“La Fille à la valise” de Valerio Zurlini revient en salle, 60 ans après sa sortie

Attention. La Fille à la valise n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, un gentil film italien qui nous replonge dans les sixties italiennes, avec leurs Vespa, les plages, les gelati, les chansons d’Adriano Celentano et les ragazze...

“La Fille à la valise” de Valerio Zurlini revient en salle, 60 ans après sa sortie

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Attention. La Fille à la valise n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, un gentil film italien qui nous replonge dans les sixties italiennes, avec leurs Vespa, les plages, les gelati, les chansons d’Adriano Celentano et les ragazze en bikini. Même si le décor est là, la vita n’est pas dolce ici.

Voué à l’échec

La Fille à la valise explique l’histoire d’un amour voué à l’échec entre une jeune et jolie fille pauvre et facile, Aïda, qui a déjà beaucoup vécu (Claudia Cardinale, absolument sublime) et Lorenzo, un adolescent de bonne famille et rêveur de la région de Parme (Jacques Perrin, dans son 1er rôle en Italie, dans la lignée de Jean-Louis Trintignant), qui tente de réparer la faute de son frère, tombeur invétéré qui vient de larguer la jeune fille sur le bord de la route, seule avec sa valise. Lorenzo croit pouvoir la sauver.

Valerio Zurlini est un cinéaste italien majeur. On notera tout particulièrement la façon dont il chorégraphie les déplacements des personnages dans des décors tarabiscotés, et surtout sa propension à étirer anormalement le temps, les scènes, jusqu’à l’épuisement, l’irritation, l’érosion des nerfs du spectateur, qui n’a alors plus que ses larmes pour pleurer l’absence de bonheur que propose cette vie-là. Il est déjà trop tard pour la Fille. Le jeune homme n’est pas de taille face à la virilité triomphante de ceux qui la courtisent pour l’exploiter. On ne peut pas changer le monde, gommer comme ça les différences sociales. Et la Fille garde à jamais le mystère sur ses vrais sentiments, ses désirs profonds.

Zurlini était un cinéaste très sombre, mort prématurément d’un état dépressif chronique. Son cinéma est à son image. Les Inrockuptibles lui rendront hommage d’ici quelques jours en publiant une entrevue de Jacques Perrin qui cause de lui. Il fut son ami et tourna deux autres films avec lui (Journal intime et Le Désert des Tartares).