences disparates de The Endless Summer, le célèbre documentaire de Bruce Brown sur le surf, et des films d’espionnage dans une vidéo sensas. FV
Nous étions deux (2013)
Psycho Tropical Berlin n’a jamais aussi bien porté son titre. Propulsé·es dans une jungle moite et vénéneuse, à mi-chemin entre le speakeasy ambiance Tiki-Belle Epoque monté par La Femme lors de l’édition 2014 des Victoires de la musique et le rooftop en papier mâché du clip de Marcia Baïla des Rita Mitsouko, les kids de Biarritz règlent leurs comptes sur fond de complainte des cœurs brisés obscène.
Psychédélique, droguée et foutraque, la vidéo de Nous étions deux cumule les motifs plébiscités par le groupe depuis leurs débuts : ambiances tamisées, personnages zombifiés et rongés par un mal mystérieux, bacchanales débridées. Comme s’il fallait rejouer Alice au pays des champis et Le Magicien d’Oz aviné jusqu’à épuisement des stocks d’acides. FM
Sphynx (2016)
Entre le psychédélisme d’Alejandro Jodorowsky, les visions cauchemardesques du jeu vidéo Silent Hill et un hommage non dissimulé au clip de Seven Nation Army des White Stripes, c'est peu dire que les premières secondes du clip de Sphynx – premier single de l’album Mystère après la détonation Psycho Tropical Berlin – sont absolument dantesques.
Réalisé par Aymeric Bergada du Cadet et Marlon Magnée, la vidéo hypnotique de Sphynx donne une forme de blockbuster à l’art DIY du collage et télescope les imageries indiennes et l’égyptologie pour illustrer la cavalcade synthétique du morceau. Convoquant notamment Nassim Si Ahmed – le Cokeman d’En passant pécho – dans ce fatras d’ésotérisme bling à la Pépito bleu de Sébastien Tellier, Sphynx ouvrait grand la porte du Mystère qui poignait. TD
Où va le monde ? (2016)
Sans doute le clip le plus naturaliste de La Femme et un titre qui résonne toujours dans le monde d’avant comme dans le monde d’après. Pour l’un des singles de Mystère, devenu leur tube le plus populaire, le groupe déroge à sa règle des trips psychédéliques, des clips hypnotiques et des accoutrements improbables pour un tournage sur les bords du canal Saint-Martin et dans le quartier de République – une partie de la bande habitait alors face au Gibus (ça ne s’invente pas).
Mettant en scène leurs romances sentimentales et leurs amitiés déchirées, Clémence, Marlon, Sacha, Nuñez, Sam et Noé endossent des rôles de composition dans un esprit de film d’auteur français, à la fois réaliste et mélancolique. F. V.
Tatiana (2016)
La punk life. Comme un écho acide aux premières virées du groupe sur le territoire US à l’orée des années 2010, La Femme saute de nouveau dans le Concorde, direction New York City, le temps de mettre en boîte le clip de Tatiana. Virées nocturnes, clubs underground, piercings dans le pif et cuir sur le dos comme des Sex Pistols sous kétamine, Marlon, Sacha et leur bande déterrent Sid Vicious et semblent déterminé·es à foutre à sac le Chelsea Hotel.
Moins sage que la vidéo réalisée par Talal Kurdali et David Ajar pour SSD – titre extrait du même album –, qui suivait les déambulations de Sacha Got dans la rue malfamée du Faubourg-Saint-Denis (Paris X), celle de Tatiana ressuscite le NYC crado des Voidoids, de la no wave et de la dope à gogo. Et entérine l’idée selon laquelle La Femme demeure ce regroupement de jeunes gens bancals et déviants. Beau comme du John Waters. FM
Disconnexion (2020)
Clip après clip, l’univers visuel de Paradigmes se dessine sous nos yeux. Après les singles Paradigme et Cool Colorado, La Femme renoue une troisième fois avec son décor de cabaret embrumé, filmé au Petit Palace parisien. Plus qu’une fantaisie plastique, c’est un véritable talk-show entre Frédéric Taddeï et Jimmy Fallon sous psychotropes qui prend forme dans une hilarante introduction au clip halluciné et orgiaque de Disconnexion.
Entre un cours de cuisine et une “love interview”, c’est Sacha Michel Zarev, une sorte de grand philosophe aux faux airs de Michel Foucault, qui s'invite au débat : "C’est quoi le plus grand problème de l’Homme ?" Entre les caméos de Félix Moati, d’Adrien Durand (Bon Voyage Organisation) ou encore de Sphaèros, Sacha Got et Marlon Magnée ont une réponse toute trouvée qui prend la forme de l’euphorisant et discoïde Disconnexion. TD
Foutre le bordel (2021)
Véritable hymne à l’énergie électrique, Foutre le bordel abandonne, le temps d’un clip, l’imaginaire sulfureux et embrumé de cabaret télévisé qui liait entre eux les singles Paradigme, Cool Colorado et Disconnexion. Dessiné et animé par les membres du groupe, le clip DIY et psychédélique en diable de Foutre le bordel est fortement contre-indiqué aux épileptiques.
https://www.youtube.com/watch?v=d_pg_lvgnNMEntre punchlines déconseillées aux émétophobes et appels excessifs à faire la fête, Foutre le bordel résonne tout particulièrement dans cette morne période. Car, derrière ses airs gouailleurs et ostensiblement déglingués, Foutre le bordel est une charge quasi politique qui se déploie en véritables saillies à valeur de slogans – comme une sorte d'Another Brick in the Wall pour fêtard·es invétéré·es. Une ode débraillée à la teuf et aux excès pour contrer les privations de l'année écoulée. TD